De beaux moments
Une BD de Jim chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2015
11/2015 (28 octobre 2015) 105 pages 9782818934265 Autre format 257728
C’est à l’instant où ils nous filent entre les doigts qu’on réalise que c’était de beaux moments… Des histoires courtes. Des regards tendres et justes sur l’essence de nos vies. Des histoires de temps qui passe, d’amour, d’amitié, de corps ou de souvenirs que l’on farde pour s’arranger un peu avec la réalité. Des histoires simples qui n’ont d’autre point commun que leur profonde humanité et leur capacité à nous faire prendre conscience des beaux moments…
Et si on réunissait "De Beaux Moments" que nous pourrions vivre dans une vie au travers de 12 histoires courtes : nos enfants, nos rencontres, nos secrets et nos souvenirs. Dans son ensemble, certaines histoires résonnent plus facilement que d'autres, en dépend beaucoup notre vécu, notre maturité et notre age. J'ai trouvé les histoires inégales en terme d'impact, j'ai surtout beaucoup apprécié cette nostalgie qui nous rattrape dans 3 premières. Ensuite, mes impressions fluctuent. On retrouve aussi le personnage suave de Marie dans "Une nuit à Rome" du même auteur pour en prolonger un peu le plaisir ; mais en soi, cela n'apporte qu'une redite sans réelle intérêt pas rapport à la série originale. Également, cette envie incessante pour le genre masculin d'aller voir ailleurs et de céder à la pulsion de la chair dénote parfois la qualité des propos ; on croirait presque que l'acte d'adultère est banale et normalisé. Le dessin de Jim est réussi, les cases désservent bien l'intimité des propos et des dialogues, de mêmes que les couleurs et la lumière saisissent ces instants de vie de manière réussie. J'apprécie toujours comment l'auteur Jim sait nous raconter des histoires de vies de manière humaine et sensée. En conclusion, j'ai passé une agréable lecture sur cette bande dessinée avec ses moments riches et parfois ses moments un peu plus passifs/creux, comme une métaphore de la vie.
J’ai bien aimé de bons moments. Il faut dire que j’aime le style de cet auteur qui nous transporte dans une certaine intimité et un rapport totalement différent avec les femmes par exemple. Il est souvent question de tromperie pour assouvir ses fantasmes comme une incitation à le faire. Les chantres de la moralité et de la fidélité doivent s’arracher leurs cheveux, c’est clair.
Pour une fois, nous avons droit à une succession de petites nouvelles. La première m’a paru assez marquante sur le fait qu’on voit trop vite les enfants grandir en tant que père et qu’on regrette souvent lorsqu’ils étaient en bas âge. On peut le vivre comme un deuil. Cette idée n’avait jamais été exploitée dans la bd. Et pourtant, cela me parle.
L’ensemble m’a fait passer de beaux moments de lecture. Cela porte bien son titre !
J’ai emprunté le livre au pif, parce que la couverture me plaisait, me faisait penser au dessin d’après photo de Tito, qu’il me semblait avoir déjà apprécié Jim.
Je fus donc décontenancé parce que j’ai mis du temps à capter qu’il s’agissait d’histoires indépendantes…
Une fois la surprise passé, j’ai été assez facilement happé par le côté propre, réaliste des dessins, qui ont une vivacité, une crédibilité qui nous plonge dans l’histoire.
Mais moi, je m’attendais à vivre de beaux moments…
Las, la plus grande partie de la BD nous plonge dans une nostalgie pleine de tristesse et de regret.
Je garde le souvenir, une fois le livre fermé, de beaux moments disparus, ne laissant pour les protagonistes que des moments moins beaux – pour les trois quarts des histoires.
Et j’ai, au final, trouvé le truc plus pesant qu’emballant – mais bon, je déteste la nostalgie…
Les fait que la majeure partie des histoires s’adresse à la fois au protagoniste et au lecteur, avec un « tu » qui convient aux deux, nous implique plus largement – mais dans des ambiances qui, moi, ne me conviennent pas…
1. Ils grandissent
Beaucoup trop nostalgique pour moi – j’ai horreur des regrets et de l’apitoiement sur le temps passé. Sans moi.
2. Il y a certaines filles
Là encore, le concept me dépasse. Quel beau moment que celui de tromper sa femme/son mari ? Je ne comprends même pas l’hésitation. Sans moi aussi.
3. Tu penses à ta femme
C’est globalement joli, cet amour intemporel… Mais on reste dans le souvenir nostalgique qui me laisse croire que ce recueil ne se focalisera que sur des beaux moments disparus (ou peu clair, comme la 2) plutôt que sur l’instant dont on profite…
4. Tu n’as jamais aimé les cadeaux de Noël
Décidément, je serai pas raccord avec Jim… Celle-ci, je la trouve très drôle, noire acide comme j’aime, sans tomber dans le pathos pour autant… Mais on m’a vendu du beau moment… Il est où le beau moment, là-dedans ???
5. Tu avais plus de 3500 photos
Pesante, cette nostalgie… Ok, ça commence bien mais la conclusion, rappelons-nous des instants pourris pour profiter de celui qu’on vit, non… Sans moi again. Profitons de chaque instant et rappelons-nous parfois des bons pour profiter du présent… Je ne cadre pas avec l’histoire.
6. Au départ, tu t’es senti flatté
La femme à l’aise dans sa vie, c’est pas mal – pas super intéressant mais ça passe bien. Ce n’était pas la peine de rajouter ce postlude encore une fois dans la douleur nostalgique…
7. C’est con, on ne se connaît pas
Bon, celle-là, c’est la première histoire pour laquelle, je marche vraiment. C’est un moment sympa, y’a pas de tristesse véritable derrière, ça se suit avec plaisir.
8. Mon père ne m’a jamais dit je t’aime
La première qui soit mignonne – un peu bavarde mais assez attendrissante. La seconde qui ne soit pas adressée au lecteur, qui en est juste témoin, mais extérieur – plus facile à vivre et moins étouffante que la première.
9. Tu es toujours un peu gêné
Une réflexion intéressante sur les moments de bonheur qui fonctionne bien sans être incroyablement révolutionnaire…
10. Ils ne regardent même plus
A ce stade, j’ai du mal… Même si le protagoniste vit de beaux moments, ceux-ci ont un côté triste, presque sordide et amené, pour en profiter, par une nostalgie désespérante…
11. C’tait l’autre soir à Montpellier
Voilà ! Celle-ci est drôle, décalée, originale, bien menée et amusante… Ça fait du bien !!
12. Avec les filles, tu as toujours été béat d’admiration
Epilogue
L’épilogue est sympa, remettant en corrélation des histoires de l’album… mais de triste façon…
Les bonus
A vrai dire, les histoires supplémentaires ne m’ont pas pleinement intéressées.
Le travail sur les couvertures, en revanche, plus – principalement parce que c’est argumenté.
Des instants volés, des situations burlesques, des rêves d’enfant, des moments de complicité : voici, entre autres, ce que l’on découvre dans ces douze nouvelles dessinées en toute fluidité par Jim, avec la complicité de Delphine et sa somptueuse colorisation.
En préambule, se distingue un homme seul en pleine réflexion sur le temps qui passe et qui se demande comment a-t-il pu aussi vite perdre ces moments précieux. Ceux qui forgent les liens avec ses enfants. On pourrait se dire que l’on va entrer dans une lecture empreinte de spleen mais il n’en est rien.
En témoignage de sa propre existence, Jim nous donne seulement l’ossature de son œuvre graphique : sommes-nous capables de vivre pleinement un agréable moment ou est-il spontanément rangé dans la case « bon souvenir » pour l’apprécier à sa juste valeur quelques temps après ?
La démonstration apportée par Jim est flagrante. Tout dépend du contexte :
– Lorsque un père fait tout pour que sa petite fille puisse vivre ses rêves les plus enfouis.
– Lorsqu’une vieille dame essaie de figer le temps sur son visage comme pour mieux se raccrocher au passé.
– Lorsque deux potes « virtuels » finissent par se rencontrer et vont immortaliser cette amitié, issue des réseaux sociaux, le temps d’une soirée (histoire drôlissime).
– Lorsque deux amis se confient l’un à l’autre et que l’un deux se rend subitement compte de l’importance qu’il accorde à son père.
Dans De beaux moments, on sent que Jim partage beaucoup ses propres expériences ou rencontres vécues pour nous délivrer une ode au bonheur. Il prête attention à toucher chaque génération. Notamment en y intégrant différents supports technologiques modernes. Le lecteur aura ainsi inévitablement, par l’une de ces anecdotes, la sensation d’avoir vécu une scène similaire dans sa vie.
L’auteur nous (se) fait également plaisir. En distillant quelques informations précieuses et transitoires à une probable parution prochaine d’un troisième opus d’une de ses œuvres les plus réussies, Une nuit à Rome.
En attendant, si après avoir lu ce roman graphique, vous vous surprenez d’une soudaine envie d’appeler un de vos proches, de serrer dans vos bras votre enfant ou tout simplement d’esquisser un sourire songeur, c’est que vous aurez sans nul doute passé un beau moment…
Cet auteur commence à exceller dans ce style de BD (façon comédie sentimentale).
C'est agréable à lire, même si cette fois, les histoires courtes cassent un peu la lecture. Les histoires se font un peu écho les unes aux autres et font un peu déjà vu pour certaines.
Côté dessin, rien de nouveau. Ça fonctionne bien malgré quelques défauts par-ci et par-là. Je trouve, comme à chaque fois, les couleurs sympathiques, sauf qu'ici elles enjolivent particulièrement tous ces récits illustrés.
génial !
on retrouve la qualité du dessin et des couleurs,
de la poésie, beaucoup de nostalgie et des histoires qui touchent forcement à un moment.
Le passé revient en force à la mémoire... mais c'est un peu le but non ?
J'ai bien aimé également les liens avec les autres albums de l'auteur et ses héroïnes toujours aussi belles.
Je suis très surpris par la forme de cette bande dessinée. Contrairement à ses autres albums, Jim a choisi d'innover en nous présentant douze histoires courtes de 5 à 6 pages, douze "beaux moments", auxquels chacun d'entre-nous peut évidemment se rattacher.Cela va de l'éloignement des enfants, à la tentation de l'adultère, en passant par un coup de chapeau à nos parents...bref que du vécu.
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a Marie, la Marie d'"Une nuit à Rome", que l'on croise ici, véritable sylphide, au sens de Chateaubriand, ou de Jean d' Ormesson, qui, à travers deux récits nous enchante une seconde fois.
Outre Marie, on retrouve tout au long de cet album des décors familiers aux albums de Jim (du balcon "des cadeaux de noël" à la chambre d’hôtel de Marie).
Les récits reposent ici essentiellement sur les nouvelles technologies: des SMS lus par une femme soupçonneuse aux facebook, en passant tout simplement par le portable, Jim passe en revue l'ensemble des moyens de communication qui doivent faciliter les rapports humains, mais qui, dans certains cas les compliquent... un sujet d'actualité en somme.On va de l’éphémère (la relation facebook) aux souvenirs ancrés dans la mémoire des personnages...même âgés. (épisode intitulé "3500 photos dans ton téléphone")
On voyage beaucoup avec cet opus: Venise, Montpellier,l'Espagne, et puis la rue de Rome à Paris.
Un très bel album, que j'ai lu dans sa version toilée,avec un bonus de qualité.
Un album porté sur la nostalgie, qui ravira sans nul doute les quadras, dont je fais (encore) parti.