DMZ (Urban Comics)
INT02. Volume 2
Une BD de Brian Wood et Riccardo Burchielli chez Urban Comics (Vertigo Essentiels) - 2017
03/2017 (10 mars 2017) 312 pages 9791026811138 Format comics 300925
Matty Roth, apprenti photographe, tente tant bien que mal de s'acclimater à la DMZ et à ses lois. Son intuition de journaliste le pousse à infiltrer les rangs de la compagnie Trustwell, principale bénéficiaire des chantiers de reconstruction de New York. Cette enquête sous couverture n'est cependant que le début d'un périple au cours duquel Matty devra frayer avec le milieu terroriste et tentera de comprendre l'ampleur des manipulations dont il fait l'objet.
Dans cette deuxième intégrale, nous retrouvons Matthew Roth dans deux aventures, oscillant entre action et journalisme "fouille-merde", dont les sujets sont fortement inspirés par les controverses qui accompagnaient il y a une dizaine d’années de cela l’actualité de la guerre en Irak (DMZ 2005, #13-28).
Dans le premier arc, "Travaux publics", la guerre n’est toujours pas finie qu’il est déjà question de reconstruction. L’entreprise mandatée, Trustwell, est accusée de profiter du conflit et de mille autres maux ; Matty est alors embarqué bien malgré lui – en sa qualité d’indécrottable looser – dans une enquête où il passera entre les mains de tous les belligérants qu’ils soient terroristes, de l’O.N.U. ou des Etats libres. Et dans le second arc, "Tirs amis", il est cette fois question d’une belle grosse bavure de l’armée américaine ; sujet pour lequel Matty interviewera les protagonistes de tous bords pour faire la lumière et donner un visage sur cet incident tout en suivant en parallèle le procès de son principal responsable.
S’il est fort plaisant de voir que le volet journalistique est de retour et que notre héros reprend l’initiative et subit moins les évènements, il est en revanche dommage que les sujets traités ici, et inspirés de faits réels rappelons-le, aient été exagérés au point d’en être décrédibilisés. Car, qu’une entreprise ait prospéré sur la guerre est une chose, mais qu’elle l’ait encouragée en est une autre. Qu’il y ait eu des bavures est une chose, mais qu’elles se chiffrent en centaines de mort en est une autre. Cela est d’autant plus dommage que la série tend à rester neutre dans ses conclusions.
Ces deux arcs sont suivis d’un troisième, intitulé "La guerre cachée", consacré aux portraits de six personnages que l’on a déjà croisé auparavant (les petites amies de Matty par exemple) ou de nouveaux personnages qui, par leur histoire, illustrent diverses manières de vivre la guerre au quotidien dans Manhattan. Des épisodes de transition avant d’embrayer sur de nouvelles aventures.
Quant au dessin, si Riccardo Burchielli reste l’artiste principal de la série, il est ponctuellement secondé par d’autres artistes dont les styles s’accordent bien avec le sien.