Communardes !
L'aristocrate fantôme
Une BD de Wilfrid Lupano et Anthony Jean chez Vents d'Ouest - 2015
09/2015 (30 septembre 2015) 54 pages 9782749307534 Grand format 253239
Belle et rebelle... 1871. Élisabeth Dmitrieff, une belle jeune femme russe de tout juste vingt ans arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe dEurope : lUnion des femmes pour la défense de Paris et laide aux blessés. Véritable passionaria socialiste et va-t-en-guerre, elle est envoyée par Karl Marx lui-même ! Sa beauté et sa verve, qui la distinguent des autres insurgées, dorigines plus populaires, suscitent lintérêt des « hommes » jusquici peu sensibles aux revendications... Lire la suite
J'ai lu les deux premiers volumes tout à fait indépendants de ce triptyque consacré à la lutte des femmes lors de la Commune de Paris. Il est vrai que ce fut un épisode plutôt sanglant de l'histoire des révolutions socialistes. Le bon Monsieur Thiers a massacré plus de 30000 Parisiens de manière tout à fait impitoyable. Quand on songe qu'il y a encore des rues, des avenues ou des places qui portent son nom, on pourrait réellement avoir honte. Mais bon, ce massacreur a paraît-il été réhabilité comme le sauveur de la République et même comme le libérateur du territoire en s'empressant de payer la lourde amende de la défaite à Bismarck. On a eu moins d'égard pour le maréchal Pétain !
Le premier tome met en scène une jeune enfant durant le fameux hiver 1870 où les parisiens résistent courageusement à l'armée prussienne qui l'a assiégée. Victorine qui a seulement 11 ans imagine pouvoir sauver Paris en proie à la famine et au froid en livrant un combat avec des éléphants provenant du zoo. Malheureusement, les choses n'iront pas réellement dans son sens.
Le second tome est encore plus réussi que le premier. Il met en scène une belle et jeune rebelle issue de l'aristocratie russe et qui va devenir la présidente de la première organisation ouvertement féministe d'Europe. On va suivre son combat. On verra également l'erreur fatale commise par la Commune qui a laissé tranquille la Banque de France. En effet, celle-ci n'a pas arrêté de financer les ennemis à savoir les Versaillais. Là encore, l'ignominie de ce bon Monsieur Thiers sera démontrée. Qu'attend-t'on pour débaptiser certaines rues de France ?
Wilfrid Lupano est réellement au sommet de son art en réussissant de raconter une pure fiction avec un vrai contexte historique. Le premier tome a été dessiné par Lucy Mazel. Le second par Anthony Jean. Mention spéciale pour ce dernier car la beauté des planches est manifeste. J'ai beaucoup appris sur le déroulement des faits lors de la Commune. C'est très instructif. J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir à cette lecture qui met en scène des femmes qu'elles soient bourgeoises, ouvrières ou prostituées, célèbres ou anonymes. Tous unis pour un même combat: celui de la Liberté !
Dessins, ambiances et sujets (la Commune de Paris et les femmes) sont les réussites incontestables de l'album. Marx et Engels sont même présents en tant que guest star !
Il n'empêche, le manque (relatif) de souffle, de liant et d'originalité du scénario fait que l'on reste sur sa faim ... les autres tomes sont ils-meilleurs ? ... j'ai envie de vérifier !
De très beaux dessins et une histoire plaisante, avec une intrigue située dans une période de l'Histoire propice aux épopées romanesques. Bon album.
Dessins magnifiques, dommage ce format one-shot car on aurait aimé en savoir plus sur l'avant et l'après de cette femme plutôt énigmatique! on ne sait pas vraiment qu'elle est son parcours.
L'histoire est passionnante (surtout pour quelqu'un comme moi qui ne connait que très peu cette période de l'histoire), et la narration est au top. Le dessin est vraiment magnifique, ce qui ne gâche rien.
Un poil déçu par cet album, si les dessins sont superbes, le scénario me laisse sur ma faim. L'idée de base est excellente (histoire des révolutions socialistes et de ses femmes militantes) mais les évènements se déroulent trop rapidement et pas toujours de manière cohérentes ou compréhensibles à mes yeux. Le format "one-shot" me semble trop court pour développer l'intrigue correctement.
W. Lupano s'écartent un peu du ton et de la jovialité qui a fait son succès sur ses précédents albums. C'est risqué mais pas "suicidaire" non plus, il a manifestement de bonnes idées et les qualités indéniables (qu'on lui connait) pour réussir dans des trucs moins légers. Comme tout le monde, par contre, il a besoin de place pour développer ses histoires, il lui en manquait beaucoup trop pour faire de cet album une histoire aboutit.
Ce sont les dessins, absolument somptueux et d'un charme indéniable (perception très personnelle, on est d'accord) qui donnent du crédit à l'ensemble (une fois n'est pas coutume quand on a Lupano au scénario).