Le combat ordinaire
INT. Le combat ordinaire
Une BD de
Larcenet, Manu
chez Dargaud
- 2010
Larcenet, Manu
(Scénario)
Larcenet, Manu
(Dessin)
Larcenet, Patrice
(Couleurs)
Larcenet, Manu
(Couleurs)
Cherfi, Magyd
(Préface)
12/2010 230 pages 9782205062366 Grand format 119141
Marco, jeune photographe de guerre, écoeuré par la vision de trop d'horreurs, se retire du monde avec son chat pour essayer de se reconstruire. Sur cette simple trame, Manu Larcenet tisse l'une des plus belles pages de la bande dessinée des dix dernières années, une réflexion unique sur le passage à l'âge adulte, l'acceptation de soi et notre rapport au monde.
Marco est photographe. Lassé de couvrir les guerres qui déciment le monde, lassé des relations compliquées qu’il entretient avec sa famille et ses proches, il quitte la région parisienne pour s’installer à la campagne. C’est là qu’il rencontre Émilie, avec qui il tentera de construire une vie.
Dans cette série de quatre tomes, Manu Larcenet campe un jeune homme moderne qui pose un regard critique sur lui-même et sur le monde qui l’entoure, sur la façon de dépasser ses propres peurs, de se comprendre soi-même. Les thèmes abordés sont donc divers, entre la relation au père et la conscience politique de chacun, en passant par l’éducation des enfants, le poids d’une conscience meurtrie par un passé douloureux, ou encore le regard que l’on peut porter sur l’histoire parfois atroce de son propre pays.
L’auteur ne traite pas de ces sujets avec didactisme ou une volonté trop marquée d’imposer ses vues, il se contente de confronter ses personnages à des situations et, d’une certaine manière, d’en observer le résultat. Le lecteur se retrouve dans une position identique, souvent tiraillé par les choix que doit faire Marco. L’histoire alterne ainsi les moments de joie intense et les autres, plus douloureux, nous faisant passer sans ménagement du rire aux larmes, en quelques cases à peine, sans tomber dans le pathos ou la lourdeur. L’émotion passe d’ailleurs autant par les mots que par les images.
Le dessin de Larcenet, sans esbrouffe et sous des dehors de simplicité, est virtuose. Les expressions des visages, par exemple, sont très travaillées et parfaitement révélatrices des sentiments des personnages, tandis que les mises en scène, entrecoupées de silences significatifs et parfaitement dosés, sont souvent imparables.
J’ai d’abord été touché par la sincérité et l’émotion qui se dégage de cette série et de son personnage principal Marco. C'est une véritable série autobiographique qui a fait atteindre des sommets à la bande dessinée dans ce qu'il y a de plus beau. Un véritable ancrage dans notre époque dont la retranscription est une pure réussite comme peu d'auteurs savent le faire.
J'ai trouvé le dessin plutôt « basique » à ma première lecture : c’est le point faible de cette série. On s'y habitue cependant car les mimiques sont soigneusement retranscrites. A la longue, on peut même y trouver un certain charme.
Les réelles qualités du propos font que j’ai un avis très favorable sur cette série «intimiste » primée à Angoulême et qui remporte un franc succès mérité. Loin de m’identifier au héros, le genre « bobo » cool, j’apprécie le personnage un peu névrosé et maladroit à la recherche du bonheur. Les sujets traités renvoient à notre vie quotidienne et on réfléchit à ce qu’on ferait à sa place.
Marco va traverser des tempêtes intimes: sa relation sentimentale avec Emilie si profondément ancrée dans ses désirs, ses choix professionnels dans le monde de l'art, l'amitié malgré les secousses politiques, la mort du père ainsi que sa propre paternité, sa relation complice avec son frère.
Cette lecture a été un moment rare de pur bonheur. C’est assez rare pour le souligner. Une œuvre incontournable qui doit figurer dans toute bédéthèque qui se respecte ! Mieux: un chef d'oeuvre qui est une éblouissante exploration de l'âme humaine à la fois drôle et intelligente!
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Le combat ordinaire est à la fois caricatural et d'une beauté simple.
Une description sans fioriture des changements inhérents à la vie.
Si le dessin se veut sans davantage de fioriture, il sert à merveille le scénario. Contrairement à ce que j'ai pu lire, les méotions sont parfaitement représentées.
Un BD qui fait à la fois rire (la rencontre d'Emilie est hilarante) et pleurer (no spoil), c'est exceptionnel.
Un indispensable de la BD qui ne vous laissera pas indemne.
Certains portant cette série au panthéon de la bande dessinée, j’ai fini par acheter l’intégrale. Je suis très très très déçu.
Les personnages sont caricaturaux, au mieux, et n’offrent en réalité que peu de substance malgré une collection de grosses ficelles alignées à la suite les unes des autres (perte d’emploi, mort du père, peur des responsabilités et de la paternité, et j’en passe …).
Le dessin est faible, niveau Fluide Glacial, aucune expression de visage par exemple.
Pas d’humour, je ne me rappelle même pas avoir réussi à sourire. Les tentatives de blagues ou de situations humoristiques sont grossières et tombent à plat.
Poncifs politiques immatures niveau militant de l’UNEF tout au long de la BD.
Bref, bof ...
Une BD tout simplement sur la vie. Plusieurs thèmes sont abordés : les relations humaines/amoureuses, la famille, la mort, la politique, les grèves, les doutes du quotidien,…bref, le combat ordinaire quoi. L’ensemble est assez réaliste et très humain et on ne peut que se reconnaître par moments à travers l’histoire du personnage principal, Marco. On s’interroge aussi parfois sur les discours de Larcenet tant ceux-ci sentent le vécu et l’authenticité, ce qui rend le récit crédible et passionnant. Les dessins sont ce qu’ils sont et ne correspondront peut-être pas à tout le monde mais ils collent très bien à ce style d’ambiance et de scénario. Un indispensable à découvrir et même à relire.
J'ai vu beaucoup d'avis très positifs sur cette série, et en fait je suis fort décu.
Les idées ordinaires sont trop peu relevées pour montrer qu'elles sont interressantes et c'est dommage.
Si vous voulez voir le parcours d'un malade, je vous conseille "la parenthèse" d'élodie Durand qui est autrement mieux traité, et pour les dessins, oui c'est expressif, mais rien a voir avec un "quai d'orsay" qui a pourtant un style assez proche.
Bref une BD à lire, oui, mais pas un chef d'oeuvre à recevoir 10/10
Quand l’ordinaire est riche !
Marco est un petit bonhomme gentiment névrosé qui mène une vie à la fois ordinaire et terriblement compliquée. Il a peur de tout, mais trouve systématiquement le courage de braver ses angoisses.
Dans cette série en 4 volumes, Manu Larcenet porte un regard rieur et amer sur les paradoxes de la vie. Il nous confronte à des questionnements banals auxquels nous sommes sans cesse obligés de répondre : l’amitié, l’amour, la vie professionnelle, le rapport au monde, la vie sociale, les enfants, la famille. Mais aucune lourdeur ou de quelconques leçons de choses. Cette BD est délicieusement pertinente.
J’ai adoré me retrouver dans certaines situations, m’attacher à ce personnage aussi ridicule que drôle, et rire à ses blagues faussement grossières.
Si vous ne connaissez pas encore cette série référence, je ne saurais trop vous la recommander. On en sort changé !
http://bdsulli.wordpress.com/
Le cheminement d’un homme. C’est son histoire et pourtant c’est un peu la nôtre. Des joies, des peines, des peurs universelles. La vie quoi… le combat ordinaire.