La colonne
1. Un esprit blanc
Une BD de
Christophe Dabitch
et
Nicolas Dumontheuil
chez Futuropolis
- 2013
Dabitch, Christophe
(Scénario)
Dumontheuil, Nicolas
(Dessin)
Dumontheuil, Nicolas
(Couleurs)
Konan, Venance
(Préface)
08/2013 (22 aout 2013) 74 pages 9782754807128 Grand format 193409
Basée sur des faits authentiques, La Colonne raconte l’ultime expédition française au Tchad qui, en 1899, se distinguera par les massacres perpétrés tout au long du chemin. Un épisode tragique et oublié de l’histoire de France et de ses colonies raconté par Christophe Dabitch, tandis que Nicolas Dumontheuil nous fait revivre cette tragédie par des images en couleurs directes d’une force d’évocation stupéfiante. Après s’être illustrés quelques années plus tôt, par les campagnes en pays Mossi (actuel Burkina Fasso), le capitaine Boulet et le lieutenant... Lire la suite
C'est le genre de bd qui fait passer les français pour les pires colonialistes de l'Histoire. J'avoue avoir un peu de mal avec cette vision des choses. Je sais qu'il faut faire preuve de repentance car le colonialisme repose sur la dureté et la tyrannie en appelant à la destruction et à la ruine. J'aurais aimé voir un souci d'équilibre plutôt que des clichés qui s'empilent pour dénoncer un colonialisme peu glorieux.
Il est vrai que les massacres ont été perpétrés par des tirailleurs sénégalais enrôlés qui auraient pu aisément se soulever contre leurs maîtres. On se rend compte que cette manipulation est terrible et qu'il y a tout lieu de penser que c'est dans la nature humaine quelque soit la couleur de la peau. Le pouvoir est le plus grand fléau de l'humanité.
Le ton est acerbe et l'histoire est perturbante. Si en plus, on rajoute des personnages volontairement caricaturaux, cela fait trop. Cet épisode tragique mérite toutefois d'être connu. C'est le traitement que je déplore.
Comme quoi les goûts et les couleurs ... c'est chacun sa palette.
Je la trouve belle la couverture, c'est d'ailleurs ce qui m'a fait découvrir cet album.
Et belle découverte, une part de notre histoire cachée, mais on nous ment tellement sur notre histoire, une part de honte enfantée par le colonialisme, ce monstre hideux qui dévore tout sur son passage.
C'est sale, c'est méchant et on en apprend plus sur une partie de notre histoire dans ces 2 tomes, que pendant les cours d'histoire de l'école. Merci aux auteurs de nous ouvrir les yeux.
Dumontheuil... un dessinateur que j'ai découvert il y a de nombreuses années, quand il commettait Malentendus ou le Singe et la Poupée. Depuis, je ne rate pas un seul de ses ouvrages.
Là, il est aux pinceaux et c'est Dabitch qui écrit. Du coup, on n'a pas l'humour de Dumontheuil. Pourtant, le dessinateur met une patte à l'histoire qui, sans lui, serait une succession de scènes sordides servies par des personnages antipathiques.
Ce n'est pas que l'histoire est sordide... Euh... si... c'est que l'histoire est sordide : les Français, conquérant l'Afrique d'ouest en est, recrutent des tirailleurs sénégalais pour parcourir le territoire et s'enfoncer sur le continent.
Et comme les populations locales n'ont pas spécialement l'intention de les accueillir les bras ouverts en leur fournissant des femmes pour vider leur burnes, de la nourriture à satiété et des porteurs pour remplacer ceux qui ont le mauvais goût de mourir sous le faix, ben... il faut utiliser les grands moyens.
Et les grands moyens, c'est juste "payez vous sur la bête"... Et voilà.
Il suffit d'armer une bande de gugusses, quelle que soit leur couleur de peau, et de leur donner un blanc-seing pour massacrer leur prochain pour qu'ils le fassent. Fastoche.
Et comme ça, la colonne avance...
Bravo aux auteurs pour cet éclairage sur une page sombre et tue de notre histoire.
Bravo à Dumontheuil pour ses magnifiques mises en lumière africaines, qui m'avaient déjà régalées dans Le Landais volant.
Je ne connaissais pas les auteurs et la couverture est assez laide.
Mais ne vous fiez pas aux apparences, cette bd en vaut vraiment le détour.
Le thème du colonialisme n'est que trop rarement raconté en bd surtout avec intelligence et humour. Car pour évoquer le route sanglante laissée par cette colonne au XIXe siècle, il en fallait.
Vivement la suite et fin.