City Hall
1. Tome 1
Une BD de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre chez Ankama Éditions - 2012
06/2012 (14 juin 2012) 192 pages 9782359103120 Format Manga 166519
Imaginez un monde où tout ce que vous écrivez prend vie ! Imaginez maintenant qu’un individu ait décidé d’utiliser cette arme avec les plus sombres desseins… À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, les forces de police de City Hall n’ont d’autre choix que de faire appel à deux des plus fines plumes de Londres : Jules Verne et Arthur Conan Doyle ! Deux célébrités de la littérature propulsées en pleine Angleterre victorienne sortent leur meilleure plume pour combattre un psychopathe qui fait couler trop d’encre.
Londres 1902. Le papier a disparu depuis deux siècles car tout ce qui est écrit prend vie. Malheureusement, le monde est en danger quand Black Fowl, esprit démoniaque, en prend possession. Pour le contrer, deux écrivains géniaux, Jules Verne et Arthur Conan Doyle et une belle aventurière, Amelia Earhart. Rémi Guérin créé une intrigue enlevée et prenante, joliment mise en dessin par Guillaume Lapeyre. Un très bon premier tome qui donne envie de lire la suite.
City Hall est un manga européen, avec la qualité de fabrication attendue pour un manga; le sens de lecture est donc européen. Les couvertures des volumes sont attrayantes et les auteurs se sont éclaté sur la maquette, remplie d’engrenages et autres effets « Steampunk » qui immergent dans l’ambiance. Les chapitres sont entrecoupés de « character files » (description d’un personnage de l’histoire) issus du monde du jeu vidéo comme les japonais les adorent. Enfin, des phrases de lancement de l’épisode suivant sont insérées en dernière page afin de renforcer l’effet feuilleton. Le manga est découpé en deux cycles de 3 volumes puis 4 volumes reliés. Un boulot sérieux.
La grande force de cette série (qui n’a pas convaincue les premiers éditeurs contactés!) réside dans son idée principale, à savoir un monde où le papier a été banni car tout ce qui y est inscrit prends forme instantanément… La seconde idée est celle d’un univers steampunk où le niveau technologique proche du notre est basée sur la vapeur, la mécanique et la technique de la première révolution industrielle… et où les grands auteurs et personnages de la littérature fantastique et policière du XIX° siècle sont présents dans l’histoire. Cela fait longtemps que je n’avais lu une idée aussi forte, peut-être depuis la Ligue des Gentlemen extraordinaires d’Alan Moore à laquelle se réfèrent de façon évidente les auteurs. Ainsi les personnages principaux ne sont autres que Jules Verne, Arthur Conan Doyle, Marie Shelley ou encore Harry Houdini. C’est parfaitement assumé et les auteurs s’amusent à débarquer une nouvelle figure connue dans un jeu à la fois totalement libéré de toute contrainte et qui apporte une familiarité très efficace avec le lecteur.
Mais là où les idées fabuleuses d’un Alan Moore ont souvent buté sur le choix d’artistes aux qualités très discutables, le dessin de Guillaume Lapeyre est étonnant de précision et de souplesse. L’imagination et le bon goût graphiques immergent dans cet univers aux contrastes superbes. Le jeune auteur a une marge de progression dans certains plans fouillis et certaines anatomies, mais le tout est globalement très maîtrisé et surtout décomplexé. Le plaisir des deux auteurs transparaît à chaque planche, dans un style ado qui colle parfaitement au format manga et que les plus exigeants pardonneront. Sur le plan scénaristique, les mêmes défauts transparaissent, à savoir des sauts brutaux qui nuisent à la lecture et une difficulté à tenir la longueur de trois gros volumes même si l’intrigue dans son ensemble est de très bonne tenue.
Nous sommes donc en présence d’un manga plaisir qui remplit plutôt très bien son envie de départ. Une énergie communicative sort de ces centaines de pages. Et l’imagination du duo continuera puisque leur nouvelle série, Booksterz reste dans la même veine: un manga de baston mettant en confrontation les créatures et personnages des contes et classiques de la littérature…
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2016/09/26/city-hall/
Londres, 1902. Imaginez un monde reconstruit, entre locomotives, turbines, armes à feux qui pétaradent et quelques pointes de technologies plus ou moins connues (internet, tablettes...) Bref STEAMPUNK quoi !!! Après Le réseau Bombyce (Humano) et Le régulateur ( Delcourt) enfin un petit retour du steampunk dans le mondes des bulles... Rien que ça, c'est super motivant ! Au début, la ville est "juste" envahie par des grosses bestioles qui dézinguent tout sur leur passage et ce n'est qu'en avançant un peu dans le récit qu'on comprend véritablement l'histoire proposée... Celle d'un monde où tout ce qu'on écrit se réalise ! Une plume et un cahier, et tout débordement apocalyptique est possible ! Pour éviter tout débordement, le papier et l'écriture manuscrite ont donc été interdits par les gouvernements. Mais lorsque les créatures zarbis (qui ont envie de tout péter) attaquent, la police et le maire de la ville comprennent vite que ce genre d'exploit ne peut être rendu possible que par quelqu'un qui aurait commandité tout ce qui se produit par le pouvoir de l'écrit.
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. La police ne fait pas appel à un SWAT sauce steampunk super entraîné (pas de suite...) mais aux deux fines plumes de Londres : Jules Verne et Arthur Conan Doyle. Dans un monde où l'écriture n'est plus enseignée, le nouvel ennemi public numéro 1 semble détenir du papier et l'éducation indispensable pour écrire. Le papier et l'écriture étant interdits depuis 200 ans, personne ne peut les arrêter ! Ou presque. L’écrivain et inventeur de génie, Jules Verne, est le seul qui, enfant, a reçu un enseignement à l'écriture manuscrite. Talentueux créateur d'aventure et de fantastique, il sera secondé par un plus jeune écrivain numérique, Arthur Conan Doyle, le petit malin qui résout toutes les énigmes!
Poursuivis par des monstres ou sauvés par une jolie agent spéciale, l'équipe de choc de City Hall a tous les atouts pour rappeler l'importance des mots, leur pouvoir, tout ceci dans une société prônant l'industrie et le travail à la chaîne, dans un monde fictif en noir et blanc... ou dans le notre, bien réel. Il s'agit d'une série évènement, qui se fera une place dans le coeur des plus jeunes lecteurs comme des moins jeunes, filles ou garçons. Une série de mangas français, représentant les fines plumes de notre culture, qui revendique des idées qui iront plus loin que l'histoire en premier plan. En plus, le premier tome ne se finit pas en plein suspens, et peut donc vous permettre de faire découvrir à tous cette pépite en l'offrant ou en le proposant en lectures communes.
Je vous conseille donc vivement City Hall, un manga français qui se finira en trois tomes, avec de l'action et une histoire travaillée, qui vous fera passer un très bon moment !
Extrait de http://rayon-passion.blogspot.fr/2012/08/critique-city-hall-remi-guerin.html