Cinq branches de coton noir
Une BD de Yves Sente et Steve Cuzor chez Dupuis (Aire Libre) - 2018
01/2018 (19 janvier 2018) 150 pages 9782800161761 Grand format 315505
Philadelphie, 1776. Mrs Betsy est dépêchée par les indépendantistes américains pour concevoir le tout premier drapeau des futures nations unies. Sa domestique, Angela Brown, décide alors de transformer cet étendard en un hommage révolutionnaire, en y adjoignant en secret un symbole inestimable... Douvres, 1944. Le soldat Lincoln se morfond dans son camp militaire, entre discriminations raciales et bagarres quotidiennes. Jusqu'à ce qu'il reçoive une lettre de sa sœur, Johanna, annonçant qu'elle a découvert dans les possessions de leur tante décédée... Lire la suite
Excellente BD historique...
Une sorte de soldat Ryan, mais sur fond de ségrégation des noirs en Amérique et avec pour objectif de retrouver le premier drapeau des USA.
Je ne connaissais pas bien le nom d'Yves Sente, avant que Libération ne se trompe et ne mette son portrait en lieu et place du regretté André Juillard... Je constate cependant que j'avais déjà lu plusieurs Black et Mortimer de ce scénariste (en particulier La machination Voronov) et qu'il a un talent fou pour mettre en BD des sujets historiques.
Steve Cuzor, le dessinateur, est tout aussi bon. On peut apprécier l'expressivité de son art d'autant plus avec le tirage en noir et blanc, un trait de style réaliste, fourni mais limpide.
A lire pour les amateurs de cette période.
Et si ce mythe était vrai? Des noirs américains en quête, pendant la deuxième guerre mondiale, d'une légitimité au travers de la recherche de la première bannière étoilée cousue pour la guerre d'indépendance et intégrant un secret : une étoile noire, noire comme leur peau et qui justifierait leur combat...
J'ai beaucoup aimé car le scénario est bien construit et les dessins sont justes. Ils savent nous faire voyager entre les différentes époques.
A lire malgré les 170pages qui ne sont que plaisir!
scénario original qui nous ramène au rôle très important joué par les afro-américains dans l'histoire des Etats-Unis.
J’ai bien aimé cette histoire du premier drapeau américain avec cette étoile noire cachée. C’est bien dommage que les idéaux des premiers constituants des Etats-Unis ne se sont pas étendus à reconnaître une égalité des droits entre tous les êtres humains quelle que soit la couleur de leur peau.
Le contexte de ce récit est celui de la Seconde Guerre Mondiale avec notamment le débarquement en Normandie afin de regagner pour récupérer des œuvres d’art ou des objets ayant une forte valeur historique. C’est bien le cas avec cette récupération de drapeau entre les mains des nazis.
Vers la fin, nous aurons droit à l’épisode de la bataille des Ardennes qui a été fort minimisé par les Alliés qui se prenaient une belle dérouillée alors que les divisions allemandes étaient affaiblies par 6 années de guerre intensive.
J’ai trouvé cette œuvre fort bien amenée sur une problématique qui reste encore d’actualité. Je n’ai rien à redire sur le graphisme ou encore la mise en scène. J’ai juste regretté une fin assez triste et un peu expéditive.
De l'insurrection pour l'indépendance des États Unis d'Amérique à la seconde guerre mondiale, il n'y a qu'un pas ! Et la bannière étoilée le franchit allégrement à travers ce one-shot passionnant, qui nous emmène à la poursuite d'un trésor éperdument symbolique, de Philadelphie en 1776 au Paris libéré de 1944.
L'idée originale et le scénario de cet album est une petite merveille. Imaginatif, surprenant, poignant, beaucoup d'adjectif viennent à l'esprit pour d'écrire ce bouquin et il donne tort (comme l'excellent diptyque "La vengeance du comte Skarbek") au bien nommé Yves Sente de "s'entêter" à marcher dans les pas d'autres scénaristes sur des séries toutes plus prestigieuses les unes que les autres où la comparaison avec ces monuments du 9ème art est inévitable et lui est peu favorable. Quand il part d'une page blanche, ce scénariste sait sortir des histoires qui n'ont rien à envier à ces illustres scénaristes.
Le dessin est au diapason de cette épopée dramatique, avec un point fort sur la physionomie des personnages, très expressifs et parfaitement identifiables dans toutes les situations. La colorisation contribue pleinement à l'atmosphère ténébreuse de cette quête insensée.
Un très bel album pour conclure !
Steve Cuzor et Yves Sente évoquent les soldats américains noirs pendant la deuxième guerre mondiale à travers ce roman graphique très bien écrit. Les dessins sont classiques et réussis.
Air libre (Dupuis) fait partie des éditeurs aux petits oignons qui outre le fait de publier peu mais bon, fabriquent de très jolis one-shots à grosses paginations et maquette fort élégante (Nymphea noir c'est eux, mais aussi les premiers Lepage, Gibrat ou Qui a tué Wild Bill de Hermann!). Ici la couverture, si elle rend hommage aux magnifiques encrages de Steve Cuzor, ne m'avait pas du tout attrapé à sa sortie il y a un an. Jolie mais peu efficace. A l'intérieur le récit est découpé entre un prologue et plusieurs parties séparées par une page de garde ornée d'un médaillon magnifiquement illustré d'un portrait d'un des personnages. Comme je le reproche souvent dans les romans graphiques classieux en franco-belge (chez Air Libre donc, mais aussi chez Signé-Lombard par exemple), on n'a pas encore pris l'habitude des bonus de création, ce qui est bien dommage... Trois tirages limités ont été édités dont un en n&b.
A la veille du Débarquement trois soldats noirs américains se morfondent à faire le ménage dans une base anglaise. La ségrégation n'a pas encore permis aux afro-américains de participer aux combats... Pourtant il va bientôt leur être proposé une mission suicide: rapporter au pays une relique, le premier drapeau de l'Union que l'histoire a fait atterrir en Allemagne nazie...
Cet album est assez impressionnant. Montrant deux auteurs inspirés et en pleine possession de leur talent, il nous embarque dans une odyssée comme seul le cinéma sait nous y transporter. Car c'est bien un film qu'a réalisé Yves Sente avec son acolyte Cuzor comme chef opérateur et directeur photo. On dit souvent que les meilleurs scénarios sont les plus simple, c'est le cas ici. Le pitch de départ donne ne ton en alliant Histoire nationale américaine, mythologie de la seconde guerre mondiale et drame de la ségrégation. L'humain, la morale, l'héroïsme et l'Histoire se confrontent dans ce trio de soldats incroyablement caractérisés, si bien qu'après seulement quelques cases ils nous sont déjà familiers et comme rarement dans les BD on craint pour leurs vies.
Le travail graphique de Steve Cuzor est sur ce plan remarquable. Avec une technique hachurée il détaille les visages de ses personnages de façon que l'on ne doute jamais, de près comme de loin de leur identité. On distingue vaguement l'influence morphologique de certains acteurs américains (Denzel Washington? Forrest Whitaker?...). Très lisibles, ses planches virent à mesure que le récit avance vers de plus en plus d'abstraction, comme pour nous montrer la sortie du monde des vivants lorsque ces héros s'enfoncent dans l'hiver ardennais pourchassés par les forces du Mal... C'est juste magnifique, probablement le plus beau travail de Cuzor jusqu'ici. Son dessin en noir et blanc est rehaussé d'aplats par le coloriste Meephe Versaevel avec un réel apport. Les lieux et les époques sont ainsi définie par la couleur monochrome et seule la dernière planche, tragique, revient dans la polychromie comme pour rejoindre le réel de l'Amérique contemporaine.
L'on ne saurait dire si c'est le dessin ou le scénario qui impressionne le plus dans Cinq branches de coton noir. Avec son passé d'éditeur, Yves Sente parvient mine de rien à construire une bibliographie assez impressionnante par la qualité de ses histoires, du Comte Skarbek (avec Rosinski) aux très bonnes histoires de la reprise Blake et Mortimer. Ici il propose un travail à la fois sérieux, imprégné par des thématiques difficiles en même temps qu'épique, dans une transposition réussie des récits militaires que le cinéma a allègrement documenté. Le cœur de son histoire, du début à la fin, porte sur la situation des noirs américains. Depuis la partie au XVIII° siècle et l'apparition de ce premier drapeau à la place des soldats tout n'est qu'injustice. Ses héros ne se plaignent pas pour autant. Ils sont des battants, se donnant les moyens de leurs ambitions sans courber l'échine. L'enjeu de cette histoire extraordinaire est alors de savoir si l'héroïsme peut renverser le cours de l'histoire...
Portée par le souffle de l'épopée et de personnages puissants, Cinq branches de coton noir est un album presque parfait tant il allie (pour le trait comme pour le texte) technique et élégance, efficacité et expérimentation. Un magnifique album, une pièce de choix dans la collection déjà très joliment garnie d'Air Libre et assurément un livre que tout amateur de BD se doit de lire.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/03/20/cinq-branches-de-coton-noir
Un chef d'oeuvre
Graphiquement Steve Cuzor exprime pleinement son talent.
Le scénario est solide et émouvant
Un très bon moment de lecture
A acheter, prêter, emprunter ...
7/10. Le dessin est magnifique, le choix des couleurs offre une ambiance particulière au récit. Rien à redire artistiquement. En ce qui concerne le scénario, un peu déçu. Certains passages se laissent dévorer tant on est pris par l'intrigue et l'action. Et puis, il y a d'autres passages plus décevants voir abracadabrants. Mais cela reste un bon moment de lecture!
Le scénario de cette bd est vraiment original. L’histoire du premier drapeau américain que quelques soldats noirs vont tenter d’aller ravir aux allemands. Ce drapeau à une particularité car sous l’une des étoiles blanches a été cousue une étoile noire qui représente cette frange de la population amenée d’Afrique contre son gré. Le graphisme est très soigné et nous offre de magnifiques planches comme celles, sous la neige, dans les Ardennes. C’est vraiment captivant et sous cette histoire nous est montré le chemin qu’il y avait encore à faire dans l’acceptation des gens de couleur en Amérique... mais il reste encore beaucoup à parcourir et pas uniquement aux États-Unis. Seulement à notre époque il ne s’agit peut-être plus d’une volonté unilatérale mais de volontés croisées.
C'est Beau !
Un beau livre, un beau scénario, une belle histoire, des (très) beaux dessins, bref de la belle œuvre, du bel ouvrage. Le scénario, dans un cadre historique bien campé, revient sut cet éternel problème des noirs dans la société américaine, avec une approche nouvelle, originale, qui peut paraître gentillette et un peu naïve dans un premier temps, et à laquelle je me suis pourtant laissé prendre avec plaisir. Et ceci servi par un dessin superbe, et j'ajoute que j'ai adoré la mise en couleurs.
Comme le disait un autre commentaire, un coup de cœur, oui, vraiment.
Cette épaisse bande dessinée (170 pages tout de même) marquera sans nul doute l'année 2018.
Loin des reprises plus ou moins heureuses de séries phares comme "Blake et Mortimer" ou "Thorgal", Yves sente nous livre là un scénario original et passionnant comme il l'avait magistralement fait avec "la vengeance du comte Skarbek".
Nous suivons ici le destin de ces trois soldats noirs, ces "monuments men" pris dans le débarquement de 44 et dans la bataille des Ardennes, à la recherche du premier drapeau américain.
En révélant la particularité de ce drapeau confectionné par Betsy Rose, Yves Sente nous plonge dans la guerre d'indépendance de 1776, mais aussi dans la lutte contre la racisme, à travers l'histoire d'Angela Brown.
Mêlant fiction et réalité, cet ouvrage est remarquable.
Il l'est d’autant plus que l'histoire est illustrée par Cuzor. J'ai eu l'occasion de feuilleter la version noir et blanc (un peu chère)de cette aventure, et bien je dois dire que la version dite commerciale,rehaussée par la palette de couleurs de Meephe Versaevel, est encore plus réussie.
Une histoire forte, mise en lumière par un dessin talentueux....que demander de plus?
J'en conseille vivement la lecture.
Très mauvais. Je ne comprends absolument pas certains des avis précédents. La BD ne démarre pas trop mal, l'idée est intéressante mais l'album ne décolle pas. Les personnages sont mal fichus tant ils sont caricaturaux et pas assez travaillés, on ne s'y attache pas du tout et donc l'histoire n'est qu'une série de tableaux successifs vaguements reliés. La dernière moitié du récit est complètement abracabrantesque, au delà meme du ridicule, ce qui est totalement incompatible avec la volonté initiale de décrire et dénoncer le racisme historique aux Etats-Unis à travers différentes époques ...
A fuir. Nul. Zéro.
Magnifique. Le racisme pas si ordinaire , même en temps de guerre.
Un fond historique très intéressant et un dessin au top.
De la grande aventure.
Une bien belle histoire que nous conte Yves Sente. C'est intelligent, original et bien raconté. Le dessin de Cuzor est tout bon et colle bien au récit. Un grand point positif est que l'histoire se tient en un volume et on n'est pas obligé d'attendre des lustres pour voir apparaitre le mot FIN. L'album fait environ 170 pages et c'est agréable de lire une histoire d'une traite sans suite à rallonge. Bravo aux auteurs. Je recommande.
C’est un véritable coup coeur pour cet album.
L’histoire est géniale Yves SENTE nous montre tout son talent de scénariste. Montrer la ségrégation raciale (un sujet épineux aux États Unis) à travers le temps avec par-dessus une histoire en fil rouge (la recherche de ce drapeau à l’étoile noire), j’ai trouvé cela fort mais tellement vrai, que je me suis dit que tout aurait pu être possible.
Que dire des planches en Noir & Blanc de Steve Cuzor, elles sont tout simplement magnifiques, le graphisme, la composition, les traits, le contraste tout y est, je suis resté sans voix. ( Les voir en vrai serait vraiment génial ).
En résumé: Cette histoire nous montre un morceau du destin tragique de la communauté Afro-Américaine des États-Unis qui pour survivre à dû faire d’énormes sacrifices. C’est une très belle histoire, l’un des meilleurs albums que j’ai lue cette année, à collectionner absolument.
Je suis arrivé au bout de "Cinq branches de coton noir", une brique de 176 pages ! Il y a de quoi se passionner pour les aventures de ces soldats noirs qui veulent prendre une part plus active dans les combats de l'armée américaine. Leur mission qui parait accessoire, au milieu du tumulte de la guerre, devient un sacré enjeu. Au fil des pages, on traverse de nombreux lieux de batailles, mais on traverse aussi le temps pour retrouver l'origine du drapeau qu'ils ont la mission de ramener à tout prix.
La BD nous immerge dans l'histoire de l'indépendance des USA, puis au cœur de la seconde guerre mondiale. Mais cette histoire sert de toile de fond à un récit imaginaire qui aborde le racisme dont sont victimes les noirs américains. Côté scénario, cela traîne pas mal en longueur, surtout au début du récit. Mais le dessin très travaillé de Steve Cuzor fourmille de détails, rappelant même des visages d'acteurs célèbres. J'espérais une autre fin à cet album, mais bon, Yves Sente aime les mélodrames...
Un thème déjà visité et qui aurait mérité une meilleure consistance scénaristique. Une fois posé le postulat de l'étoile noire, le développement égrène les fondamentaux du racisme à l'encontre des noirs afro-américains. L'histoire-roman en pâtit malgré un dessin très maîtrisé.
J'ai souvent trouvé que les scénarios d'Yves Sente partaient de bonnes idées mais s'égaraient en route. Bref, que le début était sacrément bien foutu mais que la fin n'était pas à la hauteur.
S'il a fallu ces expériences pour accoucher de ces 5 branches là, alors ces errements précédents sont pleinement justifiés car nous tenons avec cet album un sommet, remarquablement servi par les dessins de Cuzor.
L’histoire a ce qu’il faut de cynisme, d’idéalisme, de courage et de désespoir pour la rendre terriblement humaine. La dernière page tournée on a vraiment l’impression d’avoir lu un de ces albums qui comptent. C’est un choc et un must assurément.