Les chiens de Pripyat
1. Saint Christophe
Une BD de Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2017
01/2017 (11 janvier 2017) 54 pages 9782818940754 Grand format 296456
À Tchernobyl, des cœurs battent encore… 26 avril 1986 : une série d’explosions ravage la centrale nucléaire de Tchernobyl, contaminant tout dans un rayon de plus de 200 km. Après l’évacuation des plus proches villages, des groupes de chasseurs sont formés avec pour mission d’abattre les animaux touchés par les radiations et qui vivent en liberté dans des villages fantômes. Pour trente roubles par animal tué, une brigade accepte de pénétrer dans la zone. Là, ils croiseront le destin de personnages extraordinaires. Des âmes perdues, abandonnées dans... Lire la suite
Le sujet avait l’air très intéressant à savoir les conséquences de l’explosion nucléaire de Tchernobyl sur les animaux et notamment les chiens. Je ne savais pas qu’on les avait chassés et exterminés peu après la catastrophe. Il y aura des passages franchement cruels. Les amis des animaux pourront être réellement choqués.
Sur l’explosion en elle-même, le passage est certainement trop rapide ce qui est dommage. Il est vrai que cela se concentre sur une équipe de chasseurs dont certains personnages auront un caractère bien trempé dans la vodka. Il est question d’un Saint-Christophe à la tête de chien comme l’incarnation d’un fantôme. Le contexte de cette ville radioactive est assez angoissant. Cependant, l’intrigue tarde véritablement à décoller. Il ne se passe pas grand-chose. Cela pose quand même un problème.
Il y aura un second tome qui viendra clore ce récit assez étrange dont on ne voit pas encore les contours. C’est encore plein de mystères. Il reste un beau travail au niveau des planches, du dessin assez réaliste, des décors assez soignés et des couleurs. Une lecture qui reste cependant très agréable dans un milieu inquiétant.
Ukraine. 26 avril 1986. Explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Pauvre Kolia ! Ton père veut t’endurcir. Ou plus exactement endurcir ton cœur. Le fermer à toute compassion. Va, Kolia ! Jette ces petits chiots dans le puits ! Noie-les ! Il est temps que tu deviennes un homme ! L’homme que ton père veut que tu sois…
Critique :
Aurélien Ducoudray nous invite à suivre, de loin, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl au travers des aventures d’un gentil garçon, Kolia, dont le père a une vision de l’éducation… Un peu brutale ! Genre pousse-au-crime, même s’il ne s’agit que de chiens…
Amis des bêtes, cœurs sensibles, passez votre chemin…
Allez, braves gens ! Quittez votre village ! Il va être rasé ! Trop contaminé ! Fichez le camp ! Tout est irradié ! Allez donc traîner vos misérables carcasses loin de cette terre que vous avez toujours connue en abandonnant tout derrière vous ! Les bulldozers sont déjà là. Quelques dernières paroles du pope… Des mots très encourageants (que vivent les religions) : « L’âme écrasée de douleur, il se lamentait et songeait : de moi sortiront et se multiplieront des peuples entiers. Tous, ils souffriront ; ils vivront dans l’inimitié. » Mon Dieu, comme j’aime ces paroles de réconfort de ceux qui se disent vos représentants sur Terre.
Quelques mois après le désastre, le père de Kolia, dit Sanglier, sans doute à cause de son caractère de cochon, l’entraîne dans la zone la plus irradiée pour une chasse des plus originales : une chasse aux chiens contaminés ! Les chasseurs sont payés à la pièce, à savoir, à la tête ramenée. En plus de Kolia et de son père, leur petit groupe comprend Sputnik, une sorte de vieil ivrogne ; Pravda, ancien des forces spéciales, une montagne de muscles, Petit Père, tireur d’élite et Silence, son chien qui n’aboie jamais. Kolia est prié de tuer son premier chien…
Un scénario très original autour d’une centrale nucléaire devenue (tristement) mondialement connue. Aurélien Ducoudray aborde différents thèmes : l’éducation terrible qu’un père veut donner à son fils pour son bien, croit-il, car il sait que le monde dans lequel il vit est dur ; l’évacuation de ces terres contaminées où les gens laissent tout derrière eux, y compris leurs animaux de compagnie et leur bétail ; et des individus qui ne sont mus que par l’argent, prêts à commettre des crimes… Et pas que sur des chiens…
Les magnifiques dessins de Christophe Alliel mettent en valeur le scénario, et ils sont sublimés par la mise en couleurs de Magali Paillat.
Une bonne histoire et des dessins bienfait. Dans la chronique de BDGEST tout est dit. Il y a l'esprit des auteurs une idée de narration original le dessins est précis j'ai hâte de lire le deuxième tome.