Info édition : Noté "Première édition"– N° d’édition : 183264 – Jaquette à rabats, titre en lettres gaufrées – L’illustration de couverture face et quatrième reprend en partie le dessin de la planche 146 – Annexes (5 p.): Postface, par Fernando Trueba. Illustrations couleur et noir et blanc, par Mariscal.
C'est une belle histoire d'amour faite de tiraillement sur fond de musique cubaine. Il y a toute une atmosphère mélancolique qui nous fait revivre le Cuba d'avant la Révolution quand celle-ci vivait au rythme de la liberté et de la musique. C'est toujours encore le cas mais ce n'est plus pareil. On va voyager également à New-York, Hollywood et Las Vegas : que des destinations de rêve !
On pourra reprocher la longueur de ce récit qui s'étale sur plus de 200 pages dans une course à la gloire pour Chico et Rita. Cependant, le final sera à la hauteur de notre attente. Il manque trout de même quelque chose à cette oeuvre pour l'élever à un rang suprême. On suivra tout de même avec plaisir les aventures sentimentales de ce couple infernal.
Je n'ai pas vu le film d'animation du même nom dont la bd est tirée. C'est un hymne à la gaïté de la musique latino, un hymne au jazz également. L'intrigue rappelle les mélos hollywoodiens. Il y a une scène qui m'a marqué et qui rappelle étrangement ce qui était arrivée à une artiste noire comme Billie Holiday qui triomphait dans les palaces qui refusaient tout de même de les loger à cause la couleur de peau.
Chico et Rita seront séparés par les aléas du succès. Les jeux de l'amour et du hasard se nouent sur un tempo de jazz afro-cubain. Laissez-vous emporter par ce roman graphique langoureux ! A noter d'ailleurs qu'un film d'animation est sorti au cinéma en 2011 remportant un succès d'estime plébiscité par des critiques positives.
La chronique de D. Wesel rend bien compte des lacunes du scénario.
Nous allons ici parler des dessins. L'encrage uniformément épais rend difficilement les expressions, qui se devaient d'être passionnées et extrêmes. La coloration en aplats lourds noie les personnages dans le décor. Ils sont parfois mis en exergue par des teintes plus pâles que le fond, qui est uniformément sombre.
Ces défauts graphiques sont le fait d'une adaptation trop rapide du dessin animé éponyme. Dans le film, les personnages « bougent » sur le fond (qui n'est pas encré si lourdement).
La musique si séduisante est rendue en de ridicules onomatopées : PLING! CLANG CLING!
Un bon éditeur aurait pu - aurait du - orienter cette BD pour qu'elle reflète mieux la passion (charnelle et musicale) qui est le moteur du film.