Chambre Obscure
2. Tome 2
Une BD de Cyril Bonin chez Dargaud - 2011
04/2011 (01 avril 2011) 46 pages 9782505011224 Grand format 123950
Nous replongeons de plus belle dans le mystère entourant le vol des tableaux de la famille Dambroise. Après trois semaines passées dans la demeure familiale, il est plus que temps pour une femme libre et indépendante comme Alma de reprendre la route. Tandis que la police recherche activement Maurice, le majordome en fuite, une mystérieuse silhouette continue de rôder autour de la maison. Mais le départ d'Alma va relancer l'enquête dans une direction inattendue, obligeant chacun des protagonistes à se révéler et entraînant l'inspecteur Leblanc,... Lire la suite
Je revois ma note à la hausse après avoir terminé le second album.
Les dessins sont toujours réussis, et l'intrigue simple en apparence fait apparaître des surprises.
Encore une fois, j'ai beaucoup apprécié connaître les motivations de chacun des personnages.
Bravo à l'auteur.
Je prêterai volontier ces deux albums à condition qu'ils me reviennent.
Si le scenario peut sembler classique, les personnages sont types et attachants et le graphisme et la palette des couleurs rendent superbement l'ambiance.
Le lecteur appreciera cette histoire en deux albums, comme on lisait un Maurice Leblanc le soir au coin du feu au début du 20e siècle ...
Paris. 1912.
Moi, c’est Séraphine. Je suis déçue. Déçue parce que mon héroïne, ma propre tante, Alma, nous a quittés après, à peine, trois semaines de séjour parmi nous, et cela alors qu’elle était apparue après une longue absence de cinq ans. Mais que voulez-vous, c’est une aventurière ! Une vraie ! Il lui faut de l’air, des espaces, de nouvelles rencontres avec des individus hors du commun. Rien à voir avec notre vie de bourgeois qui suivent un train-train quotidien.
Aujourd’hui, monsieur Ducas, le remplaçant de mon professeur de piano, s’est présenté chez nous. Il était fortement enrhumé. Mais là n’est pas la question ! J’étais surprise qu’il soit là, vu que nous n’avions pas rendez-vous, mais ce qui m’a estomaqué, c’est qu’il demandait à rencontrer ma tante ! Et quand je lui ai rapporté qu’elle était rentrée chez elle, il a insisté pour obtenir son adresse. Serait-ce lui le mystérieux auteur anonyme des lettres qui ressemblaient à s’y méprendre au courrier d’un homme amoureux ? Monsieur Ducas n’a rien d’un jeune premier ! Sans vouloir être méchante, je le trouve plutôt laid, et il n’a rien d’un grand aventurier. J’imagine mal ma tante s’intéresser à pareil individu. L’entretien fut interrompu par l’arrivée de l’inspecteur de police, monsieur Leblanc…
Critique :
Ce deuxième tome conclut gentiment l’énigme posée dans le premier volume. Le scénario est bon et les personnages bien typés. Le graphisme se veut toujours dans l’ambiance des années d’avant-guerre (celle de 14-18) et les couleurs sont à l’avenant. C’est d’ailleurs cette mise en couleurs que je trouve indigeste puisqu’elle va jusqu’à masquer certains traits du dessin. Et puis, des tons bruns et gris, cela finit par lasser. Il arrive qu’à force de vouloir être créatif et original, on fasse pire que bien.
Le singulier comportement d’Alma éveille les soupçons de l’inspecteur Leblanc qui ira jusqu’au domaine familial de Nonloin pour dénouer les derniers fils de cette intrigue… familiale !
Avec ses pages épaisses, son dos toilé et ses couleurs aux nuances volontairement passées, l’album semble faussement contemporain de l’histoire qu’il abrite … Ajoutez à cela, un scénario structuré qui donne une réelle épaisseur aux personnages, un graphisme à l’élégance filiforme qui respecte le réalisme des personnages ou des situations et vous obtenez un album particulièrement intéressant à plus d’un titre.
Avec "Chambre obscure", Cyril Bonin nous gratifie d'un diptyque singulier, typé en diable, aussi agréable à lire qu’à feuilleter.