Ceux qui restent
Une BD de
Busquet, Josep
et
Xöul, Alex
chez Delcourt
- 2018
Busquet, Josep
(Scénario)
Xöul, Alex
(Dessin)
Xöul, Alex
(Couleurs)
Jalin, Vianney
(Lettrage)
Beuzelin, Karine
(Traduction)
03/2018 (21 mars 2018) 125 pages 9782756052625 Format normal 325578
Ben a disparu. Ses parents préviennent la police mais personne ne peut imaginer la réalité : leur enfant affronte mille dangers dans son royaume imaginaire. Mais un jour, il revient. Parents, police et psys pensent que Ben nie la réalité de ce qu'il a vécu. Avant de disparaître à nouveau. Seule une association regroupant des parents qui vivent les mêmes turpitudes pourra sans doute leur venir en aide...
Le dessin est prenant est totalement en adéquation avec le scénario, au sujet duquel je reste quand même sur ma faim., ne sachant pas trop bien que conclure. Même si cette fin en forme du point de suspension est voulue par le scénariste, elle ne correspond pas trop à l'idée que je m'en faisais. Je ne garderai donc pas un souvenir impérissable de cette histoire originale mais à l'ambiance trop enfantine pour moi
J'ai plutôt été touché par ceux qui restent alors que leurs enfants suivent n'importe quelle grosse peluche pour sauver des royaumes imaginaires.
C'est l'envers du décors pour ressentir l'inquiétude des parents qui restent dans le monde réel et qui attendent un hypothétique retour. Il est vrai que la morale se tourne vers les enfants qui abandonnent les êtres chers pour suivre leurs lubbies et qui ne gagnent rien sur le long terme.
J'ai été également assez surpris par cette originalité du thème. C'est traité avec sérieux sur le mode du thriller et non du conte pour enfants. On ne verra pas par exemple les aventures extraordinaires de l'enfant dans ces mondes féériques.
Au final, c'est assez triste entre désarroi, inquiétude, angoisse et solitude. Mais bon, c'est une histoire touchante que je recommande pour le côté envers du conte de fée.
Un scenario très accrocheur donne tout son intérêt à cet album. Il démarre avec une trame volontairement cliché : Une nuit, un petit blondinet s'en va avec une créature de cartoon venue le chercher dans sa chambre, vers un lointain royaume de contes de fées...
Pourtant, la suite prend un tournant parfaitement réaliste et va ne se focaliser que sur la disparition du petit garçon, l’incompréhension des parents, la suspicion de l'opinion publique, l’enquête policière et la médiatisation de l’affaire… Franchement, il fallait y penser !
Le dessinateur Alex Xöul fait bien le job et livre des planches agréables, lisibles et techniquement très propres. Les couleurs aux teintes fanées et des éléments de décors vintage contribuent à l’immersion dans l’époque incertaine (mais passée) où se déroulent les faits.
Mais ce scenario si original tourne hélas un peu au pathos et aurait pu pousser son ambition plus loin… Au final, j'ai eu l'impression qu'il n’en reste qu’un fatalisme amer et une désillusion déprimante.
Une BD solide à lire quand même pour se faire son opinion.
Ceux qui restent part du principe du "et si...", ce que les américains appellent l'elseworld ou encore l'envers du décors (que l'on trouvait dans le plutôt réussi Fairy Quest d'Umberto Ramos): que se passe-t'il pendant que les enfants aventuriers partent en volant, la nuit, vers les pays imaginaires, emportés par des créatures magiques? Pendant qu'ils vivent des aventures qui leur font oublier leurs parents, leur quotidien? Je dois dire que l'idée est assez géniale en ce qu'elle retourne totalement le concept de Peter Pan (et son interprétation psychanalytique) et s'intéressant aux parents et en faisant des enfants à la fois des monstres d'égoïsme et des victimes de leur crédulité. Car pendant leur absence les parents se morfondent, la police enquête sur la disparition et le temps s'écoule. La vie est infernale, l'attente d'autant plus dure que le regard des autres empli est de suspicion pour expliquer l'inexplicable. Et le retour, ponctuel mais régulier, de l'enfant en joie de raconter ses passionnantes aventures contraste avec la déprime qui gagne ceux qui restent...
Cet album est techniquement très réussi, son propos essentiellement en narration fait ressentir durement l'absence et l'épreuve de l'inconnu pour les parents. Le dessin à la fois simpliste et très maîtrisé, notamment dans les cadrages en plans larges et le découpage très aéré et horizontal, fait ressentir le temps qui passe, la pesanteur. C'est pourtant toute cette pesanteur qui m'a fait décrocher. Cet album est une dépression de 120 pages, pourtant joliment coloré mais vraiment pesant et sans espoir. Il semble que les auteurs ont voulu prendre le revers des contes, atteindre une noirceur à l'échelle du merveilleux des pays des rêves. Et franchement on ne comprend pas pourquoi proposer une histoire si nihiliste. C'est la même raison qui m'a dépité sur le pourtant acclamé Ces jours qui disparaissent. J'aime les ambiances sombres, les histoires barbares, éventuellement les bad-ending. Mais une intrigue totalement tournée vers le noir, je passe mon chemin.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/12/05/bd-en-vrac
Conseillé par mon libraire, j'étais passé totalement à côté de cette sortie... Grosse erreur visiblement.
Un one shot de 125 pages et du beau travail, un scénario très original, il fallait avoir l'idée finalement.
Le dessin et la mise en couleur sont très agréable...
Je ne verrai plus jamais "Peter Pan" de la même façon maintenant.