Centaures (Sumiyoshi)
4. Tome 4
Une BD de Ryo Sumiyoshi chez Glénat (Glénat Seinen Manga) - 2019
11/2019 (20 novembre 2019) 9782344037584 Format Manga 376767
Deux espèces cohabitent : les humains et les centaures. Tanikaze a trouvé une raison de vivre dans ce monde, il sait pourquoi il est là. Gonta, en revanche, peine et souffre à la recherche d'une voie sur laquelle diriger sa vie. Gonta et Tanikaze sont liés par un lien extrêmement fort, mais sauront-ils préserver ce lien jusqu'à ce qu'enfin, ils entrevoient la direction de l'avenir ?
Ce quatrième volume achève (déjà!!) une série qui se classe nettement dans le très haut panier des mangas publiés depuis pas mal d'années. Pour une première publication, ce double diptyque s'avère d'une maturité impressionnante tant par des dessins qui visent à rappeler l'estampe que par l'ambition du découpage et des thématiques utilisées. Pour rappel les deux premiers volumes narrent la résistance du colosse Matsukaze dans un monde qui persécute et mets en esclavage les centaures. L'auteur avait prévu d'achever son récit sur une note sombre au bout de deux volumes mais devant la qualité du récit un second cycle a été lancé qui s'achève avec cet opus. Après avoir découvert que la guerre était finie et qu'humains et centaures apprenaient désormais à vivre ensemble, le fils de Matsukaze dont le père a fait promettre de se battre jusqu'à la fin des persécutions, se retrouve démuni face à ce nouveau monde et la nécessité du pardon. Le dernier tome nous montre Gonta employé pour transporter des bois sur un chantier commun aux deux
espèces. Là il trouve un amour qu'il ne sait assumer... Elevé en guerrier, aux habitudes très éloignées de la civilisation humaine, de très nombreux questionnements se bousculent dans sa tête, l'empêchant d'envisager une vie paisible et amoureuse qui lui tend pourtant les bras. Le pardon pour les souffrances infligées par les humains, le renoncement au mode de vie ancien (faut-il porter le kimono, présenté comme civilisé par la nouvelle société ou continuer à se promener la croupe à l'air comme toujours?), l'oubli du père en abandonnant son combat, la liberté individuelle de Tanikaze contre la prédestination, sont autant de thématiques très riches abordées dans ce seul et dernier tome d'une série construite comme deux faces, un premier cycle très dur posant la résistance contre une espèce humaine impitoyable et un second beaucoup plus posé, renvoyant les personnages au passé. Imprévue et subtile, cette construction prends tout son sens dans une conclusion potentiellement ouverte et aussi réussie que l'ensemble de la série. Une série majeure assurément!
Et Glénat annonce déjà la parution du dernier manga (Ashidaka) de cet autrice très talentueuse!
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https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/05/17/sushi-baggles-33