Carthago
14. Courbée, je me redresse
Une BD de Christophe Bec et Ennio Bufi chez Les Humanoïdes Associés - 2022
10/2022 (05 octobre 2022) 52 pages 9782731625790 Grand format 454622
2029. Deux ans après un cataclysme que le monde a raisonné que l'on connaît, Lou Melville est victime d'un accident de sous-marin. Recyclée par les mines, elle réside dans la cour de l'ancienne plate-forme de patrouille qui est leur monastère. Mais l'équilibre du lieu est menacé par l'apparition d'un groupe religieux dissident. Et si la présence de Lou en était la cause ?
Complexe d'évaluer cet album
L'affrontement entre les deux groupes de moines est intéressant
Il y a de nombreuses grandes planches dans ce tome et elles sont réussies
Cependant, cette BD se survole en 10 minutes...
enfin un album de cette longue série qui vaut à nouveau le coup.
le scénario de C Bec n'est, pour une fois, pas trop capillotracté et se laisse lire.
les dessins sont bons voir très bons sur certaines planches en particulier les doubles pages.
il y a évidement la fin qui laisse présager que la série est tout sauf finie.
ce sera avec moi si les scénarios restent compréhensibles.
A l’instar du cycle précédent sur Kane, ce diptyque sur Le Bagarreur est de grande qualité.
Fini les histoires à rallonge avec des temporalités multiples parfois compliquées à suivre et souvent lassantes à la longue.
Ici nous avons droit à un vrai récit linéaire qui fait à la fois avancer le fil rouge (Le « nouveau » Feiersinger d’un côté, Lou et les tritons de l’autre) et qui propose une histoire originale, intéressante juste pour elle-même.
Un huis-clos sur une plate-forme pétrolière occupée désormais par des moines (après la catastrophe nucléaire/apocalypse entrevu depuis le tome 10), des factions de moines qui s’affrontent du fait de croyances désormais différentes, des pirates et pillards qui tentent de venir les voler, etc. : voilà entre autres les bases de ce récit,
En y ajoutant une vraie avancée du fil rouge (Megalodons relâchés du sanctuaire du Kamchatka après plusieurs années de captivité, le nouveau Feiersinger qui suit Lou à la trace pour… ?), cela donne une belle histoire.
Ennio Bufi nous régale également avec des planches remarquables, comme il l’avait fait pour Kane : une maîtrise de toute beauté, un régal pour les yeux (les combats sous-marins entre les megalodons sont sublimes, de même que les scènes de destruction de la plate-forme pétrolière).
Vivement la suite !
Nous allons avoir droit à une bataille rangée entre deux factions de moines totalement illuminés ainsi que des chasseurs de trésor lourdement armés pour terminer sur une note finale avec un gros rebondissement où l'on découvre le vrai méchant de service. Bref, un programme des plus chargés si on ajoute les requins et les mégalodons qui se régaleront.
A noter que les moines croient que le requin du miocène est un véritable Dieu. Encore de maudites croyances pour mystifier le plus grand prédateur des océans.
Notre héroïne Lou Melville aura forte à faire mais surtout de prendre la fuite pour échapper au massacre. C'est un tome où l'action est omniprésente bien que cela ne fasse pas avancer le fond de l'intrigue.
L'auteur Christophe Bec a arrêté de nous présenter des lieux et des personnages divers pour nous montrer des indices inquiétants et mystérieux. C'était sa marque de fabrique. Là, on a droit à un récit linéaire ce qui n'est pas pour me déplaire.
Les dessins sont absolument majestueux. Parfois, c'est sur une page pleine ou deux ce qui produit le plus bel effet. On atteint un maximum de beauté de cet univers aquatique parfois sauvage. Un autre point fort est la mise en page qui est parfaitement bien dosée et efficace.
La franchise qui aurait dû s’arrêter est clairement relancée. On espère qu'il y aura encore de choses à découvrir autour de ces fameux mégalodons. Je n'oublie pas non plus que la série s'intitule d'une ville Carthage qui a jadis existé comme une grande civilisation.
Au final, un tome plutôt réussi d'une grande série moderne avec ses plans très hollywoodiens. Oui, cela ne manque pas de mordant !