Calfboy
1. Tome 1
Une BD de Rémi Farnos chez La Pastèque - 2018
10/2018 (04 octobre 2018) 70 pages 9782897770433 Autre format 351001
Chris Birden a un problème, il ne se rappelle plus trop où il a enterré le butin de leur dernier braquage de train... Il promet à son frère de retrouver l'argent en trois jours : ce qui semble à première vue un défi plutôt facile à relever, mais la rencontre d'un orphelin, d'une voleuse de chevaux et d'un ou deux cadavres compliqueront quelque peu les choses...
Chris Birden et son frère Burt viennent de dévaliser un train mais Chris, qui a quand même un peu trop arrosé le succès de leur braquage, ne se souvient plus où il a enterré le butin. Non mais c’est pas possible ! Un braquage préparé dans ses moindres détails ! Burt est furieux et Chris promet de retrouver le magot en trois jours. On est au Far-West, au pays des cowboys, des Indiens et des attaques de diligences. Dans cette histoire où s’enchaînent les situations burlesques, le mythe du hors-la-loi en prend un coup. Non seulement, Chris est incapable de se rappeler où il a enterré l’argent mais, en allant le chercher, il se fait voler son cheval par une jeune squaw. Pendant trois jours, Chris va de rencontre en rencontre et de galère en galère. C’est drôle et subtil. Le dessin alterne entre des pleines pages aux aplats de couleurs superbes et des planches façon « gaufrier » qui découpent l’image en une multitude petites cases comme autant de fenêtres à l’intérieur desquelles se déplacent les personnages. La lecture peut se faire alors dans tous les sens et c’est très dynamique. Très minimalistes, les personnages ne sont vus que de loin – pas de gros plan.
L’histoire n’a rien d’extraordinaire mais le côté décalé et absurde du récit vaut le détour. Le traitement de l’image et les chevauchées dans les plaines du Far-West, sont sans doute le point fort de ces albums. Dans le tome 2, la recherche du magot reprend. Cette fois, c’est Chris qui s’y colle. Péripéties, rebondissements continuent de plus belle, petit clin d’œil à Gus au passage et à Lucky Luke ! On ne sait pas très bien où va l’histoire, mais on se laisse porter !
Les cases sont certes petites mais l'auteur a évité de les charger trop inutilement. Il mise tout sur les dialogues qui se doivent d'être percutants pour amener la chute. Nous avons là un western assez loufoque basé sur une certaine forme d'humour assez corrosive avec plein de bons mots. Beaucoup de second degré également.
A noter que j'ai quand même bien aimé le découpage car certains décors apparaissent dans leur globalité une fois les 12 cases assemblées sur une page. C'est de la bonne mise en scène avec une belle maîtrise graphique. A noter que tous les codes du genre seront exploités et parfois détournés en dérision.
Au final, une comédie western un peu amusante et très décalée. Cela m'a fait penser à Gus de Christophe Blain que je n'avais pas trop aimé. Cependant, cela m'a semblé un peu plus abouti.