Bulles & Blues
Une BD de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini chez Gulf Stream éditeur - 2015
01/2015 (28 janvier 2015) 72 pages 9782354882402 Format comics 251258
Cross-Over de "Mots rumeur, mots cutter", centré sur un autre personnage féminin.
Nous avons le récit de deux adolescents qui sont issus d’une famille recomposée c’est-à-dire la norme actuelle. Ils s’entendent bien puisqu'ils partagent la même famille. Cependant, ils sont assez différents. Le garçon travaille bien à l’école et la fille a du mal à suivre. Il est l’élève modèle dont les parents sont fiers, elle est l’adolescente pénible et récalcitrante. Or le curseur va se placer du côté de Chloé dont on suivra le schéma narratif comme si c’était l’auteure qui parlait.
Elle essayera de nous faire avaliser son point de vue face au conflit larvé qui se prépare avec son demi-frère. De mon point de vue, elle n’a que ce qu’elle mérite puisqu'elle ne fait aucun effort. Il est clair qu’elle est jalouse de l’attention que les autres portent à son demi-frère. C'est un vilain sentiment qu'elle ne semble pas admettre sans vouloir trop la juger.
Cette tranche de vie n’apportera pas grand-chose au final. Nous avons une seconde histoire qui vient se greffer dessus, à savoir la prise de photo dénudée d’une camarade de classe qui se retrouve sur internet. Bref, le nouveau jeu à la mode pour se moquer de ses camarades dans la course à obtenir le plus de gloire. Il est vrai que les émissions de télé-réalité vont également dans le sens d’éliminer les brebis galeuses. Il ne faut pas s’étonner par la suite de la société que l’on construit.
Au final, le message n'est pas très clair et surtout pas convaincant. Certes, toutes les étapes d'une crise identitaire d'une adolescente sont retranscrites mais sans effet notoire. Ce thème a déjà été traité. Les auteurs en ont fait leur spécialité à savoir une sorte de trilogie spirituelle après « Rouge tagada » et « Mots rumeurs, mots cutter ».
Je trouve également que le prix de la BD est un peu exagéré pour ce que c’est. C’est un argument que je n’avais pratiquement jamais déployé jusqu'à ce jour. Après tout, ce n’est pas nous qui fixons le prix des choses et il y a la liberté du commerce. Pour autant, j’estime que nous ne devons pas nous transformer en pigeon au nom d’une certaine dignité humaine. C'est franchement trop léger comme contenu malgré 70 pages...