La brute et le divin
Une BD de Léonard Chemineau chez Rue de Sèvres - 2023
11/2023 (22 novembre 2023) 136 pages 9782810201068 Autre format 486536
Eva, ingénieure dans une grande société, s'interroge sur le sens de son activité. Elle répond à une annonce concernant un poste sur une petite île déserte, perdue au milieu du Pacifique Sud. Sur place, elle devra réparer une station météorologique et tester la vie en autarcie avec pour seul compagnon, sa chienne, Puce. Une fois arrivée, elle découvre un endroit à la beauté époustouflante. Son désir de nature est comblé, elle s'attelle à sa tâche et découvre une nature foisonnante et des fonds marins plein de vie. Sur l'île, en plus de ses travaux... Lire la suite
Encore une BD dans l'ère du temps où notre jeune héroïne en quête de sens à donner à sa vie va vouloir préserver une petite île des menaces écologiques d'un groupe de recherche scientifique sur la transition énergétique.
L'auteur a tout de même fait des efforts pour que son récit reste crédible puisqu'on verra au départ le parcours conduisant cette jeune cadre démissionnaire à accepter une mission de vivre en autarcie au beau milieu de l'Océan Pacifique. Eva a décidé de tout quitter pour se retrouver isolée, loin de la civilisation et proche de la nature. Mais bon, il va y avoir pas mal de difficultés à affronter quand même.
J'ai beaucoup aimé le dessin qui reflète toute la richesse de cette vie aquatique dans les atolls perdus des océans. C'est à la fois beau et coloré à l'aquarelle ce qui rend la lecture plutôt agréable et dynamique. On ressent véritablement une approche tendant à apprivoiser l'environnement.
Pour le reste, le récit prend des allures un peu manichéens alors que les enjeux ne sont pas vraiment clairement définis. Visiblement, la moralité serait de ne pas laisser aller le progrès alors que des scientifiques essayent de trouver des solutions alternatives à l'utilisation du pétrole et du plastique dans nos sociétés.
Le titre également ne laisse pas de place au doute: la brute et le divin. Mais bon, on arrive quand même à cerner là où l'auteur veut en venir à savoir la préservation de la nature. Qu'importe si ces méchants désigner ont sauver Eva d'une blessure à la main qui commençait à s'infecter sérieusement. Elle va rendre coup pour coup et de façon assez inventive pour détruire ce bateau intrus.
Au final, on pourra tout à fait apprécier ce récit d'aventure aux thématiques assez actuels. Personnellement, j'ai préféré la première partie où elle s'acclimate à cette île en tentant de survivre que la partie de sa lutte avec ce scientifique mettant à mal ses convictions écologiques dans une sorte de caricature mal dosée. Mais bon, ce n'est pas mal dans son ensemble !
Avec "La Brute et le Divin", je reste à moitié emballé par le message écologiste qui est peu nuancé et surtout pris sans pincette aucune. D'autant plus avec les événements survenus au cours de la bande dessinée, il n'y a pas de réflexion sur le devenir de l'extraction des métaux rares, ni sur la préservation des lieux, ni sur le ministère qui emploi Eva. Également, pas de remise en question de la condition d'Eva, elle a tout de même quitté son travail et la vie citadine pour se retrouver seule sur l'ile, ce n'est pas rien. Il s'agit juste d'un constat alarmant sur certains procédés industriels qui détruisent les coraux et la biodiversité, mais ça, je le savais déjà. Eva est heureuse sur son ile, elle ne se pose pas plus de questions sur son avenir et sa condition, FIN de l'histoire. Décidément, Eva ne semble pas vraiment comprendre elle-même le véritable enjeu. Le crayonné du personnages d'Eva correspond bien à sa personnalité : d'humeur changeante à l’extrême et lunatique. Au niveau global du dessin et des couleurs, c'est beau, avec un joli travail à l'aquarelle, ainsi qu'un contraste avec la ligne claire sur la plupart des planches et sans ligne claire lorsque Eva explore le monde sous-marin. C'est surement les aquarelles sur une page complète ou double pages qui sont les plus satisfaisantes graphiquement et apportent une vraie fraicheur au récit. Le découpage est également réussi rendant les scènes d'actions intenses et captivantes. Dommage pour le fond (marin) qui manque d'une consistance abyssale.
Je dois être simpliste, voire simplette: J'ai adoré cet album!
Il promeut des valeurs qui me sont chères et actuellement, je ne peux pas dire que ce soit superflu.
Je constate que la moyenne des simples lecteurs lui rend hommage.
Pas subtil pour 2 balles, l'album est bon dans le message coup-de-poing qu'il entend transmettre : la duplicité gouvernementale et l'hypocrisie du business écolo. Le concentré de clichés sur le domaine empêche tout de même un certain recul avec le sujet, qui est traîté à la tronçonneuse là où de légers coups de scalpels eûrent mieux convenu !