Brian Bones, détective privé
1. Roadmaster
Une BD de Rodolphe et Georges Van Linthout chez Paquet (Calandre) - 2016
04/2016 (25 mai 2016) 46 pages 9782888907602 Grand format 281151
Bergson, patron d’une compagnie d’assurance, appelle Bones pour une enquête. Un de ses clients a été victime d’un terrible accident. La voiture est bousillée et son conducteur dans le coma. Le drame a eu lieu sur une portion de la Curtis Road, droite et parfaitement dégagée. L’homme a sans raison apparente perdu le contrôle de son véhicule, une Buick Roadmaster 52. Endormi au volant ? Peut-être. Mais c’est le troisième!... Le troisième à s’endormir au volant à cet endroit précis. Sans doute le paysage n’est-il pas folichon, mais de là à tous piquer... Lire la suite
Brian Bones, surnommé « Nonosse » par les crétins, est expert-enquêteur auprès d'une société d'assurance automobile, la MAAC.
Bergson, son boss, en a marre de rembourser pour de sérieux dégâts qui concernent tant la voiture que le conductreur. Dans un tournant, même pas méchant, les voitures sortent de route et finissent contre un rocher dans le fossé. Brian s'en va voir sur place s'il y a une explication à cette étrange loi des séries… 4 accidents 4 Buick Roadmaster…
Critique :
Le surnaturel dans les histoires de détectives, est-ce une bonne idée ? Moi, cela ne m'emballe pas trop… Même si un indien, mi-garagiste, mi-shaman, traîne dans le coin. Si j'ai bien un reproche à adresser à l'auteur, Rodolphe (Daniel Jacquette est la suite de son nom), un Français, c'est ce mélange de deux genres qui pour moi ne sont pas très compatibles… J'aime la crédibilité dans une histoire de détectives, alors quand un auteur s'en éloigne, mon sang se fige et l'histoire perd de son intérêt…
Heureusement, une BD, c'est aussi le dessin (et c'est indispensable, aurait dit La Palisse s'il avait connu ce genre, mais à l'époque de François Ier, ce type de littérature était tellement mineur qu'on n'en a aucune trace) ! Et là, je déguste cette bande dessinée, typiquement franco-belge, grâce à la ligne claire de Georges van Linthout. Ce Belge parvient à reproduire de magistrale façon les lignes des grosses américaines (je parle des Buick et autres engins motorisés, je ne veux pas me ramasser un procès parce que j'aurais offusqué une quelconque ligue de femmes made in USA). Les décors ont l'air d'être tout ce qu'il y a de plus amerloques, du moins pour l'Européen que je suis et qui n'y a jamais mis les pieds. J'apprécie les couleurs qui contribuent à rendre les atmosphères des différentes scènes. Georges van Linthout a retrouvé les formes et les couleurs des véhicules des années cinquante, et c'est un régal pour les yeux de ceux qui s'en souviennent.
Il n'aurait pas fallu grand-chose dans le scénario pour en faire un vrai polar tout à fait crédible…
Même si la fin est un peu abrupte, l’ensemble se laisse lire avec pas mal de plaisir. En tout cas pour ceux qui, comme moi, ont des nostalgies franco-belges à assouvir. Reste cette difficulté qu’ont bon nombre d’auteurs à rendre leurs personnages attractifs, surtout lorsqu’ils sont en solo comme ce Brian Bones. L’humour un peu forcé ne change rien (Tintin ou B&M n’en ont pas). Ici, tous les personnages sont sympas: le mécano indien, sa fille, le boss de la compagnie, mais pas vraiment le héros. Pas mécontent de la lecture pour autant, j’achèterai le tome 2.