Break - Une histoire du hip-hop
1. Une histoire du hip-hop
Une BD de
Florian Ledoux
chez Steinkis
- 2019
Ledoux, Florian
(Scénario)
Liano, Cédric
(Scénario)
Ledoux, Florian
(Dessin)
Liano, Cédric
(Dessin)
Ledoux, Florian
(Couleurs)
Liano, Cédric
(Couleurs)
06/2019 (12 juin 2019) 144 pages 9782368461112 Format normal 369031
New-York, South Bronx 1967. Marcus grandit dans un quartier dit défavorisé mais qui ressemble à s'y méprendre à un paysage d'après-guerre... À la naissance de son petit frère, Aaron, sa mère étant désormais célibataire, c'est un petit peu l'homme de la maison. Les gangs fournissent une protection et quelques revenus... pas toujours propres certes, mais difficile de faire sans. Marcus est de toutes les blocks parties. La musique est métissée, on invente des pas de danse, on marque les vinyles et on répète à l'infini certaines parties des morceaux...... Lire la suite
Ce livre est génial. L'histoire m'a beaucoup plu. Les dessins sont très bien fais. Il faut vraiment le lire. = )
Steinkis fait partie des éditeurs qui publient peu mais bien, avec un vrai boulot sur l'objet livre. Mes critiques des albums de cet éditeurs sont généralement en rubrique BD Docu, ce qui explique le contenu additionnel qui permet de prolonger le thème traité par la BD. On en apprend beaucoup sur un sujet finalement peu connu hormis la musique Hip-Hop en elle-même. L'ouvrage contient en fin d'album un épais lexique détaillé sur des personnes, évènements ou termes "techniques" de la culture Hip-Hop ainsi qu'une biblio-musicographie. Comme d'habitude chez l'éditeur, ce travail très complet fait beaucoup pour la qualité globale de l'album. La couverture est, enfin, très réussie, à la fois attirante visuellement, fidèle à l'esprit de l'album et imaginative avec ce disque Vinyle évoqué. L'album a été réalisé à quatre mains scénario/dessins.
A la fin des années soixante, le Bronx est un ghetto de noirs pauvres au nord de Manhattan. On sait que c'est dans cette ville new-yorkaise que naissent le Rap et le Hip-Hop. Au travers de la jeunesse de deux jeunes frères, Marcus et Aaron qui se créent une identité et une appartenance l'un avec le Break-dance l'autre avec le Graf, c'est la genèse d'un des mouvements culturels les plus puissants du XX° siècle qui nous est proposé de découvrir.
Toutes les époques de l'histoire américaine ne sont pas également intéressantes. A l'heure d'un revival 80's on constate le plus souvent que cette décennie est l'aboutissement des dix années précédentes où ce pays, des campus élitistes universitaires aux ghettos noirs, sort de ses fondements violents et racistes pour voir naître de véritables cultures modernes, urbaines. Si les noirs du sud avaient le blues qui leur permettait de vivre leur identité de peuple au travers bien souvent de la religion, les jeunes désœuvrés des villes étaient loin de ces anciens et la plupart du temps vivaient dans un monde de violence, de crimes, de délinquance. C'est le cas des deux héros de ce superbe album très inspiré de Florian Ledoux et Cedric Liano pour l'une de leurs premières publications BD, d'une maturité graphique et thématique remarquables.
Florian Ledoux est graffeur et spécialiste de la culture Hip-Hop. Sa très bonne connaissance de ce mouvement lui permet de dresser une description progressive, historique, de la naissance de ce que l'on connaît par des artistes mais sans avoir conscience du puzzle général. L'itinéraire à la première personne de ses deux frères va nous immerger au cœur de ce bouillonnement très localisé où l'on comprend qu'un contexte général (le racisme, l'incurie des autorités municipales et policières) voit naître quelque chose de gigantesque qui au départ n'était que la volonté de jeunes noirs de s'en sortir hors du crime en revendiquant une fierté raciale et communautaire. C'est cela la culture, une appartenance. On retrouve un peu des éléments qui faisaient la réussite du précédent ouvrage de l'éditeur, Redbone. Ainsi l'aîné va commencer comme membre d'un des gang noir qui faisaient la loi et la structuration (par l'entraide autant que le trafic) du Bronx dans les années soixante-dix en remplaçant une municipalité totalement absente. On effleure le mouvement musical des clubs disco qui touche toutes les villes et où les noirs avec leur technique de Break-dance éprouvée dans les soirées DJ sauvages des rues vont être utilisés comme danseurs et comprendre qu'ils peuvent gagner de l'argent hors des gangs. Cette évolution est passionnante car l'on suit parfaitement cet itinéraire d'un jeune homme fier hors d'un mouvement ce revendication raciale mais qui en est conscient. Comme souvent dans les Ghettos c'est l'obligation de se construire sa propre organisation, sa propre culture qui va créer quelque chose.
La présence du lexique conséquent en fin d'album permet d'éviter un scénario trop explicatif et les auteurs peuvent ainsi utiliser ce background pour réaliser une bonne histoire de famille. Car les deux personnages et leur mère (jeune femme qui galère dans des petits boulots en essayant de protéger ses fils de la misère et du crime) sont attachants. Notamment la relation des deux frères, l'aîné protégeant le petit tout en l'introduisant dans ce bouillonnement de fêtes en bordure de la légalité. Aaron deviendra graffeur, activité identitaire par excellence, avec ses règles, sa fierté affichée: lorsqu'il explique la portée d'un Whole train (le fait de graffer toute une rame de métro) qui va voir son nom de graffeur parcourir tout New-York jusqu'à Wall Street et les quartiers blancs riches on comprend l'importance du Hip-Hop comme marqueur d'existence d'une minorité ignorée. On évoque également James Brown par son apport de fierté majeur, la tentative de la Nation of Islam d'utiliser le mouvement mais aussi le rôle des premiers DJ jamaïcains pour lancer ces Sound-systems de rue...
La partie graphique de Break est surprenante de maturité, notamment dans la colorisation et le découpage. Les deux auteurs utilisent un concept très efficace: l'album est en monochrome gris (très élégant) et voit apparaître des éléments de couleur chaque fois que le Hip-Hop apparaît. Ce peut être un danseur, un DJ, de la musique, un graff. C'est d'abord très beau visuellement et permet d'ajouter un sous-texte aux planches. De même les quelques scènes de danse (que les auteurs ont l'intelligence de ne pas surmultiplier) prennent l'aspect de combats à la mode manga, avec des déformations qui permettent de comprendre le mouvement, la vitesse. Enfin le découpage varié et dynamique rend la lecture extrêmement agréable, esthétique, visuelle. D'excellents dessinateurs que je ne connaissais pas et qu'il faudra suivre assurément, notamment via la participation de Cedric Liano à la revue XXI.
Il ressort de ce gros volume qui se lit d'une traite un sentiment de plénitude que l'on ne trouve pas si souvent dans une BD à l'aspect documentaire, le fait de parvenir tout à la fois à un bel album BD en tant que tel tout en apprenant énormément sur cette culture et l'envie de prolonger notre documentation. Pour ceux qui ont aimé le film Spiderman into the spiderverse avec son influence Hip-Hop je conseille vivement cet album qui permet à un public pas nécessairement fana de musique de découvrir un univers et de comprendre un peu mieux des éléments majeurs du cinéma et de la culture américaine.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/08/04/break-une-histoire-du-hip-hop
Superbe fresque sur les débuts du Hip-Hop! On s'embarque très vite dans la vie des deux frangins et on a du mal à en sortir... bref un style innovant et une BD qui se lit d'une traite. Ça fait du bien! Et enfin du Hip-Hop dans la bande dessinée!! On n'y croyait plus.
Pas de quoi fouetter un chat. Heureusement qu’on vient de me le prêter. Le découpage n’est pas si terrible que ça, comme quoi l’audace ne paye pas toujours. L’histoire est plutôt quelconque mais nous dirons correcte. Puis une chose m’étonne dans les avis (les huit premiers), il s’agit pour chaque pseudo d’un premier avis. Ça sent à plein nez la personne aux multiples pseudos qui veut absolument que la BD soit bien notée. L’auteur peut-être, mais je n’ose y croire.
CHANMAX ! Archi bien documenté, découpage audacieux, design léché, scénario passionnant !
HIP HOP !!!
Super album. Ce roman graphique est vraiment très réussi. Autant sur le plan graphique (pages magnifiques, dessins superbes) que sur le plan du récit (histoire des deux protagonistes, recherche sur l'arrivée du hip hop). On attend le tome 2 avec impatience.
Qu'on soit passionné ou non du monde du Hip-hop, Break est une pépite à découvrir. Ses graff y sont précis et percutants. Le travail, l'énergie et la générosité des auteurs y sont largement perceptibles. Ils nous invitent à plonger en immersion dans un passé proche aux sons plus que contemporains.
Une histoire bien ficelée soutenue par des textes efficaces et des dessins fabuleux!
Les planches de danses sont superbement créatives
Grâce à une histoire inspirée des grands films américains des années 90, BREAK nous embarque dans la période méconnue de la naissance du mouvement HipHop. Une première collaboration BD pour ses 2 auteurs qui n'en resteront pas là j'espère !!! Hâte de lire le tome 2 !
Excellentissime ! Retrace avec fidélité les débuts de l'histoire du Hiphop.
U' style 90's, avec de belles références tout au long de l'ouvrage.
Break, un album excellent qui s'écoute autant qu'il se lit.
L'aventure du Hip Hop pour tous ceux qui ne la connaîtrait pas, et pour les autres c'est un plaisir à partager.
New-York, South Bronx. Fin des 60s, début des 70s. Marius, Aaron et leur mère célibataire survivent dans un contexte hostile (violence, drogue, ...) et une époque trouble. Telle une raison de vivre le Hip Hop va débarquer dans la vie des deux frères qui participent à la naissance et l'expansion de ce néo mouvement reposant sur les quatres éléments que sont le DJing, le MCing, le BreakDancing & le Graffiti.
La "connaissance juste" du HH, les auteurs la "dégraffent" (à défaut de la dépeindre) dans ce tome avec verve. On perçoit la passion des auteurs pour les thèmes abordés et le travail documentaire qui a été mené en appui à la réalisation de cet album.
Le plaisir de lecture est bien là et se débite ici en CPM (Cases Par Minute). Les phases musicales et de danse sont efficacement retranscrites à vous en faire ressentir les Beats et donner envie de "Bouger la tête". Les références historiques sont nombreuses, les clins d'oeil au HH Français sont mêmes perceptibles.
La compilation des dessins et du scénario résonne tel un beatmatching maîtrisé. Comme dans le HH, les cuts sortent ici de la norme, les auteurs se sont fait plaisir et cela se ressent. Ici, on casse gentiment les codes du 9ème art avec des phases de N&B prédominantes, de la couleur, de la planche pleine page, ... La couverture et le 4eme de couverture façon disque vinyle agrémentent le packaging de façon originale et en font un très bel objet BD.
Only god can judge BREAK now, mais je me permets tout de même de lui mettre un très bon 8/10 pour ce hit en devenir (en espérant la sortie prochaine d'un volume 2, comme le suggère la pochette ?) !
Bravo à Steinkis de nous permettre de lire de tels Diamonds !