Bran Ruz
Une BD de Alain Deschamps et Claude Auclair chez Casterman (Les Romans (A suivre)) - 1981
07/1981 170 pages 2203334096 Format normal 10 à 15 euros 777
Deschamps et Auclair revisitent la légende de la cité engloutie d’Ys, un des plus célèbres mythes bretons. Au cours d’un fest-noz dans un village des Monts d'Arrée, en Bretagne, deux chanteurs se lancent dans un "kan ha diskan" (chant traditionnel breton) qui raconte l’histoire de Bran Ruz (le corbeau rouge) et la légende de la ville d’Ys. Ce roman graphique se place dans le contexte historique de l'Armorique devenue la "petite Bretagne" du fait de l'arrivée des premiers Bretons des îles britanniques, apportant avec eux la religion chrétienne.... Lire la suite
Scénario sans faille, Immense talent graphique ( sublimé par le noir et blanc profond et détaillé ) de Claude Auclair. Un pavé que je range soigneusement à côté d'un autre pavé tout aussi sublime de noir et blanc : LE GRAND POUVOIR DU CHNINKEL. A lire absolument !
Aaah Auclair... Un auteur sensible et profondément humain, trop tôt disparu.
On retrouve ici sa maîtrise poussée encore plus loin dans des planches magiques en N&B où tout est superbe: ombres et lumières, compositions, minutie des détails, expressions des visages, jeu des lettrages, etc...
Plusieurs trouvailles réjouissent comme les premières et dernières pages qui intercalent Breton et Français, les titres d'épisodes en Breton (traduit), le récit légendaire qui se signale par une iconographie médiévale, l'épilogue qui replace le mythe dans un contexte et finit par boucler le récit de façon géniale...
Avec Alain Deschamps, Auclair nous offre là beaucoup plus que la simple légende bien connue de Ker Is, c'est une fresque d'abord très bien documentée mais aussi le récit poignant du destin des peuples que finalement l'Oubli n'effacera pas, qu'ils s'agisse du monde celtique ou bien avant des Indo-européens, qui seront d'ailleurs magnifiquement évoqués par les 2 albums d'Auclair: Celui-là, et Celui qui achève...
Pour tout cela et plus, Bran Ruz est pour moi un chef d'oeuvre mais surtout une oeuvre qui touche au coeur.
C'est beau. C'est magnifique. C'est sublime.
Avec un scénario en béton qui nous emporte dans les landes des Monts d'Arrée et sur les bords de la baie de Douarnenez à la rencontre des génies des lieux.
Oui chef d’œuvre, car cette BD nous plonge au plus profond des mythes. Réveillant en nous la curiosité des enfants face aux grandes histoires de l'humanité... Deschamps et Auclair savent passionner les lecteurs.
Oui chef d’œuvre, grâce à ce dessin apaisant calme serein, d'un trait précis collant parfaitement au scénario.
Oui, chef d’œuvre rien que pour la force de cet album d'être capable de ne pas s'oublier. Lu et relu, il est toujours présent dans un coin de ma mémoire, se rappelant à lui lors d'une actualité traitant des minorités bafouées...
Nombreux bretons sont restés très sensibles à cette histoire magique. D'ailleurs bretons ou pas c'est une simple histoire universelle nous racontant l'aventure des faibles devant un monde de brute avançant sans se retourner.
Une tragédie à lire et à relire.
etant finisterien je suis de parti pris
mais a partir de la legende de la ville d'ys qui se trouve dans la baie de douarnenez comme chacun sait
deschamps nous concocte une superbe histoire et elle est magnifiquement mise en valeur par le noir et blanc de auclair
toujours disponible alors n'hesitez pas
Bran Ruz, ou la légende de la cité d'Ys
Il était une fois, en vieille Bretagne, l'histoire d'un jeune garçon appelé Bran Ruz, "Corbeau rouge", frère du roi-poisson, et de la cité d'Ys, bâtie par le roi Gradlon, offerte aux caprices de la mer.
Il était une fois la vengeance de Malgven, épouse muette du roi, à travers sa fille Dahud, engrossée mystérieusement par une nuit d'orage. Vengeance d'un peuple privé de ses dieux et réduit à l'esclavage.
Mais l'union de Dahud avec Bran Ruz est une offense, et Gradlon décide que leur sort doit être rendu à la mer.
Après L'Armor, l'Argoat, pour refaire surface, découvrir la vérité, retrouver un peuple endormi, et assouvir la vengeance.
"N'oublie pas ce matin à Ker-Is. La couronne de Gradlon était sur ta tête, et sur la mienne, et j'étais reine et tu étais roi. Le peuple nous acclamait et mon père n'était plus qu'un usurpateur."
Justice est faite, mais la cité est recouverte par les flots. Dans les profondeurs, où nage la sirène Dahud, les pierres maudites gardent le secret des rêves les plus profonds de l'humanité, la mémoire oubliée, et la clef du mystère.
Scénario remarquable, dessin magnifique, oeuvre magistrale et méconnue, Bran Ruz est le joyau d'une Bretagne mythique et ensorcelante.