Bodyworld (2011)
Bodyworld
Une BD de Dash Shaw chez Random House (Pantheon books) - 2011
04/2011 384 pages 9780307378422 Format comics 216078
It’s 2060, and a devastating civil war has left the country in shambles. Professor Paulie Panther–botanist, writer, and hopeless romantic–arrives in the experimental forest town of Boney Borough to research a strange plant growing behind the high school. As he conducts his research, he befriends some of the local residents: Miss Jem, the alluring science teacher; Billy Borg, Boney Borough’s star athlete; and Pearl Peach, the rebellious schoolgirl. Paulie soon discovers that the plant, when smoked, imparts telepathic powers. But when he shares this... Lire la suite
Surpris d'entrée...
par la couverture psychédélique, qui attire l’œil comme un flash, mais aussi par le format à l'italienne, ses cartes et dépliants, son titre intriguant, son lettrage peu commun, son découpage en gaufrier alternatif, son sens de lecture, ses thématiques (drogues, rapport à l'autre), son univers dystopique, ses couleurs chaudes et vives... En résulte un OBDNI (Objet BD Non Identifié), propre aux Comcis Indé.
La stupéfaction passée, le récit de Shaw n'en reste pas moins assez clair et facile à lire : un botaniste excentrique cherche de nouvelles plantes à fumer... L'une d'entre elles a des effets vraiment spéciaux et permet de transcender sa personnalité avec celles des autres.
L'histoire est dynamique, avec des surprises et plusieurs sous-intrigues, impliquant trois autres personnages, qui se rejoignent dans un final un peu déroutant.
Il y a beaucoup de scènes de discussion, mais aussi de l'action, de l'humour... On rentre en PROFONDEUR dans le village de Boney Borough, découvrant les fantasmes des habitants, leurs états d'esprit... et on ne s'ennuie pas. Si les fantaisies de l'auteur sont justifiées par l'intrigue, ça reste souvent assez absurde.
Le scénario a plusieurs sens de lecture : on pourrait penser à une forme d'apologie de la fumette, avec son effet calumet de la paix, mais la nouvelle drogue a aussi des effets secondaires...
Les graphismes, expressifs, variés et tout en maîtrise, tournent souvent autour de la perception des sens (vue, toucher, goût, odorat, ouïe), déformés. Ces détails sensoriels participent à la suspension d'incrédulité, un peu comme dans un rêve éveillé, un trip... Pour moi, c'est un chef-d’œuvre, plus savoureux encore que Bottomless Belly Button.
Au delà de me surprendre, Dash Shaw (drôle de nom...) a su m'immerger dans un monde autre, où l'étranger n'a plus lieu d'être puisque l'on ressent ses émotions, ce qu'il pense...
Époustouflant !