Blueberry
8. L'homme au poing d'acier
Une BD de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud chez Dargaud - 1970
09/1970 46 pages Format normal 100 à 150 euros 599
Prépublication dans Pilote n° 397 au 419 du 01.06.1967 au 02.11.1967. La guerre entre les deux compagnies de chemin de fer chargées de traverser les Etats-Unis fait rage. Des espions sans scrupules à la solde de la Central Pacific ont réussi à stopper le chantier de l’Union Pacific. Leur meneur, Jethro Steeflfinger (Doigt d’acier), a déclenché une nouvelle guerre contre les Indiens et la réserve de vivres du chantier a été détruite. En outre, les ouvriers n’ont pas été payés depuis deux mois et menacent de partir. Afin de remédier à cette situation... Lire la suite
Encore un album de grande classe...
Dans L'homme au poing d'acier, Blueberry est chargé de ramener puis d'escorter un train de secours, au camp avancé de l'Union Pacific. Il contient les armes pour se défendre contre les Sioux, ainsi que que les salaires des ouvriers en colère.
Le lieutenant y est confronté à Steelfingers, dans une alliance intéressée avec les Amérindiens de Sitting Bulls. En effet, en bon archétype du brigand de grand chemin, Jethro Diamond nourri le plan de récupérer les 300 000 dollars, convoyés dans le train. Mais rien ne se passera comme prévu...
Encore une fois, le scénario de Charlier tient la route, avec de nombreuses surprises et autres retournements de situation. Il introduit quelques personnages supplémentaires : en particulier la tumultueuse Guffie Palmer.
Les « Indiens » sont mieux mis en avant, notamment lors de leurs tractations avec le crapuleux Steelfingers. Mais ils restent rattachés au camp des méchants.
Dans ce cycle, si ces braves guerriers ne sont pas responsables de la guerre, leur fierté les poussent tout de même à l'entreprendre avec brutalité. Influencés par Jethro, leur côté naïf et primitif contraste avec la crasse modernité des colons blancs. Ainsi, Chalier développe une atmosphère hétéroclite, propre aux western des années 1960.
Les grandes étendues de l'Ouest sont également réalisées avec de plus en plus de finesse. Dans ce cycle, Giraud pousse son art vers l'avant, pour encore plus de réalisme. Ses décors gagnent en profondeur, avec une succession de plans dans la plupart des cases. Les dernières planches sont justes magnifiques et Giraud, en accumulant des cadrages impossibles au cinéma, apporte avec la BD une dimension nouvelle au western.
La narration graphique prend d'ailleurs le pas sur l'écriture. Si les dialogues restent fondamentaux pour l'intrigue et l'ambiance de la série, les vignettes explicatives paraissent parfois désuètes. En effet, le dessin et la mise en page de Giraud sont devenus suffisamment éloquents.
Ainsi, dans la scène finale de l'attaque du train, on passe par tous les états : inquiétude quant au sort des protagonistes, tristesse pour ces hommes tués, surprise, rire et finalement bonheur de voir nos héros s'en sortir.
Une petite pensée pour cette vieille carcasse de Mc Clure, au plongeon désopilant...
Saluons déjà la couverture peinte de Jean Giraud, chef-d'oeuvre qui aurait sa place dans un musée…
Charlier nous introduit dans un personnage haut en couleurs et… féminin : Guffie Palmer ! Cela fait du bien. Beaucoup d'action comme toujours et les paysages sublimes du Far-West sont eux aussi, finalement, des personnages à part entière de l'aventure.
Jethro Steelfingers est vraiment la "vedette" de cette aventure, diabolique à souhait. On pourrait juste regretter de ne pas le voir davantage aux manettes dans la scène d'attaque du train ou en face-à-face avec Blueberry. Si elle est fort bien détaillée, la scène d'attaque du train reste néanmoins fort longue (un reproche que l'on peut globalement faire jusque-là au différents tomes de notre tunique bleue préférée). Les dessins, eux, restent sublimes et les couleurs typiquement 60's, nous ravissent. Des cases à retenir, donc, telles la n° 8 (page 5), la n°7 (page 11), la n°1 (page 17), la n°3 (page 20), la n°3 (page 21), la n° 10 (page 27), la n° 6 (page 30), la n°2 et la n°4 (page 31), la n°1 (page 32), la n°6 et n°7 (page 34), la n° 7 (page 38), la n° 5 (page 42) la n°4 (page 43) et la n°1 (page 47).
Au camp de l'Union Pacific, la situation est critique. Isolé et commençant à manquer de vivres, le camp n'a plus qu'un seul espoir : Blueberry va devoir se rendre à Julesburg, afin de ramener un train de ravitaillement. Une mission très périlleuse, qui va le devenir encore plus à cause du machiavélique Jethro "Steelfingers", qui va s'allier avec les Indiens afin de ruiner la mission. Un excellent volume une fois de plus, pratiquement entièrement dédié à un siège de train absolument incroyable, impressionnant, d'une très grande intensité, et mis en images de manière grandiose.
pas le meilleur album du cycle mais l histoire evolue a son rythme du pur charlier pour amener plus tard le fameux <tète jaune>
Encore un épisode réussi des aventures de Blueberry.
Le scénario est extrêmement bien construit et les dessins donnent un coté rétro à l'oeuvre.
A découvrir ou redécouvrir.
7/10.
Cette serie est vraiement tres bonne.
Incontournable