Blueberry
23. Arizona love
Une BD de
Jean-Michel Charlier
et
Jean Giraud
chez Alpen Publishers
- 1990
Charlier, Jean-Michel
(Scénario)
Giraud, Jean
(Scénario)
Giraud, Jean
(Dessin)
Breton, Florence
(Couleurs)
10/1990 56 pages 9782731607796 Format normal 5 à 10 euros 6712
Blueberry qui a été officiellement blanchi et qui a touché un tiers de l’or de Vigo (150.000 $ environ) en dédommagement, kidnappe Chihuahua Pearl qui est sur le point d’épouser Duke Stanton, un riche éleveur à Tacoma. Après une folle nuit d’amour, Chihuahua qui n’adhère pas aux projets de l’ex-Lieutenant, s’enfuit avec l’argent, laissant Mike aux mains de Stanton et de sa bande…
Au delà de l'amour...
Depuis longtemps, les femmes de la série nous faisaient fantasmer. Amoureux frustré, jamais Blueberry n'avait réussi à conclure avec l'une d'elles.
Débarrassé de la plupart de ses soucis, il a maintenant l'occasion de retrouver la femme de ses rêves : Chihuahua Pearl, plus ravissante que jamais.
Mais, il reste un problème de taille... Chihuahua Pearl est en passe de se marier dans le Nouveau Mexique...
Cet album est un nouveau tournant pour la saga Blueberry. Déjà parce que Giraud doit finir seul l'album, Charlier étant décédé en 1989.
Le trait de Giraud évolue, à l'économie. Il gagne cependant en clarté, en efficacité, faisant un effort particulier sur les silhouettes et les ombres, plus que sur les formes et les reliefs des personnages. Fini le festival des hachures et des aplats noirs anguleux, qui faisait le charme du Spectre aux balles d'or.
La mise en couleur, de Florence Breton, plus discrète et moins fauviste, se détache également de la colorisation originale.
De plus, Pearl confisque à Blueberry le rôle principal (entre autres), introduisant et clôturant l'album. Presque un changement de paradigme, quoique le style de Blueberry, emprunté au western spaghetti, autorisait déjà les intrigues annexes, autour de personnages secondaires.
Son mariage gâché (peut-être un parallèle avec la vie de Giraud...), une nouvelle fois, Chihuahua Pearl doit faire ses propres choix... Est-ce que ce sera Blueberry, coup de foudre d'un soir et maintenant plein aux as, qui l'invite pesamment dans son « aiguille creuse » à lui ? Prendra-t-elle son indépendance, traçant son propre chemin, comme elle avait déjà pu le faire auparavant ? Ou bien choisira-t-elle Stanton, qui lui offre depuis longtemps confort et douceur de vivre, mais dans une colère terrible depuis qu'elle s'est fait kidnapper ?
Tout ce que l'on peut dire, c'est que ce sera, à l'image de la relation de Charlier et de Giraud...
...une ode à la volonté libre et à l'amitié.
L’un des albums les plus drôles et, hélas, sous-estimés de la série.
Malheureusement, les efforts de Giraud - en tant que scénariste - ne sont pas toujours appréciés (voir aussi l’accueil tiède réservé à un autre de ses bijoux, Jim Cutlass, ou - bien sûr - au cycle de Mister Blueberry).
Sous une couverture simplement époustouflante, Moebius s'amuse à jouer avec les stéréotypes du western et de Blueberry, les renversant tous : c’est le seul album de la série, par exemple, où aucun personnage ne meurt ! Et, bien sûr, c’est aussi le seul dans lequel apparaît le thème de l’amour - et du sexe. La narration a le ton d’une comédie légère, à mi-chemin entre le doux et l’amer, pleine d’humour et de poésie (la fin...).
Dans le même temps, cependant, Giraud s'approprie les caractéristiques du "style Charlier", en premier lieu les rebondissements à profusion : bien que le sujet soit très simple, en effet, le déroulement est incroyablement embrouillé.
Les dessins, comme souvent dans Blueberry, sont flottants, alternant des séquences et des paysages magnifiques avec quelques cases moins réussies. Là encore, réside la magie de Giraud : ses albums (pas seulement ceux de Blueberry - voir les derniers volets de L'Incal ou du Monde d’Edena) sont des symphonies qui montent et descendent selon son humeur et son degré de participation. En paraphrasant un proverbe italien : "Al genio non si comanda". ("On ne peut pas contrôler le génie".)
On peut regretter que Giraud n’ait pas mené à bien le projet initial (dans l’une des interviews données à Numa Sadoul, il disait vouloir faire "un album de 100 planches en couleur directe" - un moyen de rendre hommage à Charlier avec un bouquin *extra*ordinaire), mais le résultat est quand même très appréciable. Un magnifique intermède, situé entre le Blueberry "classique" et le Blueberry "mister".
Maintenant qu'il est réhabilité et riche, Blueberry veut retrouver Chihuahua Pearl, dans le but de ruiner son futur mariage et de fuir avec elle. Mais la belle a plus d'un tour dans son sac. Un volume très sympathique, qui voit la série développer une intrigue sentimentale, mais à sa sauce, drôle, dénuée de tout romantisme, et pleine de crasse !
et si giraud ne savait plus dessiner. au bout de vingts planches charlier meure, pas plus inquiet pour autant pour l avenir de son personnage le père charlier, giraud termine l album et l echec de l histoire de blueberry avec cette belle blonde dècidèment trop cupide; il rècupère son pognon et reprend la piste, triste, dèsolè et dèsabusè; nouvelle fin pour la sèrie, maintenant l affaire appartient a giraud si il veux et si il en a la capacitè a suivre donc!
Un vrai bonheur!!
Une histoire de cowboys sans indiens ni chasseurs de primes uniquement basée sur la recherche de l'âme soeur.
C'est drôle, ça ne se prends pas au sérieux mais c'est redoutablement bien écrit.
Un grand moment de western.
8/10.
Sans aucun doute un des meilleurs album de la serie grace au splendide duo que forme Mike et Pearl.