Blueberry
18. Nez cassé
Une BD de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud chez Dargaud - 1980
01/1980 47 pages 2205016369 Format normal 20 à 25 euros 640
Prépublication dans Métal hurlant n° 38 au 40 du 01.02.1979 au 01.04.1979. Blueberry, dont sa tête est mise à prix, vit depuis plus d’un an dans la tribu des Navajos de Cochise, ce qui attire les chasseurs de primes et notamment « Wild » Bill Hicock. Entre Blueberry et Vittorio la « lutte » fait rage pour conquérir Chini, la fille de Cochise. Mais Vittorio, pour épater Chini va entraîner les tuniques bleus jusqu’au camp des Navajos. Tsi-Na-Pah parviendra à sauver le camp mais Vittorio avide de pouvoir et aveuglé par sa soif de gloire va entraîner... Lire la suite
Un combat de coqs...
Un mystérieux étranger vient d'arriver dans la réserve. On devine rapidement que Nez Cassé n'est autre que Blueberry, dont l'amour pour la fille de Cochise, Chini, suscite une compétition virile avec Vittorio, un Apache au nom hispanique, qui en vient à prendre des risques insensés.
Force est de constater que le scénario a pris une tournure résolument progressiste, puisque Blueberry, devenu renégat (avec une prime de 50 000 dollars sur sa tête...), vient chercher refuge chez les Amérindiens. Les femmes ont également un rôle croissant dans la série (quoique discutable).
Ce duel reflète les divergences, au sein du camp des courageux Apaches. Sujet aux humiliations et autres violences récurrentes d'une partie des colons, des natifs veulent prendre leur revanche, repartir en guerre. C'est la tentation de Vittorio et de l'aile dure, qui tend à convaincre la majorité, émue par les exactions des Blancs. Quand d'autres, autour de Cochise et Blueberry, qui ne veut pas faire couler le sang contre ses anciens frères d'armes, souhaitent une solution plus raisonnable.
Mais, Chini se désintéresse complètement des deux gaillards... dont les exploits lui paraissent très stupides. Elle préférerait « une boîte à moudre le temps et une robe à squaw blanche », traduction littérale et imagée de la langue athapascane.
D'ailleurs, Giraud brosse son visage de la même manière que celui des femmes blanches (comparez les planches 11 et 12 par exemple) : épuré, presque sans hachures, avec des yeux tournés vers le bas, des sourcils fins, un petit nez (quoique fin pour Chini et plus rond pour Thelma) et des lèvres pulpeuses, le menton et les commissures des lèvres remontant parfois un peu selon leurs émotions. Seuls leurs habits, leur coiffure, leur maquillage et leur couleur de peau diffèrent.
Les natifs ne semblent plus que l'ombre d'eux mêmes, attirés par une culture autre et sous la pression des pionniers américains.
Les décors d'Apache-Pass, superbement dessinés, viennent accentuer la pesanteur de ce contexte. Giraud utilise toute une gamme de fines hachures, d'aplats noirs ondulants... pour affirmer les pentes saillantes du nid d'aigle, où se terrent les Apaches. Une multitude de taches noires viennent modéliser les fourrés, autour de Fort-Bowie et du trading post à proximité.
Mais, si les graphismes sont toujours plus minutieux, le scénario de ce cycle a pris un ton plus potache, souligné par les expressions des visages.
La gravité de la situation des Apaches est également atténuée par des réflexions très second degré.
Mais la tension est tangible et l'arrivée de nouveaux personnages, comme Will Bill Hicock ou l'éclaireur Eggskull et ses chiens Gog et Magog, aux consonances sacrées, semblent sonner le glas des Apaches...
En somme, l'affrontement entre Blueberry et Vittorio n'est pas seulement vain et ridicule, Blueberry ayant toujours autant de difficulté à trouver l'amour...
Il amène le désordre et le chaos, la violence et la souffrance...
...dont le mal sera bien difficile à réparer.
Deux ans se sont écoulés depuis la fin du volume précédent. Blueberry a trouvé refuge chez les Apaches et son vieil ami Cochise. Devenu un membre à part entière de la tribu, sa nouvelle vie va néanmoins se voir menacée par la haine de l'armée ainsi que de celle de certains Apaches. Si les Indiens étaient très présents dans les dix premiers volumes de la série, ils étaient presque entièrement absents depuis. Ce volume 18 est donc un vrai retour aux sources pour la série, que ce soit de par la présence de Cochise, mais aussi de par les nouvelles guerres indiennes imminentes. Mais ce volume constitue aussi une continuité intelligente dans la vie de Blueberry, toujours plus dangereuse et solitaire. En revenant à ses fondamentaux, la série n'en oublie pas néanmoins de faire grandement évoluer son personnage, dont le destin semble de plus en plus incertain.
nouvel album et nouvelle sèrie; un an et demie plus tard blueb habite maintenant chez cochise qui l a rècupèrer après l explosion de la locomotive; il s appelle maintenant tzi na pah! graphiquement l album le plus complexe, la couleur de tran lè avait ètè prècèdèe d une autre faite en allemagne pour zack, super as en france, hèlas cette mise en couleur lumineuse et exellente n a jamais vu le jour en album
Avec cet album on retourne aux fondamentaux du western : cow-boys, indiens navajos, intrigue et une esquisse d'histoire d'amour entre Blueberry et la fille de Cochise.
Le scénario déçoit par la simplicité de nos personnages : un héros au gand coeur qui prend toujours les bonnes décisions, un indien jaloux belliqueux et stupide comme c'est pas permis et une armée de "tuniques bleues" comme dans les films de John Wayne.
Et pourtant la série a une ambiance si particulière, le scénario insuffle un rythme et une action hors pair.
Et les dessins appuient de toute leur force. Pas le meilleur album de la série mais réussi tout de même.
7/10.