Black Op
8. Tome 8
Une BD de
Stephen Desberg
et
Hugues Labiano
chez Dargaud
- 2014
Desberg, Stephen
(Scénario)
Labiano, Hugues
(Dessin)
Maffre, Jérôme
(Couleurs)
Labiano, Nadine
(Lettrage)
11/2014 (07 novembre 2014) 46 pages 9782205073430 Grand format 229164
Desberg et Labiano closent de façon magistrale leur plongée au coeur du premier choc pétrolier, révélant comment la CIA, l'OPEP et les multinationales pétrolières réussirent à faire exploser le cours du baril de brut à force de manipulations et de coups tordus. Un thriller d'espionnage phénoménal qui éclaire d'une façon terrifiante les arcanes d'un business mondialisé. Un thriller d'espionnage effréné sur le premier choc pétrolier.
Pour rappel, Black Op était à l'origine une série en 6 albums ayant pour sujet une histoire de grand banditisme impliquant la mafia sur fond d'espionnage et de guerre froide. Le cycle étant terminé, les auteurs ont remis le couvert pour une saison 2 (!) de 2 albums. Black Op 8 est donc la suite et fin de ce diptyque.
Et j'aime toujours autant. Je suis toujours aussi admiratif devant le dessin de Labiano. Plus je suis admiratif, plus je regarde les détails et prend le temps d'analyser les cases. Et là, je constate des petites incohérences, des bras parfois longs et maigres, parfois des pieds tout petits, petits. Mais cela ne me fait ni chaud ni froid. Cela confirme que ce qui me plaît dans son dessin c'est le découpage des cases. C'est vraiment de la photo, l'auteur persiste dans ce sens et cela me convient amplement. Un pur régal pour suivre l'histoire.
Le scénario quant à lui est intéressant. Black Op Saison 2 n'est en rien lié à Black Op 1 à 6. On sent que les auteurs ont repris le nom pour l'image qu'il dégage (et la plus grande exposition médiatique auprès de la clientèle) mais la série aurait très bien pu s'appeler autrement. Les acteurs du premier cycle (à notre époque) ne sont pas les mêmes que ceux du second (début des années 70 et du premier crash pétrolier). Toutefois, l'ambiance est la même : comment les espions vivent au quotidien leurs missions au milieu de desseins cachés qui les dépassent. Que se passe-t-il quand ils sentent qu'ils sont en train de se faire rouler? Comment réagissent-t-ils quand ils sentent que leur vie est en jeu? Leur mission ici est d'espionner des personnalités iraniennes car les autorités américaines perçoivent que quelque chose se prépare (le premier choc pétrolier) sans qu'elles sachent vraiment quoi. Et leur enquête va les mener à découvrir que tout le monde ne tire pas dans le même sens.
En résumé, Black Op est une très bonne série d'espionnage sans effet spéciaux, terre à terre sur le terrain au découpage et donc à la force d'immersion de très haute facture.
Cette "2ème saison" est un peu abusivement appelée ainsi, car elle ne comporte que 2 "épisodes", et n'est pas la suite de la "1ère saison".
Il s'agit d'une autre histoire, se déroulant cette fois sur quelques jours.
L'enquête est d'une facilité déconcertante, toutes les personnes impliquées, censées garder le silence, n'arrêtent pas de parler.
Même enrobée de violence et de sexe cru (pas montré à l'image, mais suggéré), cette histoire est surtout le prétexte d'une romance à l'eau de rose.
Le dessin est toujours le point fort de cet album, et j'espère que Fabiano retrouvera un projet fort, long et ambitieux, à la mesure de son talent.
Dommage que "Black Op" se termine ainsi, car malgré tous ses défauts, c'était une série plaisante à lire.