Big man plans
Une BD de Tim Wiesch et Eric Powell chez Delcourt (Contrebande) - 2016
03/2016 (06 avril 2016) 112 pages 9782756077024 Format comics 276400
Même les plus marginaux des plus marginaux de la société sont capables à un moment donné de se rebiffer et de se venger. Et quand ils décident de s'y mettre, peu importe la façon de faire, ils vont jusqu'au bout. Big Man Plans est l'histoire d'un nain énervé. Un nain doté de sacrés « cojones », qui n'a peur de rien, ni de personne. Un nain prêt à tout pour se venger d'un crime brutal, hanté par un terrible mystère.
Cette bd commence de manière très bourrine mais nous allons vite comprendre peu à peu. Il faut dire que les dessins sont très expressifs. Les personnages prennent corps. Quand le dessin arrive à nous faire percevoir les sentiments des personnages, c’est presque gagné. J’ai rarement vu un tel effet de maîtrise au niveau du dessin. Je dois dire que j’ai été conquis.
Il est question évidement de vengeance. Celle-ci se réalisera de la manière la plus violente et brutale possible par un simple nain. Il y a d’ailleurs un haut degré de sadisme qui atteint un niveau inédit. Pour autant, je pense que cela fait du bien de se vider l’esprit de cette manière après tant d’horreur dans les actualités. Il y a des gens sur terre qui mérite ce que notre petit nain vengeur leur fait. Certes, il perd toute notion d’humanité pour laisser transparaître la bête et le monstre. Mais bon, c’est presque parfois salutaire.
Une lecture qui fait réellement du bien par les temps qui courent. On pourra contredire le philosophe grec Sénèque qui disait : un nain a beau se tenir sur une montagne, il n’en est pas plus grand pour cela. Moi, je dirai qu’il ne faut jamais embêter un nain sinon gare...
Eric Powell, connu principalement pour The Goon et Chimichanga, revient pour une mini-série Image Comics où nous suivrons un nain vétéran du Vietnam n'ayant plus rien à perdre.
Si le début ne prédit un sympathique récit de vengeance défouloir avec un humour "Boum-dans-ta-gueule", croyez moi sur parole, il n'en ai rien.
Si l'histoire est assez intéressante et la direction artistique, le tout embrumé d'un message assez explicite, la violence ici est crescendo puissance 10. Nous assistons à une escalade de massacre et de torture.
Notez qu'en page bonus nous un FCB de quelque pages où l'auteur nous donnes sa vision de la liberté d'expression au travers de son personnage.
Big Man Plans est une oeuvre très particulière tant elle est extrême.
Si l'histoire est bien ficelé, elle n'est qu'un prétexte à l'ultra-violence même si au fond elle n'est pas gratuite, elle cherche à témoigner de la société sudiste de la fin des années 70.
Même si l'oeuvre à des qualités plus qu'indéniables, un homme averti en vaut deux, et Big Man Plans est particulièrement déconseillé aux âmes sensible.
Je répète, Big Man Plans est particulièrement déconseillé aux âmes sensible.
Croyez-moi sur parole.