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Info édition : pas d'AI. Noté "N001" au 4e plat.
Il est vrai que je ne suis pas sensible à certaines formes d'humour. Celle-ci en fait malheureusement partie. C'est assez sarcastique et pas vraiment marrant.
D'après le dictionnaire, voici la définition que j'ai pu trouver en parlant des bobos. Le terme bobo, contraction de bourgeois-bohème, est une expression désignant des personnes relativement aisées dont les valeurs se situent à gauche. À partir de cette définition générale, différents attributs peuvent être ajoutés à l'archétype du bobo : urbain, écologiste, idéaliste, hypocrite, parisien etc...
Dans la réalité, il est vrai que j'ai pu en observer de très beaux spécimens ces derniers temps en devenant bien malgré moi cadre. Or, cette bd ne les décrit pas vraiment. Il y a des ultra-riches qui n'ont pas franchement des valeurs d'humanisme. Du coup, j'ai l'impression que les auteurs sont passés à côté de quelque chose. Certes, leurs actes sont toujours contradictoires par rapport aux valeurs qu'ils défendent. Cependant, la bd se trompe réellement de cibles.
C'est lourd, c'est plat et ce n'est guère amusant: voilà pour résumer.
La BD humoristique "sociétale" est un genre difficile, mais aussi délétère (car qu'est-ce qui vieillit plus vite que le rire "aux dépends" de ses contemporains immédiats ?), que je n'ai personnellement jamais aimé, mais qui est - pourquoi, c'est un mystère pour moi - toujours éminemment populaire. Dupuy et Berbérian ne m'ont jamais non plus convaincus, sans doute du fait de leur attachement un peu trop sage aux codes de ce genre, qu'ils mêlent avec beaucoup de bon goût (bof !) à une mélancolie existentielle légère mais tenace. "Boboland" reproduit encore une fois le même principe, mais avec une virulence nouvelle qui élève clairement le livre : on aimera l'auto-dérision évidente (les Inrocks, les t-shirts Joy Division ou Sonic Youth portés par des êtres ignobles qui nous ressemblent...) et l'habileté coutumière du scénario "choral" derrière les courtes caricatures, même si l'on ressortira une fois encore avec un léger sentiment de futilité : comme si la "bobolanderie" avait gagné la partie de toute façon, mais que tout cela n'ait vraiment aucune importance. Un peu comme pour l'excellent cinéma français d'auteur, ou la (moins excellente) littérature française, on ne peut que déplorer que cette BD-là ne se confronte pas un peu plus courageusement au monde réel (au delà du Canal Saint-Martin !).