La bibliomule de Cordoue
Une BD de
Wilfrid Lupano
et
Léonard Chemineau
chez Dargaud
- 2021
Lupano, Wilfrid
(Scénario)
Chemineau, Léonard
(Dessin)
Bouchard, Christophe
(Couleurs)
Ferté, Ségolène
(Autres)
11/2021 (26 novembre 2021) 251 pages 9782505078647 Autre format 433432
Califat d'Al Andalus, Espagne. Année 976. Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque,... Lire la suite
Une histoire merveilleuse : une aventure tragi-comique pleine de péripéties et de rebondissements, mais surtout un plaidoyer pour le Savoir, la Culture, les Arts et les Sciences, et un pamphlet contre l'obscurantisme et les censeurs de tous bords. L'histoire se passe en Andalousie au Xème siècle mais elle est universelle et intemporelle, et même (malheureusement) plus d'actualité que jamais.
Le dessin, sans être exceptionnel, est sympathique. Agrémenté de couleurs chaudes, l'ensemble s'avère réellement plaisant et la lecture est de la première à la dernière page un vrai bonheur.
Par et pour des amoureux des livres, et tout ce qu’ils peuvent offrir. Un bijou
En un lugar de la mancha...
Pour commencer, cette BD est tres belle. C'est un genre de coffret, avec des pages ressemblant a de dorees enluminures. Et la lecture particulierement agreable, sur fond de dislocation de l'empire omeyade porte sur les sciences en de multiples taifas qui s'avereront plus obscurantistes les unes que les autres. Le ton est humaniste et humoristique sur fond de tragedie. Les heros essayent de sauver ce qui peut etre sauve, a commencer par eux-memes. On s'attache aux personnages, animaux aussi, le dessin, rondouillard, y est pour quelque chose, et on souhaiterait a la fois leur periple plus long et leur arrivee a bon port.
Quant a la fin, aux petits oignons, elle est...allez, je ne spoile pas.
J'arrive un peu sur cette BD après que le train du succès soit passé. Encore une fois, l'auteur prolifique Wilfrid Lupano nous offre le meilleur avec ce conte aux accents andalou. Oui, il frôle souvent le génie dans la création de ses œuvres qui nous emmènent loin tout en restant dans une approche parfois amusante.
Cela s'inscrit dans le cadre de la dynastie des Omeylades de Cordoue dans une Espagne occupée par un califat depuis 711 avec la défaite du roi wisigoth et chrétien Rodrigue. La descendance de cette dynastie va régner pendant près de 7 siècles sur la péninsule ibérique (jusqu'en 1492). On sait que les divisions internes vont favoriser la reconquête chrétienne venue du Nord.
Le récit se situe d'ailleurs en 976, une année un peu troublée puisque Hicham 2 n'a que 11 ans à la mort suspecte de son père le grand Al-Hakam II qui a porté Cordoue à son apogée. Il est incontestable d'affirmer que les apports des musulmans ont enrichi la culture espagnole. Voilà pour le contexte géo-politique de cette Bd pour le moins ambitieuse dans on approche.
Après, on va suivre les aventures pour le moins rocambolesque de trois protagonistes différents qui vont tenter des sauver le savoir. Le thème reste celui de l'importance de la transmission du savoir.
J'ai beaucoup aimé la conclusion qui donne une suite dans l'histoire qui se répète inlassablement. Au nom de la religion et du pouvoir, on détruit des livres de par le monde même si le savoir peut parfois survivre malgré tout. Une réflexion finale est de savoir comment demain se manifestera le prochain péril qui menacera le savoir. Les accès refusé à Internet sont une des pistes évoquées par l'auteur.
Au final, c'est un bel ouvrage que voilà qui rend hommage à tous les autres et à la culture et au savoir de manière générale. Il faut se battre pour préserver cela de tout obscurantisme. A noter que cette très belle histoire est agrémentée d’un superbe graphisme avec des couleurs chaudes. C'est également un petit trésor pour tout bibliophile qui se respecte !
LE coup de cœur !
A travers le road-trip en plus de 200 pages de ce trio improbable, un éloge de l'aspect multiculturel d'Al-Andalus, une ode aux livres et à la science, un pamphlet contre l'obscurantisme, et bien d'autres choses encore. Une réussite malgré parfois quelques longueurs.
lupano est un scenariste remarquable , éclectique et toujours inspiré.
j ai adoré l histoire, un peu moins le dessin quoique, mais l' ensemble a fière allure . j ai noté aussi un manque de qualité du papier un peu fin et collant, mais vu l épaisseur du bouquin on sent bien qu'il s'agit d'un choix.
en résumé encore un très bon album de wilfrid and CO.
Habituellement, ce n'est pas le genre de graphisme "plutôt simpliste" que j'apprécie. Mais si on fouille les dessins, on s'aperçoit inévitablement que c'est tout, sauf crayonné à la va-vite!! Et j'ai aimé! Tout comme j'ai adoré comment les dessins collent au scénario avec beaucoup d'originalité cependant.
Justement le scénario : Epoustouflant! Que d'aventures, que de rebondissements, que de personnalités chez chacun.e des protagonistes (dont la mule!). Et quelle vision humaniste sur de vrais sujets de société, traités légèrement, mais pas à la légère.
2 petites déceptions cependant: 1) C'est par moment un peu long 2) La fin n'en est pas vraiment une, j'aurai préféré une fin + tranchée ; happy ou pas, d'ailleurs, mais une vrai fin.
Et puis un éventuel "Ca se discute" : Je ne suis pas un fan des gros volumes (250pages) que je trouve difficile à tenir et ça me gâche un peu (mais c'est très personnel) le plaisir de lecture.
Mais pour finir, le plus important : Je me suis régalé en lisant ce magnifique album.
Quand on feuillète l'album il n'a pas vraiment l'air sexy (j'y reviendrai). Mais derrière ces apparences un peu mornes se cache une œuvre irrésistible.
Son scenario est impressionnant d'érudition et pétille d'énergie. Il fait du Livre, avec un grand L, le cœur battant de la connaissance et de la transmission du savoir. 'Savoir' que Lupano sacralise et érige en bien universel, en intelligence collective héritée de siècles de pensée. Il en fait surtout un étendard étincelant contre la barbarie.
Et cette lumière pour l'humanité, il suffira de l'aveuglement d'un seul homme pour l'éteindre à jamais. C'est ce que commet, cet an de grâce 976, le puissant vizir de Cordoue en livrant aux flammes la plus prodigieuse bibliothèque de son temps.
Pour la progression de son intrigue, le scénariste va constamment jouer sur la fragilité du livre - en tant qu'objet - et créer ainsi un suspense digne des plus grands récits picaresques : un archiviste replet, une brillante copiste et un voleur minable vont risquer leurs vies pour sauver d'inestimables manuscrits du funeste autodafé et tenter de les emmener en lieu sûr.
Les ouvrages réchappés du brasier, rudement transbahutés à dos de mule, vont alors subir tous les outrages au fil d'un trépidant périple tragi-comique. Cette équipée est si piteuse qu'elle en devient grandiose. A l'image de ce récit truculent remarquablement fluide.
Les excellents personnages, vivants et parfaitement caractérisés, touchent autant par leur détermination que par leur maladresse et leur impuissance à préserver leur trésor.
S'il s'agit d'une fable, l'auteur nous rappelle également avec force qu'elle est ancrée dans une époque lointaine mais bien réelle : celle où le monde arabo-musulman, pourvoyeur de culture, rayonnait aux portes d'une Europe encore plongée en plein obscurantisme.
Voilà pour l'écriture inspirée d'un Wilfrid Lupano toujours très affuté.
En revanche pour la partie graphique je serai plus mesuré. Il s'en dégage de belles ambiances et beaucoup de vivacité, c'est indéniable. Mais je ne peux pas dire avoir été transcendé par le dessin de Leonard Chemineau, tantôt très caricatural ou crayonné, tantôt réaliste et précis. Sans démériter, ce style incertain m'a semblé bizarre et moins abouti que sur le très réussi "Edmond", par exemple. Mais je salue bien sûr son énorme travail sur ce titre.
La faute également à une qualité d'impression moyenne, et là, je ne rejoins pas du tout les autres commentaires. C'est pour moi une vraie déception de la part de Dargaud, d'habitude irréprochable. Peut-être ne s'agit-il que d'un défaut de mon exemplaire mais le trait manque singulièrement de netteté. Par ailleurs, les couleurs sont belles mais ternes et de nombreux grains et autres impuretés viennent trop souvent salir les aplats, surtout les jaunes. C'est vraiment dommage.
Pour un album qui fait du livre son sujet, l'ensemble du travail éditorial aurait pu d'ailleurs être encore plus soigné. Le signet et la tranche des pages bleue sont sympa, certes, mais le reste ? Au hasard, un papier de meilleure qualité, un dos toilé, un titre embossé ou un simple vernis sélectif aurait eu plus d'allure, surtout à ce prix-là (35€, imprimé en Italie !..)
A titre d'exemple, je viens d'acheter "René.e aux bois dormants" chez Sarbacane, à la pagination comparable mais d'un format beaucoup plus grand, avec un papier plus épais, chatoyant de couleurs impeccables, pour moins cher (32€, imprimé en France...)
Mais mis à part ces bémols qui ne feront sûrement grommeler que moi, je ne peux que recommander cette Bibliomule, une excellente BD pleine d'émotion, d'enseignement et de sagesse. A lire absolument !
De la bien belle ouvrage que cette bibliomule !
Voici un récit qui tire un peu sur le conte philosophique ou la fable, un peu sur le récit picaresque. En touchant à un tas de choses, le contexte historique, la connaissance et la science, la censure, la religion, le pouvoir, les femmes, la guerre.... Et surtout, à l'époque du tout numérique et du data, une ode aux Livres, Livres papier, Livres bien concrets et matériels, vecteurs de connaissance, de culture et de mémoire. Et en prime à la fin un rappel des (trop) nombreux autodafés dans l'histoire, et une postface particulièrement intéressante et instructive.
Coup de chapeau à l'éditeur qui n'a pas hésité à sortir un bel objet, reliure épaisse, tranche des pages colorée à l'ancienne, signet intégré, dos arrondi avec dorures imitées. Une belle histoire, un bel objet, un beau livre que l'on rangera dans sa bibliothèque avec plaisir.
Très bel objet, à l'image des merveilleux ouvrages dont il est question dans cette Bd qui se lit très vite, voire trop (malgré ses 260 pages ...).
Si l'écrin est très séduisant, le graphisme déçoit un peu, il ne me semble pas à la hauteur ni de son écrin ni de son thème... la colorisation n'est pas fofolle non plus. Cela manque d'envergure à mon avis.
Et cela ne vaut pas en particulier Le sourire des marionnettes de Jean Dytar.
Mais l'histoire est bien déroulée (n'est pas Lupano qui veut...), on s'attache aux personnages (même à cette bourrique !), et elle est riche d'enseignement sur ce contexte assez méconnu (l'Espagne à la fin du 10ème siècle). On peut saluer le gros boulot de recherches historiques des auteurs.
Quant à la thématique abordée, cette ode au savoir et à la culture qui dénonce les ayatollah de la censure et leurs autodafés, elle justifie à elle seule que l'on lise cette BD qui se présente comme une fable aux résonances, hélas, toujours d'actualité (voir la fin ;))
Eh bien, voilà un album à offrir à tous les ayatollahs, immams, rabbins, cardinaux, ministres de la culture et autres président.e.s en mal de censure !
Cette superbe parabole nous raconte, ô combien notre liberté de penser est fragile et, à l'heure où de plus en plus d'individus plus ou moins bien intentionnés (et représentant des intérêts privés assez discutables) tentent de capter la pensée des gens pour se l'approprier et la diriger vers leurs intérêts à eux, la lecture et la culture sont un des rares moyens de préserver notre indépendance et notre esprit critique. Ne le voit-on pas de façon aveuglante avec cette crise sanitaire majeure et son lot de fadaises ?
Bien que planté dans un décor bien peu familier (l'Espagne du dixième siècle) et ancien, ce livre réussit le tour de force de porter un message universel et toujours d'actualité. Le dossier de fin d'ouvrage, bien que concis, nous permet de mieux appréhender le contexte historique et religieux ayant conduit à cet autodafé bien triste. Espérons qu'il y aura toujours des téméraires, tels nos trois protagonistes (plus la mule, bien sûr !), pour sauver de l'anéantissement ce qui peut l'être. Et le clin d'oeil final, auquel je souscris totalement, nous montre que malgré nos tera, exa et sans doute encore bien plus octets, notre connaissance demeure toujours aussi fragile...
Pour ceux que ce contexte historique intéresse, je recommande le titre "Ce que la culture doit aux Arabes d'Espagne", que j'ai lu il y a plus d'une trentaine d'années et qui est reparu récemment je crois chez Actes Sud.
Enfin, un coup de chapeau aux éditions Dargaud qui ont su offrir un très bel écrin à ce récit moyenâgeux du XXIème siècle !
Une des plus belles et intéressante BD que j'ai pu lire. Véritable ouvrage d'histoire, même romancé, avec beaucoup d'humour, qui nous embarque en Andalousie, à Cordou dont la grande bibliothèque faisait la fierté des musulmans, étant la plus garnie de l'occident mais où hélas, l'obscurantisme religieux menace déjà la culture, la science et le savoir. La bibliomule, fable moderne, nous rappelle que nous devons à l'islam notre connaissance des philosophes et mathématiciens de l'antiquité.
Un grand plaidoyer pour les livres qui fait de ce dernier une œuvre majeur de la BD qui nous rappelle que les livres sont les cibles de tous les totalitarismes religieux et politiques à travers l'histoire de l'antiquité à nos jours.
Graphiquement très réussi, les dessins et la mise en scène collent parfaitement avec un scénario aussi pationnant qu'instructif. Du grand, du bel art. Merci aux auteurs et à l'éditeur pour m'avoir emmené en l'an 976 à la rencontre de personnages attachants, particulièrement le personnage féminin Lubna, admirable de courage et de détermination, aussi intelligente que belle.
Ce bel ouvrage mérite une place de choix dans les bibliothèques scolaires tant il est instructif à travers la fable. Et une place dans toutes les bibliothèques des amoureux de la BD.
L'histoire est bien, très documentée.
Ce n'est clairement pas la meilleure BD de l'auteur, mais c'est très plaisant, et le dessin est en parfaite adéquation avec l'histoire, et il y a même quelques trouvailles graphiques très bien fichues.
La postface par un historien est ultra instructive et montre le gros travail de Lupano (même s'il semble avoir pris quelques libertés).
Et la fin est...
Un vrai plaisir de noter 5/5 ce très bel ouvrage qui honore par textes, dessins et fabrication, les livres et la connaissance irremplaçable qu'ils nous procurent depuis toujours. Un grand merci à Chemineau et Lupano.
PS : peut-être n'avez-vous pas lu "Un océan d'amour" de ce dernier? Dommage, très dommage.
"La bibliomule de Cordoue" est sans doute LE titre de cette fin d'année 2021 que j'attendais avec le plus d'impatience... Et je dois admettre que, si mes attentes étaient déjà élevées, la lecture de ce magnifique roman graphique a surpassé tout ce que j'espérais.
L'intrigue se déroule en 976, à Cordoue, sous le califat d'Al-Andalus.
Le vizir Amir tente d'asseoir son pouvoir après le décès du calife Al-Hakam II, dont l'héritier est son fils de 10 ans. Mais Amir a besoin d'alliés pour mettre à bien son projet politique et, pour cela, il doit se rapprocher de religieux radicaux, qui exigent de brûler les livres de la bibliothèque de Cordoue...
Tarid, en charge de la bibliothèque, ne peut se résoudre à accepter cet autodafé, qu'il perçoit comme un crime contre l'humanité et le savoir universel.
Il décide alors de sauver autant d'ouvrages qu'il le peut, en fuyant le califat d'Al-Andalus avec, pour seules ressources, une épée, deux compagnons de route inattendus, ainsi qu'une mule surchargée et particulièrement récalcitrante, dans l'espoir de mettre à l'abri ces sources culturelles à la valeur inestimable.
C'est sans compter les nombreux obstacles qui se mettent en travers de leur chemin, et les troupes que le vizir Amir a lancé à leur poursuite...
En plus d'être une formidable fable historique, cet album est porté par des personnages extrêmement différents, mais surtout extrêmement touchants.
Lubna, la jeune esclave copiste, m'a impressionnée de par son indépendance et sa détermination à toute épreuve.
Marwan, l'ancien voleur en quête de repentir (mais l'est-il vraiment ?) apporte de l'humour et de l'énergie à toutes ces séries de péripéties, mais se révèle bien plus qu'un clown de service, en se dévoilant finalement comme un personnage nuancé et plein de ressources.
Même la mule et son caractère borné en viennent à se révéler attachants...
Ma préférence va tout de même à Tarid, cet eunuque à l'érudition impressionnante, souvent moqué du fait de son surpoids et réputé pour son grand savoir.
Il est le premier à tout mettre en oeuvre pour sauver les manuscrits de la destruction et, quand bien même sa quête paraît impossible, jamais il ne baisse les bras. Son courage est d'autant plus émouvant lorsqu'on en vient à prendre connaissance de son parcours de vie, à mesure que les pages défilent au cours de notre lecture.
De l'aveu des auteurs, il a été très difficile de réunir des sources historiques sur cette période, qui demeure très méconnue dans notre approche judéo-chrétienne et européo-centrée de l'Histoire.
Il est vrai que peu d'entre nous peuvent se targuer d'avoir entendu parler de ce califat durant nos cursus scolaires traditionnels, quand bien même l'Espagne n'est, géographiquement, pas si éloignée que cela de la France...
Pourtant, malgré une lacune quant à l'accès à des documents historiques, l'oeuvre en elle-même abonde d'une richesse et d'une précision qui nous apprend beaucoup sur cette civilisation et cette culture exceptionnelles.
J'ai particulièrement apprécié le foisonnement de noms d'auteurs et d'ouvrages cités, en me demandait même parfois s'il s'agissait de sources réelles, ou bien sorties tout droit de l'imagination des auteurs.
Le fond de ce roman graphique est tout bonnement sublime. Mais la forme l'est tout autant : le dessin de Léonard Chemineau est généreux, chaleureux, plein de rondeurs et de douceur. Il illustre à merveille le dynamisme, la sensibilité et l'humour du récit.
Le travail des couleurs mené Christophe Bouchard mérite, lui aussi, d'être cité, tant ces dernières contribuent à poser l'ambiance et l'atmosphère de ces terres califales.
Enfin, n'oublions pas l'édition de l'ouvrage en elle-même : la couverture, les lettres dorées, le front bleu, la tranche légèrement arrondie... L'objet même est une véritable oeuvre d'art.
En bref, "La bibliomule de Cordoue" est un coup de coeur comme je n'en ai pas eu depuis longtemps.
Il ne fait aucun doute que cette formidable ode à la culture et au savoir, particulièrement en ces temps où la censure sous ses nouvelles formes est de plus en plus prégnante, mérite amplement de figurer parmi toutes les "bibliomules" du monde entier...
Un titre incontournable, à découvrir et à savourer ABSOLUMENT.