Berserk
18. Tome 18
Une BD de
Kentaro Miura
chez Glénat
(Glénat Seinen Manga)
- 2007
Miura, Kentaro
(Scénario)
Miura, Kentaro
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Bakayaro!
(Lettrage)
Thévenon, Anne-Sophie
(Traduction)
03/2007 (07 mars 2007) 231 pages 9782723454414 Format Manga 61237
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Tome 1 -
Tome 2 -
Tome 3 -
Tome 4 -
Tome 5 -
Tome 6 -
Tome 7 -
Tome 8 -
Tome 9 -
Tome 10 -
Tome 11 -
Tome 12 -
Tome 13 -
Tome 14 -
Tome 15 -
Tome 16 -
Tome 17 -
Tome 18 -
Tome 19 -
Tome 20 -
Tome 21 -
Tome 22 -
Tome 23 -
Tome 24 -
Tome 25 -
Tome 26 -
Tome 27 -
Tome 28 -
Tome 29 -
Tome 30 -
Tome 31 -
Tome 32 -
Tome 33 -
Tome 34 -
Tome 35 -
Tome 36 -
Tome 37 -
Tome 38 -
Tome 39 -
Tome 40 -
Tome 41 -
Tome 42 -
HS -
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Roman
Encore un très bon volume centré sur le monde dans lequel Guts évolue et qui a beaucoup changé depuis la grande époque de la troupe du Faucon. On a surtout les agissement de la nouvelle religion qui s'est imposé et joue un rôle dominant dans la vie de l'empire. Cependant en fait de religion charitable c'est plutôt une religion démoniaque au vue des agissements de ses représentants qui ont tous les pouvoirs et contre qui personne ne semble vouloir s'opposer les gens ayant trop peur d'être exécutés pour se rebeller. Tout est très bien présenté et développé pour amener à une prochaine recontre entre Guts et les représentants de cette religion. Attention ça va saigner... encore plus
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Berserk T18
Kentaro Miura
Quand je pense que lorsque j’ai débuté cette série, j’étais ultra sceptique ( pour ne pas dire autre chose !), mais à chaque nouveau tome je suis surpris et étonné par la sensibilité, et la puissance folle de ce titre. Replongeons dans le bain, après un tome 17 exceptionnel, qu’est-ce que l’auteur pouvait me sortir pour que je continue, sans crainte mais avec une once tout de meme, les aventures de Guts et de Casca.
Mais avant un petit rappel s’impose ( à mes yeux !) qui voyait sa concrétisation lors de la fin du tome 17, je veux bien sur parler de l’altercation entre les anciens et la jeune Farnèse, ou dans une civilisation ou les plus agés sont enchainés à leur relique, leur materialisme, et leur dogmatisme absolus délaissant les jeunes qui ont, eux, le sentiment d’etre des épouvantails ambulants, il n’est pas rare de voir un jeune ( ou une jeune !) refuser les carcans établis.
Lors de ma chronique du tome précédent, J’avais parlé du sentiment d’appartenance qui caractérisait Guts. La rencontre avec le jeune Isidro va dans ce sens, je veux dire que dans peu ( difficile à dire car l’auteur n’a pas l’air pressé !) de temps Guts créera un groupe et/ou une famille. Ce qui ira à l’encontre du « loup solitaire », parfois d’une grande réussite ( les titres de Sergio Léone !) et d’autres fois d’un ratage complet, et de son romantisme mollasson qui va avec. La grande question est : « Qui composera ce groupe ? ». Après l’interaction avec le vieux forgeron, une autre interaction fait son apparition celle du cavalier squelette. Il était déjà apparu devant Guts lorsqu’il était au plus bas, par là-meme il servait d’empreinte, mais plus étrange encore il lui fournissait les armes psychiques et matérielles. Cette fois-ci Guts interagira seul avec la nouvelle occultation, ce sont les questions du recul, du zen, de la méditation, en somme de la passivité qui en prennent un coup. Il est certain que ce n’est pas dans une mise à l’écart, dans une position de la tortue, ou de se recroqueviller comme un ver de terre qui résoudra notre possibilité d’interaction. Et surtout, on se rend compte que c’est un pied dans la mort qu’il découvre le sens de sa vie.( il serait interessant de parler de ceux qui, de nos jours, créent leur propre drame pour (re)découvrir le sens de leur vie !)
Faire balader Casca permet à l’auteur de nous faire découvrir « tout un monde » au pied de la tour des chatiments. Cette jeune femme représentant un doute dans toutes les convictions de meurtre de notre héros. Il est interessant de remarquer que l’auteur ne s’attarde aucunement sur le manque de vivre qui sévit tout en étant une composante importante de la situation alors que les réfugiés affluent de plus en plus, mais plutot sur les rituels archaiques. Le jeune Joachim les découvrira à ses dépends.
Luka, quand à elle , a mis en place une structure d’entraide entre filles de joie, et un système équitable des récompenses. A contrario, le grotesque Mozguz tenant des propos d’une bondieuserie creuse, gère sa hiérarchie par la torture et la volonté Divine. C’est lors d’un Dialogue entre l’inquisiteur et Farnèse qui nous permet de voir ou elle veut en venir, souvent conduire les hérétiques vers le bucher, faisant suite à une sollicitation durant sa jeunesse lui permettant de fuir ses souffrances. On s’amuse à scruter les réactions du jeune Serpico, l’auteur en fera surement quelque chose de ce garçon, on remarque qu’il est sceptique devant les propos médiocres de Mozguz et surtout qu’il n’est pas très chaud lorsque l’on brule des dissidents à la foi en vigueur. Bref, c’est un véritable microcosme qui s’offre à nos yeux, mâtiné d’une discrimination silencieuse.
Là ou l’auteur est brillant, c’est dans la manière d’aborder cet ensemble, de ne pas nous proposer de formules toute faite, de distiller une finesse affective rarement atteinte dans mes lectures. Le titre a un tempo proche du nectar des Dieux, à chaque page il m’impressionne par la désinvolture rigoureuse de son écriture. Les codes utilisés par l’auteur sont évidents mais il ne faut pas les observer en tant que tel, mais bien en tant qu’une multiontogenèse. Un autre auteur exploiterait d’une manière maladroite la puissance jubilatoire d’un tel titre. Une œuvre qui a accomplit le tour de force de me faire apprécier l’Heroic-Fantasy.
Une brillante perle noire !!
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