Before Watchmen
INT03. Rorschach
Une BD de
Brian Azzarello
et
Lee Bermejo
chez Urban Comics
(DC Deluxe)
- 2014
Azzarello, Brian
(Scénario)
Bermejo, Lee
(Dessin)
Ciardo, Barbara
(Couleurs)
Semal, Christophe
(Lettrage)
Hingray, Laurence
(Lettrage)
Bermejo, Lee
(Couverture)
Tourriol, Edmond
(Traduction)
02/2014 (14 février 2014) 112 pages 9782365773454 Format comics 209637
Dans le New York des années soixante-dix, les barons du crime organisé règnent en maître. Rorschach, pour qui le bien et le mal n’ont aucun intermédiaire, lutte sans relâche contre la prolifération des activités illicites dans les rues de sa ville. Ce faisant, il est rapidement pris pour cible par un criminel dont la drogue et la prostitution sont le gagne-pain. Concentré sur ce dernier, Rorschach fait l’erreur d’en laisser un autre sévir impunément…
Le concept de Before Watchmen commence véritablement avec ce troisième tome de la série. Il s’agit de se concentrer sur le passé d’un des personnages de l’histoire originale. Or, l’un des personnages les plus charismatiques est bien Rorschach qui emploie des méthodes violentes et radicales pour lutter contre le crime dans un genre nettoyage au karcher. Cet opus était très attendu par les fans. Or, globalement, il s’est révélé un peu décevant car il méritait mieux.
Il faut se souvenir que lorsqu’il meurt dans Watchmen, Rorschach balance cette phrase : pas de compromis ! C’est un personnage fascinant car il est lucide sur le monde (un peu comme le comédien mais dans un genre la vie est une farce). La narration use de la première personne comme dans son fameux journal de l’œuvre mère. Bref, le cahier des charges semble être respecté.
Pour autant, il est vrai qu’on en attendait plus de ce personnage stupéfiant. L’enquête dans le milieu du crime est certes intéressante et nous montre un personnage jouant au vrai justicier. On n’en saura pas plus sur son passé car tout avait été expliqué dans Watchmen. Bref, on le voit en loup solitaire de la grosse pomme dans une ambiance très seventies qui rappelle la fièvre du samedi soir.
Le dessin de Lee Bermajo est toujours un must pour les yeux. Rien de tel que de se soigner d’une belle conjonctivite. Le travail graphique est réellement excellent. C’est le gros point positif de cet opus.
Au final, c’est bien mais cela aurait pu être excellent. J’accorde tout de même les 4 étoiles en raison de la note globale (dessin + scénario).
Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note globale : 3.75
Après la mini-série "Lex Luthor: Man of Steel" et le roman graphique "Joker" – et avant le très attendu "Batman: Damned" – voici une nouvelle collaboration entre Brian Azzarello et Lee Bermejo autour d’un des personnages les plus emblématiques de Watchmen (Before Watchmen: Rorschach #1-4).
Malheureusement, l’histoire est fort simpliste. Le scénariste semble n’avoir retenu de Rorschach que la brute extrémiste dépeinte dans le film de Zack Snyder. Ainsi, Rorschach tabasse, torture et tue les délinquants et criminels qui se mettent sur son chemin tout en justifiant maladroitement ses actes par son dégoût du monde qui l’entoure. En un mot, un sociopathe. Le basculement du personnage observé dans Watchmen a été oublié, son journal tapé à la machine à écrire n’est que haine et le commencement d’une relation avec une serveuse ne l’humanise pas davantage. Pour un titre s’intitulant pourtant Before Watchmen, il est dommage de ne rien apprendre de ses origines...
Tout l’intérêt de cette mini-série réside en fait dans le dessin de Bermejo. Son dessin hyperréaliste et noir est particulièrement adapté à l’ambiance sale et poisseuse du récit. On pourrait lui reprocher un ombrage parfois trop appuyé, notamment sur les vêtements, mais cela caractérise son style immédiatement reconnaissable.
Je me lançais assez méfiant dans la lecture du tome 3 de "Before Watchmen". Azzarello m'avait convaincu de son talent grâce à "100 bullets" mais j'avais aussi développé une forme d'allergie au dessin de Lee Bermejo. Ce tome 3 contient donc un de ces récits qui vous retournent.
En effet, malgré mes réticences, j'ai trouvé de vraies qualités au dessin de Bermejo, prenant même un véritable plaisir esthétique de page en page, et j'ai été convaincu de l'adéquation totale entre l'artiste et le personnage majeur qu'est Rorschach.
Pris dans cette dynamique, j'ai hélas aussi été très déçu du travail de Brian Azzarello! On retrouve Rorschach tel qu'en lui-même, copie conforme et intégrale de ce qu'il est dans "Watchmen". Et c'est là qu'est le problème : à force de fidélité, Azzarello sombre dans la répétition et la caricature au fur et à mesure des 4 épisodes qui en paraissent 8, se raccrochant de son mieux à une surenchère de crasse psychologique et physique glauque. L'histoire se termine alors que j'attendais qu'elle commence, prêt à pardonner les ridicules démonstrations de Disco du vilain de service. La convocation de De Niro au casting ne sauve pas l'entreprise du naufrage.
Enfin, je m'interroge sur la temporalité du récit dans l'histoire de Rorschach : en effet, Alan Moore avait bien dépeint le glissement de Rorschach à partir de l'affaire des enfants disparus et de la tête de chien, passant du justicier urbain rude mais dévoué à sa cause à celle de l'obsessionnelle brute traumatisée, reprise dans ce rendez-vous manqué de ce tome 3 de "Before Watchmen". Je ne suis pas sûr que cette dimension ait été bien perçue par les auteurs...