L'auberge du bout du monde
3. Les remords de l'aube
Une BD de Tiburce Oger et Patrick Prugne chez Casterman (Ligne d'horizon) - 2007
06/2007 46 pages 9782203393134 Format normal 62679
Triste date que cette journée de 1822, sur cette rude côte bretonne : c'est le jour où Yann, un enfant du village, découvre le cadavre de la femme de l'aubergiste, sauvagement assassinée -le jour aussi où disparaît sa fille, la petite Iréna. Des années durant, le veuf restera inconsolable, brisé par le chagrin. Jusqu'à ce qu'une jeune femme ressurgisse un soir du néant : Iréna, celle qu'on croyait perdue pour toujours. Plus de soixante ans après, sur les lieux même des événements, c'est cette histoire qu'un autre aubergiste, très âgé, raconte à... Lire la suite
Fin du cycle avec ce troisième tome qui lève le voile sur le mystère entourant le village de Trébernec. Nous comprenons enfin le rôle de De Baronie, hautain personnage qui dirigeait la conserverie locale.
Cette histoire nous a plongé dans le microcosme d'un petit village de marins bretons, reculé et isolé, en cette fin de 19ème siècle. D'étranges faits s'y sont produits comme le retour d'Iréna onze années après sa disparition ou encore l'étrange mal qui semble ronger le pays. Sur fond de croyances populaires, l'énigme croise plusieurs personnages qui se retrouvent en ces lieux après l'avoir momentanément quitté pour des raisons diverses.
Les très beaux dessins, dotés de magnifiques couleurs, produisent un visuel doux, nostalgique et envoûtant. Si le dénouement de cet opus peut sembler un peu abrupt, nous pouvons néanmoins dire que le scénario nous tient en haleine durant tout le cycle. Si l'on pressent une fin triste (le titre n'y est pas étranger), la planche 44 est particulièrement poignante voire douloureuse. Et, comme dans les légendes celtiques, une part de mystère demeure toujours...
La fin enigmatique et surprenante ne compense malheureusement pas une histoire qui s'engouffre dans la facilité du "fantastique". Ce que l'on peut admettre d'une nouvelle ou d'un conte du 18ème ou 19ème siècle est moins "étonnifiant" dans ce nouveau millénaire.
On attendait davantage donc coté scénario.
En revnahce, les dessins de Prugne sont toujours aussi réussis.