L'assassin qu'elle mérite
1. Art Nouveau
Une BD de
Wilfrid Lupano
et
Yannick Corboz
chez Vents d'Ouest
- 2010
Lupano, Wilfrid
(Scénario)
Corboz, Yannick
(Dessin)
Moreau, Catherine
(Couleurs)
Corboz, Yannick
(Couleurs)
09/2010 54 pages 9782749305554 Grand format 25 à 30 euros 115156
« Alors mon but sera atteint. J’aurais contribué, dans la mesure de mes ressources, à créer un gredin, un ennemi de plus pour cette odieuse société qui nous rançonne. » H.K. Huysmans. Vienne, 1900. Deux riches noceurs, désabusés et cyniques portent un regard impitoyable sur ce milieu artistique viennois de la Sécession qui prétend révolutionner l’art. Un soir d’ivresse, ils font le pari de transformer un jeune homme pauvre en ennemi de la société, de le façonner à leur guise, comme une œuvre d’art vivante. Ils choisissent le jeune Victor qui passait... Lire la suite
Cet avis porte sur l'ensemble de la série car j'ai lu les 4tomes à la suite!
J'ai eu une petite crainte au début qu'on nous rejoue le scénario de "Un fauteuil pour deux" avec ces 2 dandies richissimes qui font le pari de changer la vie d'un jeune pris au hasard! Heureusement, il n'en a rien été!
Le scénario est noir à souhait (mais pas gore), le pauvre bonhomme choisi n'apporte que désolation autour de lui puis part à la quête d'une vengeance sur ces deux personnages qui, finalement, l'ont plongé dans le malheur. Les rebondissements sont nombreux, il y a de la satire sociale, bien sûr. Mais tout est dans la finesse, la suggestion.
Le tout est porté par des dessins superbes, même si parfois caricaturaux, mais ça fait leur charme! Les scènes dans les lupanars même si très bien croquées restent "coquines", sans plus et ne heurteront pas.
J'ai un peu moins aimé la conclusion, peut-être étais-je trop exigeant, tellement j'ai été emporté par cette série.
Quand même pour conclure : Je n'ai absolument pas fait de lien entre le titre de la série ni même les titres de chaque album et l'histoire qui nous est proposée. Mais pas grave, j'ai eu tellement de plaisir à lire ces 4tomes!
Il faut avouer que malgré le dessin assez plaisant il manque de beaucoup de précision. Il y a des zones trop crayonnées, des visages parfois trop caricaturaux. J'ai toujours pensé, avant la lecture de l'album qu'il s'agissait d'un meurtre passionnel alors que le scénario est totalement inattendu. C'est réellement une fausse piste comme le dit si bien "Erik67".
C'est l'histoire d'un gamin misérable happé par le jeu de la naïveté dans un paradis superficiel en peau de chagrin et dont le terme aboutit à un désastre et une misère plus grande encore et cela au grand plaisir d'un richard malintentionné. Le scénario est un peu cousu de fil blanc, mais il est intéressant de présenter en bande dessinées, les maisons closes avec des accoutrements ou oripeaux des années folles (Ce sont les décors tels que je les adore et c'est vraiment magnifique) et le pouvoir de l'argent de certains queutards (très improbable d'ailleurs parce que plus ils en ont moins ils en lâche, du pognon) c'est là tout l'attrait et tout l'intérêt de cette bande dessinée. Les couleurs sont belles. Le lieu est très bien choisi et les décors superbes. Le héros est fade, ses habits sont trop bâclés, il est naïf mais également trop bête et trop linéaire, à mon goût. Il n'a aucun caractère sauf lorsqu'il est en confrontation avec son daron ou lorsque sa prostituée n'est plus à portée de sa main (fin de l'album). Je m'attendais à bien mieux. Les femmes présentées ne sont pas belles et ça c'est dommage et je rajouterais encore que l'histoire manque d'une touche de pornographie, toujours selon mon opinion.
Je sais que la critique est facile, mais ce n'est qu'un constat de lecteur. Les auteurs sont intéressés par nos critiques. Un dessin plus affiné, les textes du richard plus intelligents dans l'objet de sa démarche, une touche de pornographie, des femmes plus belles et j'aurais mis 5 étoiles, et je pense que je l'aurais classé dans les plus beaux albums de ma collection. Mais non. Je ne dis pas que l'album n'est pas bon, bien au contraire. Il est sympa, il se lit trop vite et j'ai passé un très beau moment de lecture. J'espère que le prochain sera mieux.
On pourra mettre en corrélation grands nombres de jeunes, bien entendu sans la méchanceté du père, dans cet album, qui désobéissent à leurs parents, qui chantent des futurs merveilleux, qui croient connaître le bonheur, qui pensent mieux savoir que leurs parents parce que leurs hormones les pilotent et qui tombent méchamment sur la "gueule" et doivent se rendre à l'évidence : c'est la case départ et la déception d'un rêve. Parce que les rêves c'est bien tant qu'on y croit pas trop fort. Je dis toujours à mon fils : les gens ne te veulent pas du bien, ils n'en veulent qu'à ton argent. Alors les promesses de beaux lendemains, ça n'existe pas. Cher lecteur, lorsque quelqu'un te parle en utilisant le futur de l'indicatif, un conditionnel ou encore en te parlant de demain, surtout ne le crois pas, même si tout le monde n'est pas un menteur.
Avec un titre pareil et une telle couverture, on croit que c’est un personnage féminin qui mérite d’être tuée et on se pose des questions sur ce qu’elle a pu bien faire. Cependant, ce titre intrigant est une vraie fausse piste. De toute façon, les dés seront vite jetés dès le début par une théorie qui sera mise en pratique. Il est vrai que la série « Quintett » avait déjà exploité ce filon intéressant. Bref, on connaîtra très vite la signification du titre.
La série est agréable à lire. On est vite happé par ce récit qui se déroule à Vienne en 1900. On sent presque l’empreinte de Sigmund Freud. Cependant, je regrette que le personnage principal, jeune et naïf à la fois, bascule aussi vite du côté obscur puisque c’est de cela dont il s’agit. On aurait aimé voir une progression dans le changement de comportement. Cela apparaît trop artificiel pour être crédible.
Néanmoins, comme dit, il s’agit du genre d’histoire un peu sordide que j’aime bien lire même avec ce côté un peu hollywoodien. On suivra celle-ci avec plaisir en espérant que cela gagne en intensité maintenant qu’on a fait connaissance avec les différents protagonistes. Mention spéciale pour Alec, ce riche perverti par le cynisme. On évolue dans une société injuste car dominé par le pouvoir de l'argent.
Le second tome semble être celui de la transition. On avait déjà compris dans le tome précédent que c'était bien la fin de l'innocence. La descente aux enfers se poursuit pour Victor. Je n'arrive pas à comprendre qui s'en prend à son ami et à sa famille ainsi que les raisons. Il y a comme un flou quant à l'apparition de cette nouvelle menace. Il est question également de racisme avec la haine du juif. Bref, on sombre totalement dans une Vienne, capitale d'un empire en pleine effervescence. Pourtant, il semble y avoir les prémices d'une future rédemption concernant Victor.
Lupano est au sommet de son art. Corboz se débrouille très bien au dessin. Bref, c'est une très bonne série. Je maintiens le 4 étoiles et j'attends la suite avec impatience. Le final aura lieu dans le 4ème tome qui sera bien entendu à la hauteur de nos espérances. C'est un beau drame romantique dans une époque trouble où l'anarchie se dispute avec le capitalisme le plus outrancier. L'auteur a réussi à bien entendu réussi son pari dans l'art de la manipulation. La direction prise sera d'ailleurs très surprenante. Il faudra certes passer sur une petite touche d'amoralité. La mode est pourtant au retour des valeurs traditionnelles...
Oui, vraiment une bande dessinée captivante, enivrante et envoûtante. On vous plonge dans cet atmosphère XIXème siècle avec une facilité déconcertante. Les bordels sont mis à l'honneur avec des frou-frous, des boudoirs et des créatures enchanteresses. Le deuxième tome est graphiquement moins intéressant mais le scénario emporte tout. Croyez-vous qu'il est possible de corrompre un esprit simple ? Certains éléments de réponse vous seront jetés en pâture.
Excellente série commencée sur un mode mineur pour planter le décor dans le tome 1. On découvre une Vienne en pleine effervescence artistique, c'est le point de départ de la Bd puisque le bouleversement dans le domaine des arts avec l'émergence de l'art de nouveau est le prétexte de cette Bd : Alec souhaite créer un être violent d'un humain à priori sans défaut particulier, plutôt candide; c'est histoire d'une oeuvre d'art vivante. Mais tout ne tournera pas sans soucis. Suspense assez haletant et dessins parfaits.
Vienne 1900, Alec, dandy cynique et autodestructeur, veut faire de Victor - jeune homme qu’il a choisi au hasard - un assassin !
En gratifiant Alec d’une pseudo motivation artistique, Wilfrid Lupano renoue avec l’origine du mythe de Pygmalion ! Mais au-delà des écueils de cette légende mainte fois (re)visitée, il importe désormais de voir comment les personnages sauront évoluer…
Coté graphisme, dans un style qui lui est propre, Yannick Corboz sait pleinement mettre ses personnages en valeur. Tout juste doit-on regretter le coté « Walt Disney » ou « Comics » de certains visages ou de certaines attitudes.
Une mention toute spéciale à Catherine Moreau dont la couleur donne toute sa force à de nombreuses planches notamment celles du bordel de Lady Mikhaïlovna !
A suivre… pour voir !
Une bonne bd mais il manque quelque chose pour que je sois totalement conquis. Est-ce l'histoire qu'il me semble avoir déjà vu quelque part, et qui me semble trop caricatural pour que j'y crois vraiment, ou le dessin attirant au départ mais qui dans le détail donne l'impression que certaines vignettes ne sont pas totalement finis ?
A suivre pour voir ce que ça donne mais j'aurais préféré un bon one-shot bien noir, le sujet s'y prêtait.
Une vraie réussite.
On savait Wilfrid Lupano excellent conteur d'histoire fantastique (cf Alim le tanneur) mais on le connaissait moins excellent scénariste de polar.
L'histoire est simple et effrayante : à la suite d'un pari entre 2 dandies un jeune des quartier pauvre se voit livré à lui-même et va entrer dans la déliquance.
C'est à la fois beau et redoutablement efficace.
Vivement la suite.
8/10.