Arthur Cravan
Une BD de Jack Manini chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2018
04/2018 (18 avril 2018) 200 pages 9782818944820 Grand format 327188
Avec sa carrure impressionnante, Arthur Cravan ne passe pas inaperçu dans les salons parisiens des années 1910. D'autant qu'il joue volontiers les critiques d'art, acerbe et virulent. Alors que les combats de la Première Guerre mondiale font rage, Cravan se réfugie en Espagne où il devient boxeur, puis aux États-Unis. Tour à tour poète, chevalier d'industrie, marin sur le Pacifique, muletier, charmeur de serpents, Arthur Cravan passera sa (courte) vie à fuir la guerre, à rencontrer les plus grands artistes du XXe siècle et à faire de sa vie une... Lire la suite
C’est le genre de personnage prétentieux que je n’aime pas et l’auteur en a fait une belle biographie après deux ans de travail acharné. Arthur Cravan avait la particularité non seulement d’être grand beau et fort mais également d’être le neveu de l’écrivain poète et romancier Oscar Wilde. Il le clamait sous tous les toits afin d’être reçu dans les réceptions se tenant à Paris, dans l’Europe entière et même à New-York ou Mexico. C’est un peu comme les fils d’artiste qui jouent sur la notoriété de leur ainé.
C’était une espèce de dandy qui enchaînait avec les femmes et qui se moquait des artistes et notamment les peintres dans des critiques désinvoltes paru dans sa revue « Maintenant » (à ne pas confondre avec le changement, c’est maintenant). Il décrétait qui était bon ou mauvais sans se remettre pour le moins en cause. André Gide ou encore le poète Guillaume Apollinaire en ont fait les frais.
En effet, il était doué d’un culot monstrueux n’hésitant pas à se dévoiler à nu devant une scène new-yorkaise médusé à l’occasion d’une conférence sur la littérature. Les stars sulfureuses n’avaient rien à lui envié en matière de scandale. On pensera notamment au début de carrière de Madonna avec sa fameuse culotte. Il est vrai que l’on peut préférer d’autres personnalités comme Mère Theresa mais bon, c’est Arthur Cravan.
A la fin, il y a un glossaire avec bons nombres de personnages et ce qu’ils sont devenus. Moi, je pensais à la pauvre Renée qu’il avait abandonnée une fois de plus en Espagne et qu’il n’a pas retrouvée aux Amériques comme convenu où il a eu d’autres femmes. J’aurais bien aimé savoir ce qu’elle était devenue mais c’est l’impasse totale non seulement dans le récit mais également dans l’espace sémantique.
Pour le reste, et malgré le fait que je n’aime pas vraiment le principal protagoniste, j’ai bien apprécié cet ouvrage où de grands moyens de présentation ont été mis (grand format malgré un volume de page très important, affiche réelle jointe etc…). Rien à redire non plus sur le graphisme qui me sied bien.