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Livre en couleurs d'Edmond Baudoin. C'est rare il faut donc le noter.
Cette conversation entre un peintre (âgé) et son modèle (jeune) ouvre une réflexion sur la relation homme/femme.
A travers une histoire certainement teintée d'autobiographie, Edmond Baudoin nous livre des pensées, points de vue sur ce qui sépare les sexes,les attirent rendent les points de vue différents. C'est aussi un hommage respectueux aux femmes.
Cela faisait tellement longtemps que je devais découvrir le travail de Baudoin. D’abord attirée par ce corps aux contours flous en couverture, j’ai parcouru ces pages entre aquarelle et encre de Chine en étant autant séduite par les scènes d’atelier et les corps à corps sublimés que déçue par le travail en extérieur (notamment quand la « photographie » s’en mêle.) Si certains passages portent de belles idées ou de bien jolis mots, L‘Arleri pèche peut-être finalement par ses bavardages excessifs qui provoquent l’essoufflement du lecteur, las de certaines redondances qui auraient pu être évitées. Graphiquement parlant, je crois que j’attends de découvrir un Baudoin plus sobre, moins dispersé dans des techniques un peu trop criardes ou surchargées comme j’ai pu l’entrevoir dans Salade niçoise ou Tu ne mourras pas. Du noir et blanc plus puissants, plus percutants. Besoin « d’autre chose » pour être réellement convaincue.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/01/06/larleri-baudoin-2/
Un vieil homme peint une très jolie jeune fille qui pose nue devant lui. Un dialogue s’instaure entre le peintre et son modèle :
- Elle : Vous êtes vieux.
- Elle : Quel âge avez-vous ?
- Elle : A quoi vous pensez ?
- Lui : Tu me fais penser à ma mère.
- Elle : Votre… ?
Leur conversation les conduit inéluctablement vers les souvenirs du vieil homme, ses premiers amours, sa façon de voir la vie, d’envisager les relations avec les femmes. Le vieil homme dit qu’il a passé sa vie à tenter de « mesurer la distance qui sépare l’homme de la femme ». Tout deux vont cheminer par un habile jeu de questions / réponses vers une approche de ce qui parfois ressemble à un fossé ou peu paraître tout aussi imprécis.
Edmond Baudoin joue avec ses personnages et entraîne ses lecteurs dans une valse colorée et chatoyante. Il dévoile l'intimité de chacun d'entre eux, comme il aime aussi se dévoiler lui-même, mais toujours avec pudeur, sensibilité, tendresse et intelligence, nous invitant ainsi à sonder notre propre intimité, à sonder nos secrets, à chercher nos propres réponses.
Son dessin accompagne merveilleusement les tâtonnements du peintre et de l’auteur, leurs découvertes communes de la sensualité, révélant la beauté des femmes, leur complexité et leur ambivalence. Une maîtrise parfaite de la couleur, des richesses chromatiques, font de ce maître du Noir et Blanc, un artiste joyeux, heureux de ses dessins, de sa peinture. L’arleri devient une nouvelle œuvre intimiste, qui donne à Edmond Baudoin l’occasion de continuer à questionner ses racines, fussent-elles familiales, intellectuelles, culturelles ou artistiques. L’homme, l'artiste, aime à se confondre avec ses personnages de fiction, jusqu’à devenir lui même jeune, vieux, homme, femme, peintre, modèle. La diversité des points de vue offre une illustration complète de l’humain dans toute sa complexité. L’amour, l’amitié, la rencontre entre deux êtres est le carburant de son œuvre créatrice… et de sa vie toute entière.
Merci monsieur Baudoin, pour le plaisir que vous partagez si chaleureusement.
Un livre de Baudoin en couleur, mêlant encre de chine et aquarelle. Le résultat est particulièrement beau et expressif.
Obsessions baudoinesques, d'emblée : le peintre et son modèle ; la quête amoureuse ; et, bientôt, l'histoire personnelle. Le peintre et le modèle engagent un dialogue, autour de réflexions du peintre, contant son histoire sentimentale au modèle. Vers le milieu du récit, l'auteur reprend la main, si l'on peut dire : p. 47 : "Pourquoi dois-je rester nue ?" demande le modèle ; "parce que celui qui nous dessine cherche à comprendre quelque chose de la femme, avec ta nudité". Dès lors l'auteur, toujours masqué derrière le vieux peintre, est néanmoins dévoilé et le récit devient proprement le sien. Le peintre / l'auteur devient le modèle, et le modèle le peint. Puis ils se peignent eux-mêmes...
L'ensemble est réjouissant. Il conte l'aventure sentimentale et sexuelle de la génération de 1968.
Livre en couleurs d'Edmond Baudoin. C'est rare il faut donc le noter.
Cette conversation entre un peintre (âgé) et son modèle (jeune) ouvre une réflexion sur la relation homme/femme.
A travers une histoire certainement teintée d'autobiographie, Edmond Baudoin nous livre des pensées, points de vue sur ce qui sépare les sexes,les attirent rendent les points de vue différents. C'est aussi un hommage respectueux aux femmes.
En plus c'est très beau!
Cela faisait tellement longtemps que je devais découvrir le travail de Baudoin. D’abord attirée par ce corps aux contours flous en couverture, j’ai parcouru ces pages entre aquarelle et encre de Chine en étant autant séduite par les scènes d’atelier et les corps à corps sublimés que déçue par le travail en extérieur (notamment quand la « photographie » s’en mêle.) Si certains passages portent de belles idées ou de bien jolis mots, L‘Arleri pèche peut-être finalement par ses bavardages excessifs qui provoquent l’essoufflement du lecteur, las de certaines redondances qui auraient pu être évitées. Graphiquement parlant, je crois que j’attends de découvrir un Baudoin plus sobre, moins dispersé dans des techniques un peu trop criardes ou surchargées comme j’ai pu l’entrevoir dans Salade niçoise ou Tu ne mourras pas. Du noir et blanc plus puissants, plus percutants. Besoin « d’autre chose » pour être réellement convaincue.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/01/06/larleri-baudoin-2/
Un vieil homme peint une très jolie jeune fille qui pose nue devant lui. Un dialogue s’instaure entre le peintre et son modèle :
- Elle : Vous êtes vieux.
- Elle : Quel âge avez-vous ?
- Elle : A quoi vous pensez ?
- Lui : Tu me fais penser à ma mère.
- Elle : Votre… ?
Leur conversation les conduit inéluctablement vers les souvenirs du vieil homme, ses premiers amours, sa façon de voir la vie, d’envisager les relations avec les femmes. Le vieil homme dit qu’il a passé sa vie à tenter de « mesurer la distance qui sépare l’homme de la femme ». Tout deux vont cheminer par un habile jeu de questions / réponses vers une approche de ce qui parfois ressemble à un fossé ou peu paraître tout aussi imprécis.
Edmond Baudoin joue avec ses personnages et entraîne ses lecteurs dans une valse colorée et chatoyante. Il dévoile l'intimité de chacun d'entre eux, comme il aime aussi se dévoiler lui-même, mais toujours avec pudeur, sensibilité, tendresse et intelligence, nous invitant ainsi à sonder notre propre intimité, à sonder nos secrets, à chercher nos propres réponses.
Son dessin accompagne merveilleusement les tâtonnements du peintre et de l’auteur, leurs découvertes communes de la sensualité, révélant la beauté des femmes, leur complexité et leur ambivalence. Une maîtrise parfaite de la couleur, des richesses chromatiques, font de ce maître du Noir et Blanc, un artiste joyeux, heureux de ses dessins, de sa peinture. L’arleri devient une nouvelle œuvre intimiste, qui donne à Edmond Baudoin l’occasion de continuer à questionner ses racines, fussent-elles familiales, intellectuelles, culturelles ou artistiques. L’homme, l'artiste, aime à se confondre avec ses personnages de fiction, jusqu’à devenir lui même jeune, vieux, homme, femme, peintre, modèle. La diversité des points de vue offre une illustration complète de l’humain dans toute sa complexité. L’amour, l’amitié, la rencontre entre deux êtres est le carburant de son œuvre créatrice… et de sa vie toute entière.
Merci monsieur Baudoin, pour le plaisir que vous partagez si chaleureusement.
Un livre de Baudoin en couleur, mêlant encre de chine et aquarelle. Le résultat est particulièrement beau et expressif.
Obsessions baudoinesques, d'emblée : le peintre et son modèle ; la quête amoureuse ; et, bientôt, l'histoire personnelle. Le peintre et le modèle engagent un dialogue, autour de réflexions du peintre, contant son histoire sentimentale au modèle. Vers le milieu du récit, l'auteur reprend la main, si l'on peut dire : p. 47 : "Pourquoi dois-je rester nue ?" demande le modèle ; "parce que celui qui nous dessine cherche à comprendre quelque chose de la femme, avec ta nudité". Dès lors l'auteur, toujours masqué derrière le vieux peintre, est néanmoins dévoilé et le récit devient proprement le sien. Le peintre / l'auteur devient le modèle, et le modèle le peint. Puis ils se peignent eux-mêmes...
L'ensemble est réjouissant. Il conte l'aventure sentimentale et sexuelle de la génération de 1968.