Aquablue
16. Rakahanga !
Une BD de Régis Hautière et Reno chez Delcourt - 2017
03/2017 (15 mars 2017) 46 pages 9782756062969 Grand format 298961
Grâce à Carlo et Cybot, le sabotage du Standard-Island a fait peu de victimes, mais le retour sur Aquablue de la légion pour protéger les colons terriens ravive de funestes souvenirs chez les autochtones. La tension entre les deux communautés n'attend qu'une étincelle pour tourner au conflit. Nao croit encore pouvoir sauver la paix, mais tout semble se liguer pour lui rendre la tâche impossible...
Je lis cette série depuis ses débuts, et je n'ai jamais été déçu, même pendant la période "post Vatine", ou d'honorables faiseurs ont poursuivi l'aventure, avant la reprise par la formidable équipe Hautière-Reno.
C'est encore une fois le cas, mais là où les tomes précédents m'avaient emballés par leur maestria (notamment le tome 15, bluffant), j'ai un peu moins accroché à ce tome 16.
Le dessin n'est pas en cause, c'est toujours aussi sublime.
Mais le scénario et le découpage m'ont cette fois moins emballé. J'y vois comme un album de transition. Le ton est plus sombre, certains personnages un peu absents (et pourtant présents physiquement), ça va parfois trop vite (difficile d'expliquer sans révéler, mais je parle de la fin, l'intervention des...), et on reste un peu sur sa faim en attendant que la situation se décante vraiment.
Le début de l'album me semble trop long, et paradoxalement n'apporte pas grand chose à l'histoire ; ce qui est décrit longuement n'explique pas pourquoi tel personnage est devenu ce qu'il est devenu, une victime devenue bourreau qui reproduit ce qu'il a subit.
Mais après tout, les juifs rescapés de la 2nde guerre mondiale ont bien fondé une société d'apartheid (israel) et sont devenus les bourreaux des palestiniens, donc tout est possible.
Et puis, j'ai du mal à me faire à l'idée que Nao préfère Mi-nuée à Chiara !
Mais là, c'est plus personnel : je n'arrive pas à trouver sexy une femme sans cheveux !
C'est donc ridicule de ma part, mais cela impacte quand même mon plaisir de lecture !
Néanmoins, je me félicite vraiment que la série puisse bénéficier de ce duo d'exception, un scénariste solide et un dessinateur/coloriste d'exception.
Le grand retour du rythme !
Après le tome 15 qui ramenait du rythme à la série, l'histoire fait un nouveau grand bon, ce 16e tome nous plonge réellement au coeur de l'action, et se permet même de poser une question sur un eventuel (?) nouvel ennemi sur Aquablue... J'ai tout juste eu une petite impression de déjà vu sur les rapports entre Nao et la Légion qu'on a vu débarquer sur le tome précédent.
Et toujours l'echo dans l'actualité, terrorisme, ecologie, xenophobie....
Le dessin est tout bonnement magnifique, chaque case est à nouveau une oeuvre à part entière qui nous explose les rétines. Les personnages adoptent des poses plus naturelles, aussi.
Réno nous prouve s'l en était encore besoin, qu'il fait partie des très très grands illustrateurs, maitrisant autant le dessin traditionnel, la couleur et la 3D -toujours très présente dans ces cases même si elle est très habillement maquillée par cette magistrale mise en couleurs !
Ma seule critique serait que certaines actions paraissent toujours trop figées (par exemple lorsque un jet ski heurte un habitant d'Ouvéa, ou un bon coup de point dans la tronche), la faute à ce trait peut-être trop parfait pour ces situations là.
Pour moi, Rakahanga! est le meilleur album de ce "nouveau" cycle, et gomme les défauts du précédent, et redonne des culeurs à la série, qui avait pris un drôle de tournant sur les tomes 13 et 14....
On dirait que ça bouge sur Aquablue ! Contrairement au tome précédent un peu plan-plan, celui-ci est des plus rythmé !
Côté scénario, ça bouge pas mal. Des ennemis se dévoilent et ça n'est pas sans conséquence sur l'intégrité et l'équilibre des choses. La fin de l'album annonce un prochain cycle des plus perturbés. Est-ce un bon présage ? Seul, le tome 17 le montrera mais je trouve cet album un peu perturbant.
Côté dessin, si Reno devient Dieu, je serais son premier prêcheur. Dit autrement, le travail de recherche (vaisseaux, voitures, décors), de dessin et de mise en couleur est admirable et constitue un énorme apport à cette série et à cet album (je n'aurais pas mis 4 étoiles sans le travail du dessinateur).
En bref, ne commencez pas la série par cet album, vous risquez d'être perdu. Pour les fans de la série, c'est si le cœur vous en dit. Pour les fans de Reno, comme je le suis, délectez-vous !
Encore une fois les dessins sont magnifiques et la colorisation extraordinaire. Ce tome fait avancer l’histoire tambour battant. Du coup on ne reprend sa respiration qu’une fois la dernière page tournée. L’album précédent m’avait laissé une drôle d’impression gommée par celui-ci. L’action est vraiment le fer de lance de ce nouvel opus et la révolte a enfin sonné. Vite la suite…