Angel (Montalbano/Bec)
1. Le sanctuaire des hérétiques : Première partie
Une BD de Christophe Bec et Claudio Montalbano chez Soleil Productions - 2020
08/2020 (02 septembre 2020) 46 pages 9782302090101 Grand format 402257
Un séjour dans une bourgade inhospitalière nichée dans les Carpates va conduire un journaliste à enquêter sur des faits mystérieux dont les origines remonteraient à l’Inquisition. Angel, journaliste d’investigation, se rend à Bräncvastel, petite ville des Carpates, afin de finir son prochain ouvrage sur la corruption des pays de l’Est. D’étranges phénomènes s’y produisent, visant la famille des Popescu, qui dirige la ville d’une main de fer. Une présence hante également les ruines du château voisin, un sanctuaire ayant autrefois appartenu à une... Lire la suite
J'aime bien les histoires racontées par Christophe Bec car elles ont une certaine visibilité qui ne nous perd pas en route.
On va en effet suivre un journaliste d'investigation parti dans un petit village reculé de Roumanie au pied d'un château fort où il va se produire des phénomènes pour le moins étranges. La Transylvanie en hiver, c'est mortel. On va très vite être plongé dans cette ambiance assez oppressante aidée en cela par un graphisme aux couleurs assez froides.
Il est question d'hérétiques qui ont formé une secte qui a été bannie par l’église et pourchassée par l'inquisition avec la disparition mystérieuse d'un chevalier qui semble ressurgir quelques siècles plus tard. Bref, on évitera les histoires de vampires et son célèbre comte Dracula.
C'est prévu en deux tomes. La première partie ne semble être qu'une longue introduction qui pose les jalons. Il ne se passera pas grand chose mais c'est suffisamment intriguant pour poursuivre l'enquête dans les Carpates.
Mon avis se rapproche beaucoup de celui de Dunyre.
On retrouve une construction en diptyque (loin des grosses séries habituelles de Bec) qui apporte un autre style de narration très plaisant.
L'histoire ne révolutionne pas le genre mais elle est particulièrement bien écrite, construite et dessinée.
Il s'en dégage une atmosphère lourde, angoissante, poisseuse, et très sombre, qui est d'ailleurs renforcée par une colorisation soignée.
On est véritablement plongé avec Angel dans se petit village inhospitalier et perdu au cœur de la Pennsylvanie dans un hiver froid et pluvieux. On arriverait presque à ressentir ses émotions, ses peurs et ses angoisses au fur et à mesure des pages.
J'ai été vraiment surpris et séduit par ce réalisme auquel je ne m'attendais vraiment pas.
Village hanté, phénomènes paranormaux, vengeance païenne ou culte ancestral ?
Dans tous les cas, un mystère à découvrir qui pousse le lecteur à vouloir connaitre la suite.
J’ai finalement craqué pour cet album, du fait de sa construction en diptyque qui m’a rassuré par rapport à certaines série à rallonge de Bec, dont j'apprécie le travail par ailleurs.
Le scénario est très classique, mais il est très bien construit. En particulier dans la structuration des planches, très nombreuses sans texte mais avec une ambiance incroyable, une noirceur des nuits hivernales et une chaleur des intérieurs d’auberge.
C’est LE point fort du tome : j’ai eu tout du long l’impression d'être aux côtés du personnage principal, ce journaliste nommé Angel Cimarron, en plein hiver dans un petit village reculé des Carpates. Le fait que l’histoire intègre l’histoire (sic) du village et de la région comme si elles étaient vraies renforce aussi le sentiment de vécu. Je me voyais le suivre dans ses pérégrinations comme si j’étais moi-même sur place.
Il y a un réalisme qui ressort de ce tome, assez extraordinaire je trouve. Je suis très agréablement étonné : je n’attendais pas grand chose de cette histoire, qui pourtant se démarque de manière très positive. J’en suis le premier surpris à vrai dire.
Par contre je suis resté dubitatif au début, du fait des nombreuses cases sans texte, qui laissent l’histoire dans un faux-rythme... mais qui sert très bien l’histoire au final. Surtout qu’elle s’accélère dans la seconde partie du tome.
Une lecture coup de cœur, que j’ai déjà envie de relire, juste pour l’ambiance.