Amours fragiles
8. Le pacte
Une BD de Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot chez Casterman - 2023
03/2023 (15 mars 2023) 54 pages 9782203062221 Grand format 468490
Lorsqu'on quitte Martin Mahner à la fin du tome 7 de la série Amours fragiles il déserte par crainte d'être poursuivi pour complicité passive dans l'attentat manqué contre Hitler. Il se trompe : il ne sera considéré que comme déserteur un parmi beaucoup d'autres en cette période de chaos qui préface l'effondrement de l'Allemagne nazie. Outre l'obligation pour Martin de vivre dans la clandestinité on assiste à la fin du 3e Reich suite aux offensives conjuguées des Anglo-Américains - à l'Ouest - et de l'Armée Rouge - qui fait fuir vers l'Ouest des... Lire la suite
Le dessin est parfait, précis, détaillé, comme d'habitude.
Mon "coup de gueule" vient du délai depuis le précédent opus, en cela je rejoins totalement l'avis de @Erik67.
Du coup, j'ai mis une vingtaine de pages à bien m'installer dans l'album. Ce n'est pas respectueux du lecteur qui est aussi Client.
La fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Elle annonce, j'imagine, le Tome 9 prévu heureusement pour bientôt et dont j'aimerais bien qu'il soit le dernier pour éviter que la série s'éternise.
Cela faisait longtemps que j'attendais, et cette suite est réussie cela valait le coup de patienter, merci Messieurs Richelle et Beuriot
Un peu moins dense, mais toujours aussi fin et élégant.
Quelle belle idée d’avoir repris cette superbe série.
J'ai acheté le premier tome il y a plus de 22 ans. Cela fait plus de 8 ans soit presque une décennie qu'on attendait ce tome 8. J'espère que je pourrais connaître la fin de ce récit de mon vivant.
J'avoue que je n'aime pas trop quand les auteurs abandonnent des séries pour y revenir de manière très irrégulière. J'aime les parutions rapides où l'on peut découvrir toute une histoire finie, d'un seul bloc. Fort heureusement, ces dernières années, la tendance est plutôt comme cela en témoigne par exemple des titres comme « les 5 Terres ».
J'avais été attiré au départ par cette série qui était très méticuleuse et rigoureuse quant à la description des événements historiques. Il faut dire que depuis, il y a une belle quantité de BD historique explorant le sujet foisonnant de la Seconde Guerre Mondiale. Oui, j'apprécie toujours la fresque historique associée avec un côté chronique sociale.
On avait quitté notre héros allemand Martin Mahner en mauvaise posture lors du dernier tome puisqu'il était en fuite après l'attentat manqué contre le Führer. On assiste désormais à la chute du Troisième Reich pris en tenaille à l'Ouest par les anglo-américain et à l'Est par les soviétiques.
Notre héros se cache pour échapper à la Gestapo. Il retrouve Hilde avec qui il a une liaison. Cependant, cette dernière ne transigera pas pour faire tomber un éminent beau-frère procureur qui a condamné beaucoup de gens pour antinazisme. Elle a sans aucun doute raison mais cela va marquer une rupture avec Marin qui a décidément trop bon cœur.
A noter un épisode qui sera évoqué : celui du bombardement allié sur la ville de Dresde qui fera plus de 40.000 morts et qui aura surtout pour effet de ressouder la population allemande autour d'Hitler et sa clique à un moment critique. Les bombardements massifs sur des populations civiles peuvent produire un résultat non attendu. Et puis, c'est un point de l'Histoire qui ne figurait curieusement pas au programme. Les atrocités ont parfois été des deux côtés. Cette BD nous permet d'avoir le point de vue allemand ce qui n'est pas plus mal.
La narration est juste et fluide, la lecture est plaisante et aisée. Cerise sur le gâteau, j'ai aimé également le dessin sobre et assuré. Les têtes de nazi sont d'ailleurs vraiment hideuses...
En conclusion, cette chronique historique se double d’un regard sociologique et psychologique d’une très belle maturité. Amours fragiles est d’un rare raffinement que certains amateurs d’histoire apprécieront autant que moi. On verra également sur le dos de couverture que certains des plus grands auteurs ne tarissent pas d'éloge sur cette série. Citons Tardi, Jean-Louis Tripp et Bernard Yslaire. Ce sont quand même de belles références. Et je ne leur donne pas tort bien au contraire !