Amorostasia
3. ... et à jamais
Une BD de Cyril Bonin chez Futuropolis - 2017
11/2017 (02 novembre 2017) 116 pages 9782754821490 Autre format 314690
Paris, de nos jours. Trois ans ont passé depuis l’apparition de l’Amorostasie. Cette maladie continue de se développer partout dans le monde. La paranoïa se développe et la population s’affole devant le manque de résultats. Un homme, surnommé le maniaque aux ciseaux, agresse les femmes porteuses du brassard au coeur rouge qui les désignent comme celles qui ont figé leur partenaire. Le mouvement des Nobody, créé sur Internet, préconise de ne plus sortir de chez soi et de tout faire à distance. Aux prochaines élections, la déroute du gouvernement,... Lire la suite
"Amorostasia", un titre farfelu pour un postulat de départ novateur : et si tomber amoureux devenait une maladie ? Cyril Bonin nous propose une œuvre douce et dans l'ère du temps. Au travers d'un trait rassurant, on suit l'aventure de Olga qui essaie de comprendre le pourquoi scientifique de cette nouvelle épidémie "L'amorostasie".
Si le T1 pose les bases du récit de manière convaincante, la suite perd en crédibilité au fur et mesure. Pourquoi ? Car je me suis posé des questions auxquelles l'auteur n'a pas répondu : les personnes "amorostasiés" sont figées certes, mais pendant plus de 3 ans, le métabolisme reste t-il le même avec un coeur qui bat à 30 battements par minute ? Est ce qu'on vieilli lorsqu'on est figé ? Pas besoin de boire, de manger, de dormir ? Est-ce que les cheveux et les ongles poussent pendant ce temps figé ? Ce sont des questions simples mais qui mériteraient réponse pour avoir une vision plus complète de la maladie.
Au delà de la fiction et du coté fantastique, la narration propose quelques moments de réflexions philosophiques sur la vie, l'amour, la mort, c'est toujours bienvenue. Les personnages principaux sont réussis dans l'approche.
Une composante de la série qui me me dérange, c'est parfois la facilité à faire basculer le récit dans le romantique, surtout dans le T2 et T3. Il y a bon nombre d'incohérences et de phénomènes inexpliqués qui gâchent une partie de l'histoire.
Le dessin sur un fond noir et blanc avec plusieurs nuances de gris fonctionne bien et en font le style de inimitable de Cyril Bonin. Une forme de pureté se dégage sur les dessins de personnes figées, c'est plaisant à regarder. Sur le T3, on voit apparaitre ce que j’appelle le "syndrome de la grande bouche" qui fonctionne bien sur certains personnages exubérants, mais cela va de mal en pis dans la progression du tome.
Un bon départ mais une suite gâchée par trop d'incohérences et d’éléments inexpliqués. A noter également une forme d'anticipation sur le récit par rapport au Covid-19 qui est arrivé quelques années plus tard, on retrouve dans "Amorostasia" la même forme de psychose.