Les amis de Pancho Villa
Une BD de
Léonard Chemineau
chez Casterman
(Rivages/Casterman/Noir)
- 2012
Chemineau, Léonard
(Scénario)
Chemineau, Léonard
(Dessin)
Smulkowski, Scarlett
(Couleurs)
Dumas, Sophie
(Couleurs)
Blake, James Carlos
(Adapté de)
03/2012 (14 mars 2012) 115 pages 9782203034570 Autre format 157536
L’épopée tumultueuse du révolutionnaire mexicain et de ses compagnons d’armes. Histoire et aventure, inextricablement mêlées.
Un très bon moment passé à la lecture de cette BD ! Malgré quelques passages moins accrocheurs, l'ensemble est quand même bien prenant ! Les couleurs & dessins reflètent bien l'ambiance Mexique/Western. Le titre & le dessin de la 1ère de couverture illustrent bien le contenu de la BD : c'est l'entourage de Villa qui est mis à l'honneur dont le personnage principal : Rodolfo Fierro. On le suivra ainsi tout au long de l'histoire jusqu'à ce qu'on voit la Calavera (la mort personnifiée au Mexique). Très bon début de Chemineau qui nous livre ici un climat noir & meurtrier de bonne facture. Tout ceci sans prendre parti envers ces différents personnages : nous sommes ainsi seuls juges des actes commis par ces révolutionnaires sans limite. Sans conteste un des meilleurs de cette belle collection qu'est Rivages/Casterman/Noir.
Léonard Chemineau, déjà remarqué, en tant que jeune talent comme dessinateur à Angoulême 2009, nous offre son premier album complet (scénario et dessin). Et quel album !
Il choisit de nous dépeindre la révolution mexicaine en suivant un de ses protagonistes les plus célèbres en la personne de Pancho Villa. Le narrateur est un des plus fidèle « lieutenant » du célèbre révolutionnaire qui n’a rejoint la cause par conviction mais parce que cela lui offre la liberté lui permettant d’échapper à sa destinée. Et c’est là tout l’intérêt du récit. L’auteur ne nous propose pas une vision idéalisée des révolutionnaires luttant contre les méchants dictateurs. Le récit m’a clairement fait penser aux films de Sergio Leone et bien entendu à « Il était une fois la révolution ». Il est cru, plein de sang de poudre et de fureur. La route qui mène au pouvoir est truffée de massacres et autres pillages.
L’auteur ne se contente pas de dépeindre l’aspect « aventure » de cette épopée. Il évoque très largement le sens de l’acte révolutionnaire, l’ambiguïté de la lutte armée. On suit des hommes plein de dévouement et de courage mais qui se montrent incapables de prendre les rênes du pouvoir quand l’occasion se présente et qui finalement se font manipuler et déposséder de leur rêve. C’est beau, idéaliste, cruel, grandiose et pitoyable.
Le dessin est dynamique, vif et précis, restituant pleinement les ambiances de ce pays et de cette épopée grâce à des personnages truculents et une colorisation extrêmement agréable.
Une réelle réussite.
Retour sur révolution mexicaine, dans les pas de Pancho Villa et de ses amis. Cette épopée nous est rapportée par Rudy Fierro dit El Carnicero (Le Boucher), un proche du général et unique survivant pouvant encore raconter.
Léonard Chemineau s'empare du roman James Carlos Blake et nous le restitue en bande dessinée. Un exercice plutôt périlleux pour un premier album. Mais il faut avouer qu'il s'en sort plutôt bien. Très agréable, son dessin rend parfaitement l'idée que l'on se fait du théâtre de la révolution mexicaine sans oublier une petite ambiance western pas déplaisante. Une mise en couleur chaleureuse et franche composée d'une large palette de tons relève le tout avec beaucoup de talent.
L'adaptation peine parfois à se détacher de la structure du roman et à certains moments cela peut nuire à sa compréhension. Bien qu'on ne le reste jamais longtemps, il peut arriver de se retrouver perdu en passant d'une page à l'autre. La fluidité aurait gagné à quelques petits ajustements de narration.
Mais au-delà de ça, ce vent de révolte populaire agrémenté d'un petit souffle « burlesque » (qui vient forcer le trait héroïque de personnages), est un vrai plaisir. On retrouve des ambiances proches de romans comme Le vieux gringo de Carlos Fuentes ou bien encore dans L'escadron guillotine de Guillermo Arriaga.
Un récit haut en couleur à la hauteur de ses héros, certainement plus proche de la légende que de l'histoire et qui tient désormais du folklore mexicain. Les amoureux de la culture mexicaine se régaleront et les autres devraient apprécier ce premier essai très prometteur.