L'ami colocataire
Une BD de PoG et Séverine Lefèbvre chez Marabout (MARAbulles) - 2022
06/2022 (29 juin 2022) 128 pages 9782501146890 Autre format 450376
Ana est une étudiante un peu en marge. Elle fuit tout contact humain.Atteinte d'éco-anxiété Ana éprouve des difficultés à se nourrir. Sa vie s'articule entre ses cours à la fac, ses visites chez le psy et ses conversations avec Olm, un être protéiforme qui peut aussi prendre une apparence humaine. Il est le seul avec qui elle arrive à communiquer. Olm connaît les blessures d'Ana...
Je suis toujours assez sensible à des histoires de personnages un peu en marge de la société et qui éprouvent de la souffrance. Il suffit de gratter pour voir ce qui ne va pas vraiment.
On a une jeune femme étudiante qui visiblement fait très attention à ce qu'elle mange dans un régime végan le plus strict. Elle est également très attentive à tout ce qui peut détruire la planète. Exit les feuilles de papier pour les publicités qu'elle est chargée de distribuer moyennant une contribution car cela détruit les arbres de la planète.
A noter une guerre sans merci contre le bon pot de Nutella à cause de l'huile de palme. A titre personnel, c'est l'un de mes produits préférés. Je sais, ce n'est pas bien. Mais bon.
Elle semble être dépressive car les ressources naturelles de la planète s'amenuisent et que nous allons droit vers le mur. Cela est pour la forme de ce qu'elle indique. Sur le fond, on découvrira des abus sexuels pratiqués lorsqu'elle était une petite fille très innocente. Evidemment, cela peut détruire des vies.
Alors, elle s'est inventée un ami imaginaire qui veille sur elle depuis son traumatisme d'enfance. On va suivre une période charnière de sa vie où elle refuse de tomber amoureuse, où elle règle ses comptes avec sa famille et où elle doit passer des examens importants pour la suite de sa vie.
Elle est suivie par une psychologue qui lui offre d'ailleurs gratuitement une séance lorsqu'elle a des difficultés de fin de mois. J'avoue aisément que je n'ai jamais vu un tel comportement chez un praticien. Pour moi, tout travail mérite salaire. Et non l'inverse.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout en finesse dans un style réaliste que j'affectionne tout particulièrement. J'ai adoré les différentes variations sur l'ami colocataire qui semble être protéiforme. Oui, ce trait enchanteur a rendu la lecture très agréable.
Même si à plusieurs moments, on aurait envie de l'étrangler, on arrive à se prendre d'affection pour elle dans son cheminement vers la rédemption. Evidemment, j'aime ce genre de récit où le positif finit par l'emporter. La vie est un combat et il faut se battre (même avec un colocataire imaginaire).