Alicia - Prima ballerina assoluta
Une BD de Eileen Hofer et Mayalen Goust chez Rue de Sèvres - 2021
04/2021 (14 avril 2021) 152 pages 9782810208012 Format normal 422481
Dans les rues de La Havane, entre 1959 et 2011, les vies se croisent et se recroisent. Aujourd'hui celle d'Amanda, jeune ballerine en devenir. Hier, celle de Manuela, mère célibataire, qui n'aura fait qu'effleurer son rêve de danseuse classique et enfin celle d'Alicia Alonso, dont on suit l'ascension vers la gloire jusqu'à devenir prima ballerina assoluta au parcours exceptionnel. Dans un Cuba où règnent la débrouille et l'entraide, tout autant que la dénonciation et le marché noir, l'histoire de la démocratisation de la danse classique rime singulièrement... Lire la suite
C'est effectivement le récit de l'entremêlement de l'art et du pouvoir mais c'est aussi l'enchevêtrement de récits de vie dans un pays autoritaire. Le graphisme est très agréable, très doux et correspond bien à l'ambiance que l'on ressent à Cuba. Pour ceux qui ont déjà eu la chance de voyager à Cuba, ça rappelle des souvenirs car le Cuba d'il y a quelques décennies n'a pas tellement changé. Bref, c'est un livre agréable, une belle découverte
Je trouve dommage que le sport ou l'art comme la danse classique puisse être utilisé par des pouvoirs politiques non démocratiques comme une base pour leur propagande nauséabondes.
Ce fut le cas de Cuba et de ses dictateurs les frères Castro qui se servirent d'Alicia Alonso, la grande danseuses étoile, qui ouvra une école de ballet à la Havane après la révolution.
On peut dire que celle-ci n'approuvait pas forcément toutes les idées de ce régime mais elle voulait survivre à tout prix et faire évoluer la danse classique vers la voie de la démocratisation. C'est assez subtile au cours de la lecture pour le percevoir. Il faudra que le lecteur soit particulièrement attentif.
Le graphisme est plutôt soigné avec également ses tons pastels qui s'allient assez bien avec la grâce du mouvement de la danse classique.
Il faut savoir que l'histoire va s'étendre de 1931 à nos jours. Il y aura plusieurs générations de danseuses étoiles qui vont se croiser en éprouvant de la passion pour cet art qu'avait inspirée Alicia Alonso et ce malgré sa cécité survenue à l'âge de 19 ans. Elle se repérait sur scène grâce aux lumières.
C'est un portrait de femme à découvrir. Il y a le talent qui est incontestable. Et puis, il y a la politique, le pouvoir et même la religion. C'est le thème du rapport des artistes avec l’état.
On retiendra surtout qu'elle a incontestablement contribué au développement et à la sauvegarde de la danse classique.