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Couverture de L'aile brisée
©Denoël 2016 Altarriba/Kim
Parution le 01/04/2016. Vous pouvez commander l'album chez nos partenaires suivants : Acheter sur Amazon Acheter chez BDfugue Acheter à la FNAC Acheter sur Rakuten
Album créé dans la bedetheque le 09/03/2016 (Dernière modification le 16/04/2018 à 19:39) par nubuc

L'aile brisée

Une BD de et Kim chez Denoël (Denoël Graphic) - 2016
Altarriba, Antonio (Scénario) Kim (Dessin) <N&B> (Couleurs) Giacomin, Nicolò (Lettrage) Lo Monaco, Gérard (Couverture) Carrasco, Alexandra (Traduction)

03/2016 (01 avril 2016) 239 pages 9782207123645 Autre format 275105

En venant au monde, Petra, la mère de l’auteur, tue sa propre mère. Cette mort en couches est le drame fondateur de sa vie. Dès sa naissance, elle est molestée par un père qui la tient pour fautive de ce «meurtre». Elle vouera pourtant, durant toute son enfance, une dévotion sans borne à cet homme brutal et dépressif, à la fois barbier, marchand de tabac, infirmier, auteur de pièces jouées sur les places de village. Maltraitée, exploitée par le reste de sa fratrie, finalement violée, Petra part en ville se placer comme femme de ménage chez le gouverneur... Lire la suite

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L'avis des visiteurs

    Le 21/09/2024 à 15:31:25

    Cet avis porte également sur "L'art de voler" , les deux livres étant absolument complémentaires .
    Antonio Altarriba dresse, à travers l'histoire de ses parents, racontée dans chacun des livres , un portrait au vitriol de l'Espagne, et des Hommes en général. Deux destins tragiques, contradictoires et pourtant, comme le dit l'auteur dans la postface, similaires en de nombreux points. Deux êtres écrasés par la vie mais vivants, combatifs à leur manière.
    Le dessin fait parfaitement le taf, restituant bien le mouvement et l'émotion, et ancre cette fresque dans nos têtes.
    Un diptyque très riche à mon avis..

    Le 15/08/2016 à 09:19:33

    En dépit de sa renommée, "l'Art de Voler" ne m'avait finalement qu'à moitié convaincu, principalement à cause du dessin trop appliqué et comme "contraint" de Kim. Je réalise, en refermant cette "Aile Brisée" à la lecture un peu fastidieuse, que c'est surtout la forme de la narration choisie par Altarriba, ce flux continu, uniforme, de scènes, d'informations et même d'émotions, qui coule sans rupture, sans même un véritable remous - alors que certaines situations sont quand même excessivement brutales, voire impressionnantes - qui empêche une véritable adhésion du lecteur à cette chronique complexe de la vie d'une femme du peuple dans l'horreur fasciste, machiste, de l'Espagne de Franco. Le refus - car je ne pense pas qu'il s'agisse d'incapacité, "Moi, assassin" prouvant que Altarriba sait conter des histoires complexes et profondes - de jouer l'émotion, au bénéfice d'une sorte de neutralité cotonneuse, d'une rapidité du passage d'un drame à l'autre, d'une époque à l'autre, déréalise complètement les situations et bride tout véritable attachement à des personnages qui pourtant ne sont pas que symboliques - même s'ils le sont, d'une certaine manière. "L'Aile Brisée" manque de la plus élémentaire respiration, et du coup, il manque aussi de souffle, alors que s'y joue clairement le destin d'une femme et d'une nation, toutes deux asphyxiées par la chape de plomb d'une culture ignoble (car, sans racisme aucun, on ne dit pas assez combien la "culture traditionnelle espagnole" est rétrograde, profondément primitive et brutale) et d'un fascisme abject. Le meilleur du livre tient d'ailleurs dans ces hypothèses, atroces, sur le nettoyage politique effectué par les franquistes dans leurs propres rangs après (longtemps après) leur victoire, le récit possible d'événements que l'histoire officielle de l'Espagne fait toujours mine d'ignorer. Par contre, s'il y a un échec vraiment cuisant dans cette "Aile Brisée", c'est bien le fait que Altarriba n'arrive jamais à traiter ce qui devrait être le "trou noir" le plus vertigineux de l'histoire de sa mère, l'aveuglement de ses proches par rapport au handicap de celle-ci : il y avait là le plus beau sujet qui soit, mais l'auteur n'a visiblement pas su comment l'approcher, se contentant d'en faire un élément un peu anecdotique en début et fin du livre, alors que le plus grand mystère résidait sans doute là.

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