L'Âge d'eau
1. Première partie
Une BD de
Flao, Benjamin
chez Futuropolis
- 2021
Flao, Benjamin
(Scénario)
Flao, Benjamin
(Dessin)
Flao, Benjamin
(Couleurs)
Van De Walle, Marie
(Lettrage)
11/2021 (12 janvier 2022) 154 pages 9782754831178 Format normal 437552
Nous sommes en France, l'eau est montée et il n'y aura pas de décrue. Face à ce nouveau phénomène, beaucoup de populations sont déplacées et survivent comme elles peuvent sur les terres émergées ou apprennent «à flotter». Les grandes villes, comme les grands pôles industriels, sont, quant à eux, systématiquement entourés de digues et soumis à des normes sanitaires.Face à l'insalubrité potentielle de ces modes de vie «hors des digues» et au danger qu'ils représentent, les autorités invitent ces populations à venir rejoindre au plus vite les centres... Lire la suite
Une super bd , à lire absolument, comme toutes les bd de Benjamin Flao (que j'ai lues) .
Outre le dessin très beau et les personnages truculents , l'histoire est bonne et le futur proposé est crédible, enfin si on veut rester optimiste..
Lue il y a quelque temps déjà, j'espère, j'attends la suite avec délectation..
mais prenez votre temps !
Magnifique fable poético-écologiste servie par un dessin subtil même si au premier abord on pourrait penser qu'il est simple!
J'espère ne pas heurter l'auteur en le comparant, mais je trouve qu'il y a du Corto Maltese dans ces personnages, et du Hugo Pratt dans ces dessins.
La présence du chien bleu qui , finalement, guide l'histoire est un bonheur absolu!
Certes, certains personnages, certaines intriques sont en devenir (je pense, par exemple, à l'histoire de la fille du personnage principal) et l'album s'appelle "Première partie", donc on suppose une suite. Mais j'ai trouvé que cet album se suffisait en lui-même et on ne sort pas de la lecture frustré.es de devoir attendre la suite.
Pas parce que c'était long, non! Mais parce qu'on en sort "habité" de la douceur de ces bulles et de ces dessins!
Cette BD a pour thème le jeu implacable des crues sur le quotidien des habitants exposés à ce phénomène naturel.
La narration est un peu omniprésente. Elle est lourde de sens poétique et philosophique. Cela a pour effet de ralentir le dynamisme de ce récit qui se concentre sur un pêcheur et son frère ainsi qu'un chien assez mystérieux.
Ce dernier vit toujours dans la douleur d'une séparation avec sa belle qui a fait la malle avec un autre. Fort heureusement, il reste encore lié à une fille 18 ans qui fait des études de droit. Il se définit comme un guerrier de la liberté dans un monde en perdition.
Visiblement, on protège les villes de la montée des eaux mais pas les campagnes où vivent notamment des agriculteurs. L'eau ravage les terres cultivables ce qui est assez problématique car pouvant entraîner de la famine. Les autorités prennent comme solution radicale d'évacuer de force les populations. Or, il y a toujours des gilets jaunes qui résistent contre cette mondialisation capitalistique qui détruit l’environnement. L'influence est très marquée.
Par ailleurs, j'ai plutôt été surpris par l'incursion du surnaturel via le chien bleu qui dispose de pouvoirs non négligeables pour sortir nos héros de situations difficiles. Cela détonne un peu. Par ailleurs, la narration (un peu spéciale) est aisée et fluide, grâce à de multiples passages contemplatifs qui devraient ravir les amoureux de nature.
Il est clair que cette BD possède quelques atouts à commencer par un graphisme somptueux au niveau des décors et d'une originalité dans le style alors qu'on traite d'un monde post-apocalyptique. Ce n'est pourtant pas ma tasse de thé mais il faut bien reconnaître les avantages qui plairont sans nul doute à la plupart des lecteurs voulant s'engager dans un récit profond, mystique et poétique. A découvrir !
Sublime album, un trait incroyable, des planches pleines pages avec des tableaux a couper le souffle...Un scénario original avec une vision des invisibles sur un monde en déclin qu'on découvre subtilement et de manière détournée . Un album coup de poing majestueux.
Dans un présent alternatif, une partie de la France est sous les eaux.
Le pays se réorganise tant bien que mal en se calfeutrant derrière des digues. Mais nombreux sont ceux qui veulent échapper à ce nouvel ordre sécuritaire et rapiécé en partant vivre au gré des flots. Cependant, leur mode de vie libertaire et autarcique n'est pas du goût des autorités qui vont rapidement l'interdire et les traquer...
J'adore ce scenario, aussi propice à l'imaginaire qu'à la réflexion.
La couverture, superbe, est déjà une invitation à l'évasion !
A l'intérieur, Benjamin Flao alterne les planches pleine pages hyper réalistes faites au pinceau avec ce dessin crayonné, vibrant et expressif, si caractéristique de son style. Le combo parfait pour créer une ambiance de délitement très immersive. Visuellement il s'en dégage une force évidente et une sensation de liberté sauvage.
Pourtant, loin d'une vision post apocalyptique anxiogène, l'atmosphère reste chaleureuse et poétique, presque bienveillante.
L'histoire est d'ailleurs racontée par un chien télépathe, rêveur et contemplatif. Ce narrateur impromptu n'a rien d'un artifice. Il contribue à rendre les protagonistes encore plus humains tout en apportant une touche fantastique bien en phase avec cet univers. Grâce à ce regard animal, tout ce qui pouvait être glauque a été laissé hors-champ et l'attention est focalisée sur les personnages, particulièrement attachants et bien incarnés. L'auteur s'en approche au plus près et prend le temps de les faire dialoguer pour permettre au lecteur de mieux les connaitre.
Le rythme, entrecoupé de silences, n'est donc pas intense mais l'action n'est pas le moteur narratif. C'est une forme de mélancolie qui fait progresser le récit à hauteur d'homme, indolemment mais sans faiblir, au milieu de décors vertigineux.
Au bout des 156 pages, il est encore difficile de savoir où Benjamin Flao veut nous emmener. Sans doute vers une certaine idée de la liberté ? On peut le penser. Une chose est sûre, je me laisserai embarquer avec Hans et Gorza en toute confiance dans le second tome de ce diptyque.
Un album humaniste, riche et beau, qui m'a procuré un ardent plaisir de lecture.
Bravo et merci !
PS. Attention, grosse faute d'orthographe page 108 : "Je ne peut..." Ouille !! A corriger impérativement dans les prochaines réimpressions...
Un récit d'anticipation poétique, touchant, sincère qui parle de l'absurdité de l'homme, de ses choix et de ses décisions dans un monde fragile, au bord de l'extinction, qui reprend le contrôle et dans lequel il ne faudrait pas reproduire les mêmes erreurs.
Sur ce chemin difficile de rédemption, on suit deux frères et leur chien qui tentent à leur manière bien différente d'insuffler un vent nouveau dans les corps et les esprits.
Le travail d'écriture de Benjamin Flao est puissant mais peut parfois paraitre déroutant voir difficilement compréhensible.
Son graphisme donne quelque chose à la fois vivant et touchant.
Il en ressort un album suspendu dans le temps.
Pour ceux qui on pu découvrir Kililana Song, ce nouvel univers ne leur sera pas du tout étranger.