Les affamés du crépuscule
1. Volume 1
Une BD de
Wilson, G. Willow
et
Wildgoose, Chris
chez Delcourt
(Contrebande)
- 2024
Wilson, G. Willow
(Scénario)
Wildgoose, Chris
(Dessin)
Msassyk
(Couleurs)
Sousa, Diana
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Talaski, David
(Couverture)
Calame, Lucille
(Traduction)
06/2024 (12 juin 2024) 146 pages 9782413082682 Grand format 499532
Sur cette terre en voie d'extinction, seuls les humains et les Orcs ont survécu. Ces ennemis mortels luttent pour le territoire et pour le pouvoir, mais vont cependant devoir accepter une alliance fragile pour résister à un nouvel ennemi commun, les Vangol. Pour cela, il va leur falloir désapprendre une vie d'antagonismes et joindre leurs forces.
Au milieu de ses multiples licences orientées young adult (TMNT, Star Teek ou Power Rangers,…) IDW publishing sort régulièrement de très jolis projets indé. En associant l’élégant dessinateur de l’excellent Alienated et l’ambitieuse Gwendolyn Willow Wilson, Les affamés du crépuscule nous propose un decorum fantasy tout ce qu’il y a de plus classique mais dont le traitement va nous plonger dans une lecture bien plus émouvante qu’attendu. Sur un ton désabusé qui sent bon le post-apo, la chasse aux redoutables adversaires va recouvrir une découvert ethnologique réciproque qui sera le cœur du projet. Ainsi les personnages très bien écrits, au premier chef celui de la jeune orc mage-guerisseuse et du ranger Callum, vont découvrir qu’ils ne sont pas si différents bien que des siècles de racisme réciproque laissent l’espoir de cohabitation bien mince. Du côté du seigneur Throth c’est la civilisation avancée des orcs qui va nous être dévoilée, avec une inversion très intéressante puisque d’elfes on n’entend pas parler (a moins que…), que l’élégance se trouve chez les orcs et que les humains semblent réduits à quelques fermiers et ces guerriers maraudeurs certes très efficaces dans leur liberté mais bien faibles face à une armée organisée qui pointe à l’horizon.
En parcourant le cahier de recherches ont comprend qu’un travail très important a été réalisé sur le worldbuilding, que ce soit les costumes, les sigles des clans orcs, l’histoire de ce monde ou son bestiaire. Le travail de storyboarder et de designer de Chris Wildgoose se ressent et densifie fortement cet univers aux décors plutôt désolés. L’enjeu de ces personnages, outre l’alliance face aux Vangols, va être de dépasser l’inévitable qui les ramène à une histoire d’adversité (y compris entre clans orcs qui s’opposent entre conservatisme et espoir) et de croire que l’amour et la solidarité pourront triompher et sauver leurs deux peuples.
Remarquablement découpé avec des scènes d’action très efficaces (et bien trash), un rythme très bien balancé entre les séquences stratégiques et la découverte de la culture orc et surtout des personnages que l’on a envie de suivre et de voir réussir, Les affamés du crépuscule réussit son pari de réinventer le genre fantasy en osant y apporter en sous-texte l’élément écologique original et inattendu. Étonnamment sous son apparence désespérée, c’est plus l’espoir qui ressort dans ce nouvel exemple de la fantasy colapsologique que je vous convie à découvrir.
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