L'adoption
2. La Garúa
Une BD de Zidrou et Arno Monin chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2017
06/2017 (31 mai 2017) 66 pages 9782818941706 Grand format 305285
Qinaya est repartie. Après l’arrestation de ses parents adoptifs pour enlèvement, elle a regagné son Pérou natal. Après un an et demi de recherches, Gabriel, son « grand-père » de France, se rend à Lima pour la retrouver. Mais le vieux bourru va aller de désillusion en désenchantement, car en 18 mois, la petite a changé, elle a grandi… et elle a oublié son séjour en France. Elle a oublié son « achachi », son grand-père…
Je rejoins l'avis de Jaco948 le grand-père est à nouveau bien mis en avant dans ce tome. Alors certes j'ai un peu moins accroché que pour le précédent (les goûts et les couleurs...) mais nous avons là une très belle BD
Ceux qui sont déçus par le second tome n'ont semble-t-il pas saisi le véritable sujet de cette histoire, qui est en réalité centrée sur le grand père, et non sur la petite fille.
L'ensemble (que j'ai lu d'affilée) m'a au contraire semblé d'une remarquable cohérence, et le second tome n'est pas moins bon que le premier, même s'il est moins rose.
« Quand les tomates sont farcies, y a plus qu’à les mettre au four ». C’est sur cette pensée profonde que Gabriel prend son courage à deux mains avant de franchir la porte de la maison. Celle où vit désormais la petite Qinaya. À ce moment précis, dix-huit mois se sont écoulés depuis que les services sociaux sont venus la chercher pour la ramener auprès de sa mère biologique au Pérou, à Lima.
Avec pour prétexte de ramener son vélo, lequel symbolisait le début de complicité avec sa petite-fille adoptive, Gabriel ne pouvait s’attendre à mieux que de revoir une enfant heureuse et épanouie. En espérant intiment qu’elle reconnaisse son achachi. Qinaya finira par lui apporter la quiétude nécessaire pour qu’il laisse passer le petit nuage. Désormais, telle une Garùa, Gabriel va devoir affronter la brume épaisse qui se trouve face à lui et pour se frayer un chemin, il pourra compter sur un compagnon nommé Marco.
Car ce n’est pas encore le moment pour le patriarche Van Oosterbeeck de rentrer auprès des siens. Le destin et le nombre de vols limités en décident autrement. Le temps pour lui de comprendre ce qui l’a vraiment conduit jusqu’au Pérou. Quelques points communs vont rapprocher naturellement Gabriel et Marco. Ce dernier, avec sa propre quête, va aider notre protagoniste à comprendre que ce qu’il était venu chercher en Amérique du Sud, il le possédait déjà. Le boucher retraité qui clame à qui veut l’entendre « qu’il n’y a pas plus tendre comme viande que le cœur d’un papa », ne s’était pas rendu compte qu’il avait endurci le sien. Jusqu’à ce qu’une petite fille de quatre ans lui ouvre les yeux.
Monin offre avec L’adoption toute l’étendue de son talent. Si l’on devait donner un exemple, ce serait celui où ne l’on voit pas toujours le regard de Gabriel à travers ses verres de lunettes teintés. Le visage de ce dernier étant tellement expressif que cela n’est aucunement gênant. Des couvertures à la profondeur de ses personnages. Des ambiances chaudes et colorées à celles plus troublantes. A. Monin donne cette agréable sensation qu’il s’est complètement approprié cette histoire.
Pour toutes ces raisons évoquées, ce serait avec grand plaisir de pouvoir retrouver ces deux auteurs dans un nouveau projet commun.
Au final, en relisant le diptyque dans son intégralité, on s’aperçoit que cette tranche de vie remplie de sensibilité et d’humanité, est d’une constante fluidité. L’adoption est une comédie dramatique qu’on découvre, qui nous séduit et qu’on adopte sans hésitation.
Pour les amateurs, les espace culturel Leclerc ont publié avec l'éditeur un superbe tiré-à-part de 8 pages de croquis et d'interview des auteurs, sur un beau papier épais. Ne trainez pas, il n'y en aura pas pour tous : tirage limité à 1500 exemplaires. Ce tiré à part est offert pour l'achat du tome 2.
Ce tiré-à-part est fort judicieusement intitulé 'Les secrets de l'adoption'...
Grosse déception !
L'histoire en elle-même est bien écrite, le dessin toujours aussi beau mais la magie et l'effervescence, si importants et bien retranscris, du 1er tome ont disparu. À la manière des briques qui s'emboîtent, Zidrou livre un second tome qui fonctionne avec le premier sans garder la même couleur ni le même format... Il nous a habitué à beaucoup plus de cohérence entre les tomes de ses différentes séries.
Malgré un cliffhanger assez brut à la fin du T1, on s'attend à retrouver le devenir immédiat de nos héros et en particulier de Gabriel et Quinaya. Et ce n'est, hélas, pas tout à fait ce que nous présente ce 2nd tome. Quel est le message du scénariste sur cette série : j'ai dû passer à côté car je le cherche encore.
Il est difficile, désormais, de la conseiller tant ces deux livres sont différents et ne forment, selon moi, pas une série mais simplement deux histoires distinctes avec des personnages communs.
Après un premier tome magnifique, j'attendais le second avec impatience.
Et je dois avouer que si cet album est très agréable, je reste un peu sur ma faim.
Sans doute à cause de l'attente généré par le premier album.
Au final, cette série est quand même une grande réussite.
Bravo aux auteurs.
Ce second volume reste un grand moment pour la fluidité des dessins. Pour la narration j'ai eu le sentiment que Zidrou a un peu galèré à terminer cette histoire, en utilisant parfois des sujets qui semblent s'étendre sans raison sur plusieurs pages juste pour remplir des pages... Bref décevant par rapport au volume 1 qui alliait surprise et poésie
Avec ce second volume, Zidrou nous amène sur un terrain assez inattendu. Et ce choix audacieux, s'il casse quelque peu l'atmosphère dégagé dans le premier volume, est heureux.
En recentrant l'histoire sur les pérégrinations de Gabriel, le grand père,(la bande des gégés est quasiment absente de cet album, au détriment de Marco, nouveau compagnon de Gabriel) le ton est plus grave (même si les dialogues sont toujours aussi drôles et savoureux)mais aussi plus tendre.
Zidrou nous livre ici un regard sur la paternité ,mais là où on ne l'attendait pas, celle de Gabriel. J'avoue que c'est assez fort.
Au final, l'album est très émouvant à plus d'un titre.
En plus, pour ne pas gâcher notre plaisir, le dessin et les couleurs d'Arno Monin sont tout à fait remarquables.
Ce second volume faisait partie des albums dont j'attendais la parution avec impatience dans une année marquée, à mon avis, par une qualité éditoriale assez faible pour le moment, et je n'ai pas été du tout déçu.
Une de mes meilleures lectures depuis un moment