À mains nues
1. Tome 1 - 1900-1921
Une BD de Leïla Slimani et Clément Oubrerie chez Les Arènes - 2020
11/2020 (04 novembre 2020) 94 pages 9791037502643 Autre format 408321
Fiction librement inspirée de la vie de Suzanne Noël. Si nous avons pris quelques libertés avec les faits historiques, nous espèrons avoir su rendregrâce au destin du docteur Noël, chirurgien, féministe, femme libre et déterminée
Voici une BD qui serait à mettre entre toutes les mains et à traduire dans toutes les langues.
En effet, il s’agit de décrire la vie d’une femme qui a décidé de prendre son destin en main au début du XXème siècle. Suzanne Noël était mariée à un bourgeois et menait une vie assez oisive. Elle décide de reprendre des études et d’apprendre le métier de chirurgie. Elle va devenir très compétente dans son domaine.
Elle est connue pour être une pionnière de la chirurgie esthétique dans la réparation des gueules cassées suite à la Première Guerre Mondiale. Son apport à la médecine a été considérable.
C’était également une féministe engagée qui a lutté pour la reconnaissance du droit de vote. Il faut dire que ce dernier n’a été accordée qu’en avril 1944 en France par le général de Gaulle suite à une ordonnance. Il a failli être accordée en 1919 puis en 1936 mais des vieux sénateurs ont réussi à bloquer le processus et obtenir gain de cause. On sait que le Sénat a toujours été assez conservateur dans notre pays.
A noter que c’est la romancière Leila Slimani qui signe le scénario de cette BD. On sait que cette dernière a obtenu le prix Goncourt en 2016. Elle a également beaucoup soutenu Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Ce dernier lui avait alors proposé le poste de Ministre de la culture qu’elle a décliné. Par la suite, elle a été plutôt choqué par le mépris présidentiel vis-à-vis des sans-abris. De manière générale, elle mène une bataille pour la liberté des femmes et la liberté de choix tout comme une certaine Marlène Schiappa.
C’est le genre de parcours de femme de caractère qui force l’admiration. Cela montre aussi à toutes les jeunes filles qu’elles peuvent réaliser leurs rêves pourvu qu’elles y consacrent beaucoup d’effort. Certains pays comme l’Iran ou l’Afghanistan devraient également y prendre de la graine pour offrir ce type de possibilités et non restés cloîtrés dans des dogmes religieux. Les femmes représentent tout de même près de la moitié de la population mondiale. Cela serait stupide de se priver de leurs compétences.
Bref, une belle biographie à découvrir dans ses deux tomes.
J'ai eu du mal à accrocher au personnage principal et au style graphique général. La lecture a été faite en plusieurs fois.
Le dessin est très stylisé. Les couleurs sont belles, et les visages, bien que dessinés si simplement, sont très ressemblants à leurs modèles !
Je préfère cependant les dessins un peu moins fantaisistes, et plus détaillés : la mise en scène ou le scénario doivent donc venir compenser pour relever ma note sur le dessin lui-même. Malheureusement, la mise en scène gauffrier rigide (2 cases par ligne, 4 lignes par pages, en gros), avec pas mal de textes explicatifs (bien que concis) ne m'emballe pas beaucoup plus. Assez ennuyeux.
Il faut noter certaines pages crues, représentant la chirurgie avec des belles aquarelles pleines pages qui cassent la monotonie et qui permettent d'admirer une scène autrement assez effrayante, comme dans la tête de la protagoniste : j'ai particulièrement apprécié ces moments, mais ils sont rares.
Pour l'histoire en elle-même, son grand mérite est nous faire découvrir une femme extraordinaire avec une vie bien mouvementée, surtout dans cette première moitié. Mais le récit est très linéaire, ce qui rend la lecture légèrement ennuyeuse.
Donc une BD soignée mais qui s'apparente plus à une biographie dessinée qu'une BD. Le deuxième tome aura à peu près les mêmes défauts et les mêmes qualités, avec une dernière partie qui m'a quelque peu désintéressée. La lecture complète des 2 tomes laisse quand même une bonne impression.
Lu parce qu’on me l’avait prêté, j’ai pas franchement accroché.
D’abord, parce que les biographies en BD ne m’intéressent pas, je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça, chacun ses goûts, moi, non.
Il y a donc dans cette biographie dessinée, des tranches de vie de cette chirurgienne, on saute un jour, un mois, un an, on effeuille sa vie en s’arrêtant brièvement à un moment, un personnage apparaît, disparaît, elle a un mari, puis non…
Les relations entre les personnages n’ont pas le temps de s’installer qu’on est passé à la conclusion et à la personne suivante…
Je n’ai pas plus les films biopic mais, souvent, ils choisissent de raconter un moment décisif de la vie du personnage, qui éclaire l’ensemble de son existence.
Là, non, on a droit à un peu de tout, comme un article du dictionnaire qui tente de parler de tout mais brièvement pour ne rien louper…
Du coup, j’ai eu du mal à m’attacher et m’intéresser à cette femme (d’autant que je n’avais pas le tome suivant…).
Enfin, je dois être classique dans l’âme mais j’aime bien les dessins qui m’épatent, les quelques traits soignés qui me font m’esbaudir sur la qualité du travail.
Là, il y en a sûrement, de la qualité, mais j’y suis assez hermétique, dans ces traits un peu brouillon… Pas fan du style.