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© Dargaud - 2006

L’Amérique “middle class” vue par les noirs. Non pas depuis les ghettos, mais en pleine banlieue blanche (et sudiste !). Le titre, Boondocks, est déjà tout un programme : le mot signifie “banlieue ennuyeuse”. Cette banlieue sudiste, c’est Woodcrest, un coin imaginaire où se retirent les noirs qui ont amassé un petit magot. Mais Huey et Riley font “comme si”. Comme s’ils revivaient les affres du centre de Chicago (racisme, drogue, violence) qu’ils ont quitté. Dans une banlieue apparemment sans histoire. Apparemment, car l’humour acidulé est au bout de la rue.
Avec leur grand père, Huey et Riley Freeman ont quitté Chicago pour Woodcrest, une banlieue moyennement chic d’une ville du Sud des Etats-Unis, où se mêlent blancs et noirs de la classe moyenne.
Huey et Riley sont tout imprégnés de culture afro-américaine, voyant dans chaque blanc un ennemi en puissance.
Mais dans les boondocks, la banlieue ennuyeuse, il en va tout autrement. Voici Jasmine Dubois, la petite métisse qui n’a pas vraiment honte de ses origines noires, mais qui rappelle que ses cheveux sont frisés et non crépus. Cindy, la petite blanche, fascinée par la culture noire, sans trop bien la comprendre. Le papa de Cindy clame aussi son esprit d’ouverture, mais quand Huey lui demande un renseignement, le papa est prêt à lui donner les clés de sa voiture et à hurler au vol.
L’humour ? Il est partout. Il naît de la confrontation de cultures qui se sont éloignées depuis les années “Black Power”. La grogne de Huey naît parce que dans un monde blanc aseptisé, il ne retrouve pas ses repères de jeune noir en colère.
Des situations, telles que les mariages interraciaux, sont traitées avec autant de tact que d’humour lucide. C’est sans doute à cause de son refus du politiquement correct que cette série, créée dans un journal universitaire du Maryland, avant de passer sur internet et finir publiée depuis 4 ans dans 250 quotidiens aux USA, aux Caraïbes et en Afrique du Sud, suscite d’interminables controverses.

Détail des albums de la série