- Aventure
- Série en cours
- 17
- 48285
- Europe
- Français
- Discuter de la série dans les forums
Nom : Maltese
Prénom : Corto
Né en 1877 à Malte.
Nationalité : Britannique
Corto Maltese est le fils de la très belle et célèbre Niña de Gibraltar dont Ingres a peint le portrait, et d'un marin des Cornouailles. Sa mère lui transmit son côté gitan, il grandit dans un milieu baigné de magie, de l'art de lire le passé et l'avenir dans les cartes ou les lignes de la main, et d'habitudes étranges héritées du temps où les Maures habitaient l'Espagne.
Son père, originaire d'une terre de pirates, de sorciers, de fées, de fantômes canailles, lui communiqua involontairement des bribes du monde celtique à travers un mot, une gifle ou une caresse.
Il passa une grande partie de son enfance et de son adolescence à dévorer des romans d'aventure comme ceux de Stevenson ou de Melville.
Un détail cependant préoccupait sa mère : Corto n'avait pas de ligne de chance. "No te preocupes, Niña", lui répondit-il un jour où elle le mettait en garde ; "la chance, c'est moi qui la fais". Il alla chercher le rasoir de son père et traça un profond sillon sanglant à l'endroit même de la fameuse ligne.
Puis, vers vingt ans, il partit vivre lui-même les aventures qu'il n'avait fait que lire jusqu'à présent ; il fit la connaissance de Jack London à Port Arthur (aujourd'hui Lüshun, au Japon), pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905) ; et aussi celle de Raspoutine, alors déserteur de l'armée russe, et qui allait par la suite devenir un personnage central des aventures contées par Hugo Pratt.
Et c'est dix ans plus tard, par un beau jour de 1914, qu'il est secouru par un catamaran naviguant aux large des îles Jidji alors qu'il se trouvait à la dérive, ligoté sur un radeau ; et c'est le début de "La Ballade de la mer Salée", la première des aventures de Corto Maltese, par Hugo Pratt.
La mort de Corto a été située par l'auteur dans le cadre de la guerre d'Espagne, ce qui est symbolique en fait de l'effondrement d'une certaine perception du monde : c'est le signal de l'avènement d'un fascisme européen de droite, et d'une dictature soviétique en URSS. On peut dire qu'en Espagne, les idéalistes ont perdu, pris entre deux dictatures (le POUM, qui représentait la branche la plus romantique a été "mise au pas" par les Soviétiques).
D'autre part, Cush, le béni amer des "Éthiopiques", apparaît de nouveau dans le premier album des Scorpions du Désert, pour dire au lieutenant Stella (fasciste italien plutôt dilettante) et à Koïnsky (un Polonais qui pourrait être le fils spirituel de Corto) que Corto a disparu (et non a été tué) durant la guerre d'Espagne.
© http://www.multimania.com/shamael/index.htm