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Couverture de La villa sur la falaise
©Casterman 2012 Sokal/
Parution le 24/10/2012. Vous pouvez commander l'album chez nos partenaires suivants : Acheter sur Amazon Acheter chez BDfugue Acheter à la FNAC Acheter sur Rakuten
Album créé dans la bedetheque le 06/11/2012 (Dernière modification le 01/12/2012 à 18:27) par Jean-Phi

La villa sur la falaise

Une BD de et <Collectif> chez Casterman (écritures) - 2012

09/2012 (24 octobre 2012) 206 pages 9782203049024 Autre format 175667

10 Auteurs, 10 variations autour d'un même thème imaginé par Benoît Sokal.

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L'avis des visiteurs

    Le 07/11/2012 à 09:14:32

    Pour les dix ans de la collection Ecriture de Casterman, en passe de devenir classique (pour ne pas abuser des mots mythique ou légendaire), Flammarion/Caster décide de frapper l’évènement avec un ouvrage collectif reprenant 10 auteurs sur une trame et un canevas élaboré par Benoit Sokal. Un pari assez osé, vu que beaucoup des auteurs choisis ne sont pas des noms bien établis ou même typique de la BD Franco-Belge ; et je ne suis même pas sur que tous ont publié un album dans la dite collection. En fait le casting choisi est assez international, se composant d’ Américains, Japonais et Européens.

    La trame établie par Sokal est la suivante : une maison isolée sur une falaise d’une île pas trop précisée (cela dépendra de l’envie de l’auteur) vient de se faire démolir à moitié par la dernière tempête. Celle-ci a entraîné un bout de la falaise 30 mètres plus bas, en laissant l’autre moitié de l’habitation ouverte à tous les vents et regards. Ce spectacle désolant devient vite une curiosité pour les touristes en mal de voyeurisme catastrophique, et la commune décide d’interdire l’accès à la maison et à la plage en dessous, surtout que la deuxième moitié de la maison menace de rejoindre le restant de la première partie pas encore emporte par les marées. La propriétaire, une héritière trop éloignée pour y venir surtout que ses souvenirs ne sont pas des plus agréables ; étant prévenue de la cata, elle doit décider du sort de la propriété assez rapidement. Interviennent obligatoirement aussi, un voisin qui l’a connue durant son adolescence (mais dont le rôle est assez libre à interprétation), et le fils de l’infortunée Mme Dorval (mariée à un Américain) qui dort dans la voiture. Celle-ci n’a plus remis les pieds sur l’île depuis 15 ans. Le reste étant laissé à l’imagination des dix heureux candidats-raconteurs.

    Les traitements donnés par les différents auteurs sélectionnés sont assez éloignés l’un de l’autre, et je dirais même que le plus célèbre d’entre eux, Jiro Taniguchi, n’a pas suivi du tout le canevas pré-établi. P-ê a t’on trouvé une histoire maritime du maître Japonais, mais ce récit semble être un OVNI parmi une foule d’auteur plus alternatifs. Il est d’ailleurs assez dommage que des auteurs ayant commis les pièces les plus emblématiques de cette collection Ecritures ne soit pas présent sur cette publication commémorative. Je pense à Jim (Petites Eclipses), Baru (Autoroute Du Soleil), Watson (Breakfast Afternoon), Thompson (Habibi et Blankets), Catel & Bocquet (Olympe et Kiki), Dong-Hwa (Couleur Terre), et d’autres. C’est assez déconcertant qu’ils ne soient pas sollicités, mais cela laisse le champs libres à d’autres pour y étaler leurs talents.

    Pour les auteurs présents, je citerai principalement la version assez yuppie de la Suissesse Cati Baur (où l’héroïne s’émeut plus de la perte de son portable noyé que du Steinway s’écrasant sur les éboulis en bas de la falaise), la vision cauchemardesque (et presque sérial-killer, comics oblige) de l’Américain Powell, la vision glauque bureaucratico-Kafkaienne (désolé du pléonasme) de la Britannique Hannah Berry (avec la savoureuse réplique de fin… « et c’est une péninsule, nom de … »), celle du Français Saulne et son « et si … ??? » et la quasi-xénophobe histoire de l’Allemande Kreitz (où les trois caractères imposés sont quasi absents).

    Les récits les plus réussis arrivent dans la deuxième moitié du bouquin, et notamment la délicieuse mais douce-amère scénette de l’Italien Reviati, le revanchard épilogue d’un drame ancien du nouvel arrivant Fred Bernard (avec l’ajout de ses histoires de Jeanne Picquigny dans la collection), et la très bonne version « happy-end » du mangaka Takahama. Pour finir, hormis le « hors-sujet » de Taniguchi, la seule vraie déception est celle de Gabrielle Piquet, qui semble non seulement décousue, mais aussi graphiquement assez inférieure aux autres histoires.

    Orné de la vision Takahama de la demi-maison subsistante sur son promontoire raboté, ce livre commémoratif de 200 pages est certainement un pari osé, surtout en l’absence de plus grands noms. Mais comme énormément de ces ouvrages collectifs, il ne restera pas un souvenir impérissable dans l’esprit des lecteurs, qu’ils soient des inconditionnels de la collection ou des amateurs moins avertis.

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