Il était une fois en France
5. Le petit juge de Melun
Une BD de Fabien Nury et Sylvain Vallée chez Glénat - 2011
10/2011 (26 octobre 2011) 58 pages 9782723483582 Grand format 140011
Personne n'est intouchable… 1946. Jacques Legentil, juge d'instruction à Melun, enquête sur le meurtre du résistant Robert Scaffa. L'affaire semble vite résolue, car les assassins revendiquent leur crime : Joseph Joanovici et ses complices prétendent simplement que leur victime était un traître ! Joanovici est riche et puissant. C'est un héros. Il semble intouchable. Corruption, menaces, pressions politiques Le « petit juge de Melun » encaisse tout, et il est bien décidé à rendre coup pour coup !Triomphe public et critique, récompensée par le... Lire la suite
Ce tome fait la jonction entre la narration chronologique des tomes 2,3 et 4 et une partie du tome 1. On comprend mieux l'intrigue divisée sur trois lignes du temps de ce dernier. L'imbrication entre deux parties du tome 1 et la suite du tome 4 est réalisée avec maestria. On sent bien le travail derrière ce patchwork.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un tome assez intense. Les choix du personnage principal le rattrapent de manière dramatique. Il est connu que le crime ne paie pas, et quand on met le doigt dans l'engrenage du crime organisé il n'y a plus de retour possible.
Le dessin est toujours au niveau et l'histoire est pationnante.
Il y a quelques planches qui sortent du lot, à l'instar du thème de la couverture de la série !
Place à la justice d'après guerre et retour au juge Legentil dont on va découvrir comment et pourquoi il va devenir l'ennemi juré de Joseph. Début du déclin pour les deux hommes avec une intensité croissante tout au long de l'album. L'ensemble reste très bon.
Par rapport aux 4 précédents tomes, je trouve qu'on perd un peu en fluidité dans la narration (trop d'ellipses notamment). À part ça, c'est toujours très très bon, que ce soit le dessin ou le scénario.
Avant dernier Tome de cette remarquable série.
Comme pressenti à la fin du 1er tome, J. Legentil, "le petit Juge de Melun" confirme qu'il sera un élément annonciateur du déclin de Joanovici.
Personnage principal de cette nouvelle histoire, Legentil (qui reste une pure invention de Nury mais qui n'en est pas moins dénuée d’intérêt puisqu'elle sert d'appui sur des faits réels ou qui auraient très bien pu se dérouler) se voit prier par la mère du jeune Scaffa (voir Tome 4) de rendre justice à ce dernier & ainsi prouver son innocence.
Manifestement touché par cette requête, Legentil va tout faire pour remonter jusqu’à Joanovici & consorts et les inculper en conséquence. (A noter que le meurtre de Scaffa est revendiqué par les résistants sous prétexte que Scaffa était une taupe).
L'abnégation & l’énergie déployée par Legentil face à la richesse & la puissance politique de Joanovici ne seront pas suffisants...
La famille du Juge en subira les conséquences. Rempli de haine, Legentil se venge mais ne contrôle pas tous les aboutissants. La tragédie était inéluctable...
& celle-ci, Joanovici la prend en plein figure lui que l'on pensait presque intouchable.
Le dénouement est proche, assurément.
Inspirée de faits réels, cette BD déroule l’audacieux parcours de Joseph Joanovici, juif roumain qui débarque en France pendant l’entre-deux-guerres, sans un sou, armé de sa seule volonté de s’en sortir et de mettre à l’abri sa famille.
Très vite, ce ferrailleur illettré devient un influent affairiste, un des plus riches de Paris. Car en temps de guerre, il mène ses affaires sans scrupule. Qu’il s’agisse de collabos, de résistants ou même de nazis, tous les bons clients sont fréquentables pour “Monsieur Joseph”.
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http://bdsulli.wordpress.com/2012/03/09/il-etait-une-fois-en-france/
L'après guerre,Joseph et les résistants de la police ont retrouvés toute leur superbe et ne veulent plus entendre parler des zones d'ombre de leur passé, quitte pour cela à user de méthodes qui ne devrait plus avoir court dans une démocratie en paix.
Et c'est tout le mérite de cette bd, de nous plonger dans l'ambiance et l’ambiguïté de cette époque qui aimerait bien ne garder que la partie avouable du passé, mais certaines victimes ne veulent pas se laisser faire. Mais rien n'est manichéen dans cette histoire où il est difficile de trancher facilement entre les bons et les méchants, à l'image de toute société.
Superbe reconstitution, histoire rondement menée, on en redemande.
Ne serait-ce pas le meilleur de la série ?
A vrai dire, je viens de me replonger dedans et ce tome est vraiment excellent. On revoit la saga Joanovici mais vu sous l'oeil de ce 'petit juge de Meulin' confronté à vouloir rétablir l'ordre façon 'Eliott Ness'...
Génialissime, encore et toujours, vraiment une série incontournable...
L'après-guerre et le processus d'épuration / retour à la "normale" offre l'occasion à Nury et Vallée de nourrir la saga de Joanovici de nouveaux éléments historiques passionnants et de dilemmes éthiques différents (qui doit on absoudre quand tout le monde a collaboré plus ou moins ?). En adoptant le point de vue du "chasseur" - ce "Petit Juge de Melun" - plutôt que celui de Joanovici, ils offrent une mise en perspective salutaire des agissements de Monsieur Jo, qu'on a naturellement moins tendance à dédouaner. De plus, le véritable coup de maître de ce 5ème tome, c'est de nous faire assister à la déchéance morale progressive de ce juge a priori intègre, une déchéance qui, même si elle est annoncée par une phrase de Nietsche placée en introduction, ne laisse pas de nous plonger dans un désespoir encore plus noir que les précédents tomes de la saga. Avec une narration plus classique qu'à l'habitude - ce qui n'est pas plus mal - et l'efficacité reconnue du dessin (loin d'être génial, il est vrai) de Sylvain Vallée, "le Petit Juge de Melun" est le meilleur volume à date de "Il était une fois en France", chronique d'une France gangrenée par la lâcheté et l'argent, dont on a toujours tenté de nous dissimuler l'histoire, et dans laquelle il n'est pas interdit de reconnaître les ferments de la politique actuelle.
Une très très bonne BD qui est dans la lignée des tomes précédents ce qui est déja une gageure en soit.
Et puis une fin d'album comme j'aime avec des dessins (aucun texte auquel se raccrocher), des expressions sur les visages qui marquent le lecteur quand il ferme l'album, bref pour moi que du bon.