10. Mû | JBBD | Très bon état | 19.00€ | |
10a1994. Mû | BNT78 | Etat moyen | 2.00€ | |
10b2001. Mû | ramage | Comme neuf | 8.00€ |
Info édition : Noté en page 2: "© Casterman 1992. D. 1992/0053/60" – Au 4e plat au-dessus du code barre: N° 2658 – Avant-propos: citation de Platon et illustrations (2 p.).
Info édition : Au 4e plat, noté "19784" au desssus du code-barre et de l'ISBN. En page 4, paru : Les femmes de Corto (01/1994).
Info édition : N°37451.
Info édition : Édition Anniversaire, format 34x15,5 cm. Inséré dans un étui en carton souple illustré.
Hugo Pratt clôture la série avec un récit totalement onirique et hallucinatoire, dans lequel on ne comprend pas grand chose mais qui reste assez envoûtant. Hélas, le dessin « simplifié » n’est pas à la hauteur. C’est particulièrement dommage car le cadre magnifique et les indigènes de Mû auraient mérité un autre écrin...
Dernier épisode de la série CORTO MALTESE, cet album raconte la découverte par Corto du légendaire royaume englouti de MU.
Probablement l’une des aventures les plus étranges de CORTO MALTESE : un récit certes très onirique mais un scénario confus et très abstrait. On ne sait pas trop si les évènements subis par Corto sont réels ou si ce dernier est en train de rêver. Et malgré une poésie certaine et une ambiance propice à l’imaginaire, cet album est finalement assez décevant. D’abord car la réutilisation de presque tous les personnages antérieurs de la série me paraît trop artificielle (on a même droit au retour du Moine), et ensuite et surtout car les dessins de Pratt sont particulièrement peu convaincants : un trait beaucoup trop simpliste et dépouillé, rendant le dessin vraiment abstrait.
La série CORTO MALTESE, très réussie dans son ensemble, se termine malheureusement en queue de poisson.
Ce n’est pas transcendant, ce n’est pas un chef d’oeuvre de Pratt. Sur le plan simplement graphique, Pratt n’a pas fait d’efforts, mais cependant ses dessins restent très efficaces : ils ne perdent que peu de choses (la précision, le décor peut-être) à la simplification. Pratt a donc de ce point de vue su dépasser le côté graphique traditionnel de la bande dessinée ; en quelque sorte il en transcende les règles graphiques. On peut rapprocher ce geste de celui de Baudoin qui affirme n’être pas plus juste que lorsqu’il va au plus vite, au plus spontané (son "trait"). Reste l’histoire, qui est peut-être le point le plus discutable, malgré les apparences, de Mû. Pratt nous emmène dans une histoire onirique, fantasmagorique, hallucinatoire, où pour avancer, être sauvé ou comprendre il faut absorber un champignon ; une histoire simplifiée, comme le dessin, à l’extrême dans ses structures : Corto dialogue directement, dans une sorte de demi-rêve, une ivresse des profondeurs indéterminée, avec les statues au fond de l’eau. Corto et sa bande sont dès la première case sur le lieu où l’on accèdera à Mû, ou si près que cela ne fait pas de différence. Mais à côté de cette simplification narrative, le propos reste très mystérieux, Pratt adorant les énigmes comme Venise. Bref on est un peu perdu, à vrai dire, et le fond de l’histoire nous laisse un peu sur notre faim...